World Energy
Outlook
2019
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The European
Commission also
participates in the
work of the IEA
The IEA examines
the full spectrum
of energy issues
including oil, gas
and coal supply and
demand, renewable
energy technologies,
electricity markets,
energy efficiency,
access to energy,
demand side
management and
much more. Through
its work, the IEA
advocates policies
that will enhance
the reliability,
affordability and
sustainability of
energy in its 30
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8 association
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Résumé
Le monde de l’énergie est marqué par de profondes disparités : décalage entre la promesse
de l’énergie pour tous et le fait que près d’un milliard de personnes n’ont toujours pas accès
à l’électricité ; décalage entre la nécessité d’accélérer la réduction des émissions mondiales
de gaz à effet de serre, mise en évidence par les travaux scientifiques les plus récents, et le
niveau record des émissions liées à l’énergie atteint en 2018 ; décalage entre l’aspiration à
des transitions énergétiques rapides, fondées sur les énergies renouvelables, et la réalité des
systèmes énergétiques actuels, où la dépendance aux combustibles fossiles demeure
obstinément élevée ; décalage enfin entre le calme régnant sur des marchés pétroliers bien
approvisionnés et l’inquiétude persistante suscitée par les tensions et les incertitudes
géopolitiques.
Plus que jamais, les décideurs du secteur de l’énergie doivent procéder à un examen
approfondi et objectif de la situation actuelle et des conséquences de leurs choix. Le World
Energy Outlook (WEO, Perspectives énergétiques mondiales) ne vise pas à prédire l’avenir,
mais présente un ensemble de scénarios explorant différents futurs, les mesures – ou
l’absence de mesures – qui les rendent possibles, ainsi que les interconnexions entre les
différentes composantes du système.
Comprendre nos scénarios
Le scénario « Politiques actuelles » illustre ce qui se produit si le monde poursuit sa
trajectoire actuelle, sans adoption de mesures supplémentaires ultérieures. Dans ce
scénario, la demande énergétique croît de 1,3 % par an jusqu’en 2040, l’essor de la demande
de services énergétiques n’étant limité par aucun effort supplémentaire d’amélioration de
l’efficacité énergétique. Si ce chiffre est bien inférieur à la croissance notable de 2,3 %
enregistrée en 2018, il en résulte néanmoins une progression constante des émissions liées
à l’énergie, ainsi qu’une pression accrue sur la plupart des aspects de la sécurité énergétique.
Le scénario « Politiques annoncées » va plus loin et intègre les intentions et objectifs
politiques confirmés. Auparavant dénommé « Nouvelles politiques », ce scénario a été
rebaptisé afin de souligner qu’il ne prend en compte que les initiatives politiques déjà
annoncées et accompagnées de programmes précis. L’objectif est de présenter un miroir face
aux stratégies des décideurs politiques et d’en illustrer les conséquences, non pas de deviner
de quelle manière les priorités politiques vont évoluer à l’avenir.
Dans le scénario « Politiques annoncées », la demande énergétique croît de 1 % par an
jusqu’en 2040. Les sources d’énergie bas carbone, en premier
le solaire
photovoltaïque (PV), répondent à plus de la moitié de cette croissance et le gaz naturel,
stimulé par la croissance des échanges de gaz naturel liquéfié (GNL), en représente un tiers.
La demande de pétrole se stabilise dans les années 2030 et la consommation de charbon
diminue légèrement. Certaines filières énergétiques, en particulier le secteur de l’électricité,
font l’objet de transformations rapides. Plusieurs pays, notamment ceux aspirant à la
neutralité carbone, procèdent à une véritable refonte de leur approvisionnement et de leur
consommation. Néanmoins, l’essor des technologies bas carbone n’est pas suffisant pour
compenser les effets de la croissance économique et démographique mondiale. Bien que la
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IEA. All rights reserved. hausse des émissions ralentisse dans ce scénario, en l’absence de pic avant 2040, les
objectifs communs de développement durable demeurent hors de portée.
Le scénario « Développement durable » propose une trajectoire permettant d’atteindre
pleinement les objectifs de développement durable relatifs à l’énergie, ce qui nécessite des
mutations profondes et rapides à tous les niveaux du système énergétique. Ce scénario
définit une trajectoire parfaitement conforme à l’Accord de Paris en contenant l’élévation
des températures mondiales « nettement en dessous de 2° C […] et en poursuivant l’action
menée pour [les] limiter à 1,5° C ». Il satisfait également aux objectifs d’accès universel à
l’énergie et d’amélioration de la qualité de l’air. Face à l’ampleur et la diversité des besoins
énergétiques mondiaux, il n’existe pas de solution simple ou unique. Un large éventail de
combustibles et technologies permettent d’assurer l’accès à tous à des services énergétiques
performants et économiquement rentables, tout en conduisant à des réductions massives
des émissions.
