LE TITRE DE PSYCHOTHERAPEUTE ET LA FORMATION AU GIREP
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–
Le titre de psychothérapeute : il est délivré par le Directeur Général de l’Agence
Régionale de Santé (ARS), sur présentation d’un certain nombre de justificatifs prévus
par la loi du 9 août 2004, et le décret du 20 mai 2010.
Donc : ce ne sont pas les organismes de formation ou les associations qui délivrent
directement ce titre, mais l’ARS, qui inscrit la personne sur une liste de psychothérapeutes,
et lui délivre un numéro ADELI.
–
Les conditions requises par la loi pour prétendre à ce titre :
Article 1, 3 et 4 : une formation en psychopathologie clinique et un stage sont nécessaires,
Certaines professions (psychiatres, psychologues) en sont dispensées, sous réserve de
présentation des diplômes et des justificatifs prévus par la loi.
Cette formation est assurée par des organismes agréés (ex DU de Psychothérapie de
l’Université Lyon 1, Psycho Prat), qui répondent à un cahier des charges très précis, et définis
dans le chapitre III (2010).
Elle est en principe réservée à des personnes répondant aux critères de diplôme définis dans
l’article 1 et dans la loi de 2004 (doctorat médecine ou master psycho), mais Lyon 1 accepte
des personnes autres en fonction de leur motivation, et on peut supposer qu’il revient à
l’ARS d’évaluer les compétences acquises du candidat au titre.
Pour les psychanalystes non psychologue ou non psychiatre:
On voit dans le tableau suivant que certaines heures sont indispensables :
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N
A
NOMBRE
DE
EXIGÉES DES CANDIDATS AU TITRE DE PSYCHOTHÉRAPEUTE
FORMATION
D’HEURES
EN
N
X
E
E
(décret
PSYCHOPATHOLOGIE
2012)
CLINIQUE
PSYCHIATRES
PSYCHOLOGUES
MÉDECINS
non
psychiatres
PSYCHANALYSTES
régulièrement
enregistrés
leurs annuaires
dans
PROFESSIONNELS
n’appartenant
à
des
précédentes
aucune
catégories
0 heure
0 heure
100 heures
heure
0 heure
0
0
heure
100 heures
100 heures
100 heures
50 heures
100 heures
100 heures
50 heures
100 heures
Stage
0 mois
2 mois
2 mois
5 mois
mois
les
du
de
0
Pour
titulaires
titre
psychologue
qui
ont
accompli dans
le cadre de
leur formation
stage
le
professionnel
prévu
à
l’article 1er du
décret n° 90-
255 du 22
mars
1990 dans un
établissement
public
ou
privé détenant
l’autorisation
mentionnée à
L.
l’article
du
6122-1
code de
la
santé
publique ou à
L.
l’article
du
313-1-1
code
de
l’action
sociale et des
familles.
mois
les
du
de
2
Pour
titulaires
titre
psychologue
qui n’ont pas
accompli dans
le cadre de
leur formation
stage
le
professionnel
prévu
à
l’article 1er du
décret n° 90-
255 du 22
mars
1990 dans un
établissement
public
ou
privé détenant
l’autorisation
mentionnée à
L.
l’article
du
6122-1
code de
la
santé
publique ou à
L.
l’article
du
313-1-1
code
de
l’action
sociale et des
familles.
THÈME
de formation
Développement,
fonctionnement
et
psychiques
processus
Critères
de
discernement des
grandes
pathologies
psychiatriques
se
Théories
rapportant à
la
psychopathologie
Principales
approches
utilisées
psychothérapie
en
LE GIREP : n’est pas un organisme de formation agréé pour ces formations, il n’en a pas
l’objectif ni les moyens (il se situe de ce fait comme les autres sociétés de psychanalyse).
Le GIREP peut délivrer à toute personne psychanalyste membre titulaire une « attestation
d’enregistrement régulier dans l’association » (et une attestation des heures de formation
en séminaire, mais qui n’a pas forcément une valeur très grande au regard des textes)
Le GIREP forme des psychanalystes, et non des psychothérapeutes au sens de la loi
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protégeant le titre.
