La relation entre enseignant et auxiliaire de vie scolaire
Alexiane Remond
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Alexiane Remond. La relation entre enseignant et auxiliaire de vie scolaire. Education. 2011. _xFFFF_dumas-
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UNIVERSITÉ D’ORLÉANS
IUFM Centre Val de Loire
MEMOIRE de recherche présenté par :
Alexiane REMOND
soutenu le : 16 juin 2011
pour obtenir le diplôme du :
Master Métiers de l’Education, de l’Enseignement,
de la Formation et de l’Accompagnement
Discipline : Intégration des élèves handicapés en milieu ordinaire
La relation entre enseignant et Auxiliaire de
Vie Scolaire
_________________________________________________________________
JURY (y reporter tous les membres de jury présents à la soutenance):
Mémoire dirigé par :
Christophe AUBOUIN
Christophe AUBOUIN
Matthieu KESSLER
1
Remerciements
Je tenais à remercier Mr Christophe AUBOUIN, mon tuteur de mémoire, qui
m’a aidé dans ce mémoire de recherche. Je remercie également les auxiliaires de vie
scolaire et enseignants auprès de qui j’ai pu trouver beaucoup d’informations et qui,
pour certains m’ont accueillis gentiment dans
leur classe. Ainsi que Mme
KOWALCZYK, coordinatrice du dispositif avs/aseh, qui m’a reçu, donné des
informations, et est restée disponible dès que j’en avais besoin.
2
Sommaire
Introduction……………………………………………………………………………… p.4
I-
II-
III-
Des repères pour comprendre les fonctions d’avs……………………… p.5
1. La naissance des avs……….………………………………………… p.5
1.1 D’un point de vue historique…………………………………….… p.5
1.2 Loi de février 2005……………………………………………….…. p.6
1.3 De nos jours…………………………………………………………. p.6
2. Les fonctions de l’avs…………………………………………………… p.7
2.1 Ses missions……….………………………………………………… p.7
2.2 Définition des activités au regard des fonctions…………………. p.8
2.3 Les attentes provoquées…………………………………………… p.10
2.4 La relation d’accompagnement………………………………….… p.11
3. La mise en place sur le terrain…………………………………………. p.14
3.1 La formation des avs…………………..………………………………p.14
3.2 Ethique et déontologie professionnelles………………………….. p.15
3.3 Accompagnement par un avs : critères d’attribution…….………..p.16
3.4 Exemple d’un emploi du temps d’avs…………….…………………p.17
Enquête au cœur des relations……………………………………………..p.18
1. Enquête auprès des avs…………………………………………………p.18
1.1 Le questionnaire……………………………………………………..p.18
1.2 Présentation des avs………………………………………………..p.22
1.3 Formation et qualité de l’accompagnement………………………p.22
1.4 Relation entre enseignant et avs…………………………………..p.24
2. Enquête auprès des enseignants……………………………………… p.26
2.1 Le questionnaire……………………………………………………..p.26
2.2 Recueil des données………………………………………………..p.28
Rendre opérant la relation entre enseignant et avs……………………… p.29
1. La structuration de la relation avec l’enseignant………………………p.29
1.1 La charte relationnelle……………………………………………….p.29
1.2 La présence de l’avs……………………………………………… p.30
1.3 La vie en équipe..…………………………………………………….p.31
1.4 Les souffrances de l’avs…………………………………………….p.32
2. La structuration de la relation avec l’avs…………….………….…….p.33
2.1 Le fonctionnement mis entre les mains de l’enseignant…….……p.33
2.2 La volonté de l’enseignant : distinction avs-i et avs-co…………..p.34
3. Les outils envisageables rendant plus opérant la relation…..….……p.35
3.1 Le cahier de liaison…………………………………………………..p.35
3.2 Le bilan mensuel ou contrat…………………………………………p.36
3.3 Evaluation des partenaires…………….…………………………….p.36
3.4 Les réunions………………………………….……………………….p.37
Conclusion………….……………………………………………………………………….p.39
Références bibliographiques…………………………………………………………….p.40
Annexes.……………………………………………………………………………………..p.41
3
Introduction
Depuis la loi de février 2003, un certain nombre d’élèves (enfants ou
adolescents) sont en situation de handicap ou atteints par une maladie invalidante.