La sécurité énergétique demeure primordiale et le pétrole au centre de
l’attention
L’évolution rapide du secteur énergétique souligne l’importance d’adopter une approche
globale et dynamique de la sécurité énergétique. Les attaques perpétré es en Arabie
saoudite en septembre 2019 montrent que les risques traditionnels liés à la sécurité
énergétique n’ont pas disparu. En parallèle, de nouveaux risques – de la cybersécurité aux
phénomènes météorologiques extrêmes – exige nt une vigilance constante de la part des
gouvernements. Nous estimons que près d’un cinquième de la croissance mondiale de la
consommation d’énergie en 2018 est imputable à des étés plus chauds, poussant à la hausse
la demande de refroidissement, et aux vagues de froid, entraînant une augmentation des
besoins en chauffage.
La production de pétrole et gaz de schiste des États-Unis se maintient à un niveau élevé
plus longtemps qu’anticipé, recomposant les marchés, les flux commerciaux et la sécurité
énergétique au niveau mondial . La croissance annuelle de la production des É tats-Unis
ralentit par rapport au rythme effréné de ces dernières années. Cependant, avec des
ressources revues à la hausse selon les dernières estimations officielles , les États -Unis
représentent 85 % de l’augmentation de la production mondiale de pétrole d’ici 2030 dans
le scénario « Politiques annoncées », et 30 % de celle du gaz. Cela renforce la position des
États-Unis en tant qu’exportateur de ces deux combustibles . D’ici 2025, la production de
pétrole et gaz de schiste des États-Unis dépasse la production totale de pétrole et de gaz de
la Russie.
L’augmentation de la production de pétrole des États-Unis réduit la part des pays de l’OPEP
et la Russie dans la production globale. Cette contribution tombe à 47 % en 2030, contre
55 % au milieu des années 2000, et leur capacité d’influence sur le marché du pétrole
mondial est de plus en plus contrebalancée. La pression exercée sur les revenus issus des
hydrocarbures de certains des plus gros producteurs mondiaux souligne également la
pertinence des efforts pour diversifier leur économie.
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Quelle que soit la trajectoire empruntée par le système énergétique, le monde continue
de dépendre fortement de l’approvisionnement en pétrole du Moyen-Orient. La région
demeure, de loin, la première puissance exportatrice nette de pétrole au monde et conserve
une place majeure dans les exportations de GNL. Le détroit d’Ormuz, l’une des routes
commerciales les plus fréquentées au monde, maintient donc sa position d’artère cruciale
pour le commerce mondial de l’énergie, en particulier pour les pays asiatiques tels que la
Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud, qui dépendent fortement des importations de
combustibles. En 2040, dans le scénario « Politiques annoncées », 80 % du commerce
international de pétrole est dirigé vers l’Asie, en grande partie dû au doublement des besoins
d’importations de l’Inde.
L’électricité est au cœur des enjeux contemporains de sécurité énergétique
La réduction du coût des énergies renouvelables et les progrès des technologies
numériques ouvrent d’immenses possibilités pour la transition énergétique, mais créent
également de nouveaux dilemmes en matière de sécurité énergétique. Les énergies
éolienne et solaire PV fournissent plus de la moitié de la production additionnelle
d’électricité d’ici à 2040 dans le scénario « Politiques annoncées », et la quasi-totalité dans
le scénario « Développement durable ». Les décideurs et régulateurs doivent agir
rapidement afin de suivre le rythme des évolutions technologiques et le besoin croissant de
flexibilité des systèmes électriques. De nouveaux enjeux, tels que le fonctionnement des
marchés pour le stockage, l’interface entre les véhicules électriques et le réseau, ou la
confidentialité des données, exposent les consommateurs à de nouveaux risques.
La montée en puissance du consommateur africain
L’analyse détaillée consacrée à l’Afrique cette année examine en profondeur l’influence
grandissante du continent sur les tendances énergétiques mondiales. Dans le scénario
« Politiques annoncées », la croissance de la consommation de pétrole de l’Afrique à
l’horizon 2040 est supérieure à celle de la Chine, et le continent connaît également une
augmentation importante de sa consommation de gaz naturel, en partie liée à une série de
découvertes récentes de vastes gisements gaziers. La question cruciale pour l’Afrique
demeure celle de la vitesse de développement du solaire PV. À ce jour, le continent, doté des
ressources solaires les plus importantes au monde, n’a installé que 5 gigawatts (GW)
d’énergie solaire PV, soit moins de 1 % du total mondial. L’énergie solaire PV constituerait la
source d’électricité la plus abordable pour une grande partie des 600 millions d’Africains
actuellement privés d’accès à l’électricité.
D’ici 2040, la population urbaine africaine augmente de plus d’un demi-milliard de
personnes. Cette croissance est bien supérieure à celle de la population urbaine chinoise de
1990 à 2010, période au cours de laquelle la production chinoise de matériaux comme l’acier
et le ciment a grimpé en flèche. Le développement des infrastructures en Afrique ne devrait
pas suivre la même voie, mais les évolutions de l’urbanisation africaine ont néanmoins des
implications énergétiques considérables. La croissance attendue de la population dans les
régions les plus chaudes d’Afrique signifie également que près d’un demi-milliard de
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