– Remarques:
Il appartient à chaque personne souhaitant demander individuellement le titre de
psychothérapeute à l’ARS de souscrire aux conditions requises par la loi, en se formant en
plus dans un organisme de formation agréé, ou en faisant valoir des formations acquises par
ailleurs (EPCI, licence de psycho, DU Lyon 1, etc…)
Mais il faut noter que dans ses pré-requis d’admission en formation au séminaire, le GIREP
porte lui-même une attention au fait que les personnes non psychologues et non-psychiatres
aient une formation suffisante en psychopathologie, qui sera appréciée par les didacticiens
et responsables du séminaire, et soumise au CA. Cf Articles 2 et 3 du Règlement Intérieur du
GIREP :
ARTICLE 2
QUALIFICATION PROFESSIONNELLE POUR DEVENIR MEMBRE TITULAIRE ANALYSTE RÊVE-
ÉVEILLÉ
Sur le plan professionnel, peuvent poser leur candidature au titre de membre titulaire du
G.I.R.E.P., après avoir satisfait au cursus de formation :
les docteurs en médecine :
– soit en cours de formation en psychiatrie ;
– soit psychiatres qualifiés ;
– soit pouvant justifier d’une formation psychologique et psychopathologique appréciée
par le Conseil d’Administration.
les psychologues ayant :
– un D.E.S.S. ou un M2 de psychologie clinique et/ou de psychologie pathologique ;
– ou un titre équivalent, permettant l’exercice de la profession dans les établissements
publics, semi-publics et privés.
les étrangers, candidats à titre personnel et n’exerçant pas en France, doivent avoir
des diplômes reconnus équivalents. Pour les candidats étrangers souhaitant exercer en
France, les conditions sont les mêmes que pour les candidats français.
ARTICLE 3
DÉROGATION
Des dérogations peuvent être apportées aux dispositions de l’article 2 pour des
candidats n’entrant pas dans les catégories désignées, mais présentant cependant une
formation psychologique et psychopathologique suffisante.
Ces dérogations sont accordées par le Conseil d’Administration.
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Il est
logique de penser qu’un psychanalyste formé au GIREP est de fait
psychothérapeute, dans sa pratique et non au regard du titre tel qu’il est défini : en effet, la
diversité des situations cliniques que rencontre l’analyste du GIREP, et l’adaptation de ses
réponses, fait que très souvent nous proposons des psychothérapies analytiques, « rêve-
éveillé » au sens strict ou non, à nos patients.
La réalité actuelle du champ des « psys » montre que
l’usage du titre de
psychothérapeute est protégé, mais pas son exercice, car fleurissent de toute part des
appellations variées : thérapie, thérapeute, praticien en… , psychopraticien, etc… Apparait
même sur l’annuaire la rubrique « psychothérapie (pratiques hors du cadre règlementé )».
Voici un extrait de la réponse de la DGOS à cette question à S Stirn, du réseau National des
Psychologues.
« 1/ en ce qui concerne l’inscription des psychothérapeutes dans les Pages Jaunes :
L’intitulé de la rubrique ” Psychothérapie (pratique hors du cadre réglementé) ” n’est pas en
contradiction avec les textes et permet d’inscrire sous la rubrique « psychothérapeutes » les
professionnels qui peuvent justifier de l’usage du titre et sous la rubrique « psychothérapie (pratique
hors du cadre réglementé) » les professionnels qui ne sont pas autorisés à user du titre. Pages
Jaunes s’est engagée à faire respecter les textes de loi, les réglementations et les règles
déontologiques qui s’appliquent pour les professions réglementées et qui ont un titre protégé. Un
justificatif est demandé aux professionnels lors de leur demande d’inscription dans une rubrique
concernant une profession ou un usage de titre réglementé. »
Et Cf extrait du site de l’ARS de PACA :
« Autres activités
Les personnes n’appartenant à aucune de ces catégories ne peuvent plus légalement faire
usage du titre de psychothérapeute mais peuvent continuer à exercer leur activité sous une
autre appellation : psychopraticien, sophrologue, coach, psychanalyste, praticien en
hypnose… »
tConclusion : Il revient à chaque membre titulaire du GIREP de nommer sa pratique hors
« psychanalyse », s’il le souhaite bien sûr, d’une manière particulière, tout sauf
« psychothérapeute » s’il ne remplit pas les conditions requises par la législation.
Il lui revient de considérer si la dénomination « psychanalyste » ne lui parait pas suffisante,
ou pas à même de nommer sa pratique. Sur une carte de visite, ou un encart d’annuaire, on
peut toujours faire figurer à côté de « psychanalyste » : thérapies, psychothérapies, …
Le 9 Mai 2016,
Bénédicte Berruyer-Lamoine, Présidente,
didacticiens.
le Conseil d’Administration, et
l’équipe des
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