Pour qu’ils puissent vivre pleinement leur scolarité sur les bancs de l’école ordinaire,
le soutien d’un Auxiliaire de Vie Scolaire (avs) est nécessaire.
L’attribution d’un avs, ainsi que la détermination de la quotité de temps nécessaire,
relèvent de la Maison Départementale des Personnes en situation de Handicap
(MDPH), qui veille à ce que l’attribution d’une aide humaine (qui vise à accroître
l’autonomie de l’élève) n’induise pas une dépendance préjudiciable. En effet,
l’auxiliaire de vie scolaire est définit comme un accompagnant, un guide de la vie
quotidienne de l’élève qui permet une compensation de son handicap pour viser à
l’autonomie de l’acquisition des apprentissages.
L’arrivée d’une tierce personne dans une classe nécessite une réflexion et une
préparation préalable pour permettre au mieux un climat favorable à toute relation.
Ce mémoire de recherche s’intéresse à la relation qu’il existe entre l’enseignant et
l’auxiliaire de vie scolaire et pose le problème suivant :
Peut-on rendre plus opérant le partenariat enseignant/auxiliaire de vie scolaire par la
structuration des relations et la mise en place d’outils ?
L’étude menée permettant de répondre à cette question s’est faite à travers des
méthodes de recueil telles que des enquêtes, des entretiens et des observations en
classe. D’après les attitudes observées, les entretiens et les réponses aux
questionnaires, j’ai essayé au mieux de comprendre la relation humaine qu’il existe
entre l’enseignant et l’auxiliaire de vie scolaire me permettant ainsi de mettre en
place des dispositifs qui n’ont, hélas, pu être testé auprès du partenariat.
De plus, j’ai fait le choix de ne distinguer que très peu les différentes fonctions des
auxiliaires de vie scolaire (avs-i et avs-co) : le nombre de questionnaires remplis est
trop peu important pour pouvoir se le permettre.
4
I-
Des repères pour comprendre les fonctions d’auxiliaire de vie
scolaire (AVS)
1. La naissance des auxiliaires de vie scolaire
1.1 D’un point de vue historique
Les années 80 voient émerger les premières initiatives d’accompagnement
d’élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire. Cette demande provient des
parents qui s’organisent autour de l’Education Nationale pour faire vivre la fonction
« d’auxiliaire d’intégration scolaire ».
Quelques années plus tard, la Fédération nationale pour l’accompagnement scolaire
des élèves présentant un handicap naît : la FNASEPH1. Elle affirme rapidement sa
volonté de « faire reconnaître le besoin d’un accompagnement individualisé,
l’instauration d’un système d’un cadre institutionnel pour la gestion de ce service, la
mise en place de formations de qualité et la reconnaissance des auxiliaires
d’intégration scolaire au moyen d’un statut professionnel ».
S’ajoute à cela, le plan Handiscol’2 qui va marquer un véritable engagement de la
part des pouvoirs publics.
Aides humaines
La présence d’une aide humaine peut parfois favoriser la scolarisation en milieu ordinaire
d’élèves présentant une forte restriction d’autonomie. Un accompagnement individualisé peut
ainsi leur être apporté dans la réalisation de certains gestes, certaines tâches de la vie
quotidienne à l’école, au collège, au lycée. A cette fin, un auxiliaire de vie scolaire peut être
attribué par la commission départementale d’éducation spéciale (CDES) après évaluation de la
situation et des besoins de l’élève. Cette attribution ne dépend ni de la nature du handicap ni du
niveau d’enseignement. Elle est possible dès lors qu’un examen approfondi de la situation de
l’élève fait apparaître le besoin, pour une durée déterminée, d’une aide humaine apportée dans
le cadre de la vie scolaire quotidienne, en vue d’optimiser son autonomie dans les
apprentissages. La décision est ensuite notifiée à la famille, à l’établissement scolaire et à
l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’Education nationale (IA-
DSDEN), responsable du service AVS dans le département. Elle précise la durée et la quotité
(temps plein, mi-temps, temps de vie ou activités pour lesquels l’aide est nécessaire) de cet
accompagnement.
1 http://www.pnaseph.org
2 http://education.gouv.fr, rubrique Handiscol’
5
1.2 Loi de février 2005
Cette loi, pour l’égalité des droits et des chances, de la participation et la
citoyenneté des personnes handicapés, a été votée le 11 février 2005. Voici sa
définition du handicap :
Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de
participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison
d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques,
sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé
invalidant.
Concernant l’accueil des personnes handicapées,
La loi crée une Maison départementale des personnes handicapées dans chaque département
sous
la direction du Conseil général. Elle a une mission d’accueil, d’information,
d’accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leur famille, ainsi que de
sensibilisation de tous les citoyens au handicap.
Chaque MDPH met en place une équipe pluridisciplinaire qui évalue les besoins de la personne
handicapée, et une Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées
(CDAPH) qui prend les décisions relatives à l’ensemble des droits de la personne.3
1.3 De nos jours
Peu à peu, la situation des auxiliaires de vie scolaire évolue. Des personnes
titulaires du baccalauréat sont recrutées pour un contrat de droit public, à durée
déterminée, renouvelable jusqu’à une durée totale de six ans.
Deux types d’auxiliaires de vie scolaire sont crées : les auxiliaires de vie scolaire
individuels (dits AVS-i) affectés auprès d’un ou plusieurs élèves en situation de
handicap et les auxiliaires de vie scolaire collectifs (dits AVS-co) qui eux sont
affectés dans des structures de scolarisation collective pour les élèves handicapés
(CLIS, UPI).
A ce jour, l’accompagnement individuel d’élèves en situation de handicap peut être le
fait de deux types de personnels, disposant de contrats différents, de formations en
cours d’emploi différentes, de perspectives d’avenir différemment aléatoires, mais
avec les mêmes missions !
Il est indéniable que l’arrivée des auxiliaires de vie scolaire auprès des enfants ou
jeunes handicapés dans les écoles ou collèges, correspondait à de nouvelles façons
de considérer l’accueil et le travail dans la classe avec ces élèves. C’est la situation
provoquée à l’école par le handicap qui crée le besoin d’aide humaine. Ce besoin est
tel, que ces personnes sont devenues parfois indispensables…
3 http://handicap.fr, rubrique décret de loi
6
2. Les fonctions de l’auxiliaire de vie scolaire
2.1 Ses missions
D’après la circulaire MEN de juin 20034 ainsi que le Bulletin Officiel (juin 2003),
l’auxiliaire de vie scolaire peut accompagner l’élève handicapé :
– Dans les actes de sa vie quotidienne (déplacements, installation au
poste de travail, prise de notes, passage aux toilettes, restauration
scolaire, soins d’hygiène…)
– Dans les activités d’apprentissages scolaires proposées et dans
l’assistance méthodologique à l’élève (répétition des consignes de
travail, manipulation du matériel scolaire adapté ou non, prise de notes
adaptée, stimulation, communication, sécurisation, aide à
la
concentration, motivation, prise d’autonomie, préparation et assistance
aux épreuves d’évaluation…)
– Dans le but d’améliorer sa socialisation (mise en relation avec les
autres, développement de
l’autonomie, participation aux
travaux
collectifs, gestion des situations de crise, observation et respect des
règles de vie en groupe…)
– Dans certaines activités extérieures à l’école (restauration scolaire,
piscine, sorties régulières ou exceptionnelles…)
Une nouvelle circulaire officielle5 est venue préciser un peu plus les missions définies
de manière trop vaste. Ainsi, « la présence d’un AVS n’a d’utilité que lorsque la
restriction d’autonomie de l’élève constitue un obstacle à sa participation à tout ou
partie des apprentissages scolaires ».
De plus,
la présence de l’AVS-i doit être transitoire pour faciliter l’intégration de l’élève au sein de la
classe, pour l’aider à prendre des repères dans un monde non familier ou à établir des relations
avec ses camarades. Le recours non maîtrisé à l’accompagnement par un AVS-i peut constituer
un frein réel à l’acquisition de l’autonomie de l’élève handicapé et à l’établissement de relations
effectives avec son enseignant et avec ses camarades de classe. (…)Pour l’ensemble de ces
raisons il est essentiel que – sauf cas particuliers – le temps de présence de l’AVS-I soit
sensiblement différent du temps de présence de l’enfant dans l’école. Dans la grande majorité
des cas, au bout de quelques semaines, l’élève doit pouvoir vivre des temps de classe sans son
AVS-I. Il peut y avoir des exceptions à cette règle générale mais elles doivent être solidement
évaluées».
4 Circulaire du Ministère de l’Education Nationale
5 Circulaire MEN n°2004-117 du 15 juillet 2004
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