IndIcateur A7
Dans quelle mesure le niveau De formation
affecte-t-il le taux D’emploi ?
• Dans tous les pays de l’OCDE, les diplômés de l’enseignement tertiaire ont plus de chances de
travailler que ceux qui ne le sont pas.
• Un niveau de formation plus élevé améliore les perspectives d’emploi en général et augmente
la probabilité de garder son emploi en temps de crise économique.
• Les taux d’emploi varient davantage entre les hommes et les femmes parmi les individus dont
le niveau de formation est moins élevé.
Graphique A7.1. Pourcentage d’actifs occupés dans la population âgée de 25 à 64 ans,
selon le niveau de formation (2009)
Tertiaire
2e cycle du secondaire et post-secondaire non tertiaire
Inférieur au 2e cycle du secondaire
%
100
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Les pays sont classés par ordre décroissant du taux d’emploi parmi les diplômés de l’enseignement tertiaire.
Source : OCDE. Tableau A7.3a. Voir les notes à l’annexe 3 (www.oecd.org/edu/eag2011).
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932467298
Lecture du graphique
Ce graphique montre la corrélation positive entre emploi et formation. Dans tous les pays, les diplômés du deuxième cycle
de l’enseignement secondaire ou post-secondaire non tertiaire sont plus susceptibles de travailler que ceux dont le niveau de
formation est inférieur, et les diplômés de l’enseignement tertiaire sont plus susceptibles de travailler que les diplômés du
deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Toutefois, l’importance de l’avantage que procurent des diplômes de ces niveaux
varie selon les pays.
contexte
Les économies et les marchés du travail des pays de l’OCDE sont tributaires d’une offre suffisante
de travailleurs qualifiés. Les indicateurs de la situation sur le marché du travail selon le niveau
de formation montrent dans quelle mesure l’offre de compétences est en adéquation avec la
demande. Toutefois, la plupart des formations s’inscrivent dans une optique d’investissement à
long terme, alors que la demande de compétences peut évoluer très rapidement sur le marché du
travail. La récente crise économique a accéléré le rythme de cette évolution.
Les statistiques relatives à la main-d’œuvre, par exemple le pourcentage d’actifs occupés à
temps plein et les taux d’emploi et de chômage en fonction du niveau de formation, reflètent
ce bouleversement intervenu récemment dans la demande de compétences. Elles sont très
pertinentes pour les décideurs politiques, dans la mesure où elles les éclairent sur l’offre actuelle
et à venir de compétences à la disposition du marché du travail, et sur la demande de compétences.
126
Regards sur l’éducation © OCDE 2011
De même, l’évolution de la situation sur le marché du travail au fil du temps est une bonne base
pour identifier l’évolution à long terme du taux d’emploi et du risque de chômage selon le niveau
de formation des individus.
IndIcateur A7
autres faits marquants
• En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 84 % des diplômés de l’enseignement tertiaire
travaillent. Dans l’ensemble, le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement tertiaire est
supérieur de 27 points de pourcentage à celui des individus dont le niveau de formation est
inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
• Les individus peu qualifiés sont plus susceptibles d’être soit inactifs, soit au chômage.
Chez les hommes, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, la probabilité d’être au chômage est
deux fois plus élevée parmi ceux qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement
secondaire que parmi ceux qui le sont, et près de trois fois plus élevée que parmi les diplômés
de l’enseignement tertiaire.
• La probabilité qu’ont les hommes de travailler est supérieure de 21 points de pourcentage
à celle des femmes parmi les individus qui ne sont pas titulaires d’un diplôme de fin d’études
secondaires, mais de 9 points de pourcentage seulement parmi les plus qualifiés.
• Le taux d’emploi à temps plein augmente généralement avec le niveau de formation. Le
pourcentage d’individus qui travaillent à temps plein est supérieur de 10 points de
pourcentage parmi les diplômés de l’enseignement tertiaire à celui enregistré chez les
individus dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement
secondaire. La Finlande, le Portugal et le Royaume-Uni ont réussi à concilier des taux d’emploi
élevés et une incidence élevée du travail à temps plein chez les diplômés de l’enseignement
tertiaire.
• Le marché du travail est favorable aux jeunes (âgés de 25 à 34 ans) diplômés de la filière
professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire par comparaison avec
l’ensemble de la population active (soit les individus âgés de 25 à 64 ans). En moyenne, dans
les pays de l’OCDE, le taux de chômage de ces jeunes est légèrement plus élevé (1.9 point de
pourcentage) mais, à niveau de formation égal en filière professionnelle, leur taux d’emploi est
supérieur de 3.4 points de pourcentage à celui des 25-64 ans.
tendances
Dans l’ensemble, l’éducation est une bonne protection contre le chômage et améliore la probabilité
de garder son emploi en temps de crise économique. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le
taux de chômage des diplômés de l’enseignement tertiaire est resté inférieur ou égal à 4 %, celui
des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est resté sous la barre des 7 %, mais
celui des individus dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement
secondaire a franchi plusieurs fois la barre des 10 % entre 1997 et 2009. Les dernières données
en date suggèrent que ces tendances ne sont pas inhabituelles. Selon les chiffres de 2009, en
moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage s’établit à 4.4 % chez les diplômés de
l’enseignement tertiaire, à 6.8 % chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement
secondaire et à 11.5 % chez les individus dont le niveau de formation est inférieur au deuxième
cycle de l’enseignement secondaire.
Regards sur l’éducation © OCDE 2011 127
chapitre A
Les résuLtats des étabLissements d’enseignement et L’impact de L’apprentissage
analyse
A7
Taux d’emploi
Plus le niveau de formation augmente, plus la probabilité de compter parmi les actifs et de travailler
augmente. Ce phénomène s’explique non seulement par le fait que les plus qualifiés sont plus concurrentiels
sur le marché du travail, mais aussi par le fait que les individus plus instruits, qui ont investi davantage dans
la constitution de leur capital humain, cherchent par la suite à valoriser cet investissement. Dans les pays
de l’OCDE, les taux d’emploi augmentent avec le niveau de formation chez les hommes et chez les femmes :
en moyenne, les taux d’emploi masculins et féminins s’établissent respectivement à 70.1 % et 48.9 % chez
ceux dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire et à 88.6 %
et 80.0 % chez les diplômés de l’enseignement tertiaire de type A (largement théorique). Les taux d’emploi
des femmes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont
particulièrement faibles. Ils sont inférieurs à 40 % au Chili, en Hongrie, en Pologne, en République slovaque,
en République tchèque, au Royaume-Uni et en Turquie. Les taux d’emploi des femmes titulaires d’un diplôme
de fin d’études tertiaires de type A sont égaux ou supérieurs à 75 % dans tous les pays, sauf au Chili, en
Corée, en Italie, au Japon, au Mexique et en Turquie, mais ils restent partout inférieurs à ceux des hommes
(voir le tableau A7.1a).
Les taux d’emploi globaux varient entre les pays non seulement en fonction du niveau de formation, mais
également en fonction du taux d’emploi des femmes. Les pays qui affichent les taux d’emploi les plus élevés
dans la population âgée de 25 à 64 ans – l’Islande, la Norvège, la Suède et la Suisse – sont aussi ceux où les taux
d’emploi des femmes sont parmi les plus élevés (voir le tableau A7.1a). Toutefois, les taux d’emploi augmentent
sensiblement avec l’élévation du niveau de formation et les écarts de taux d’emploi entre les hommes et les
femmes se comblent à mesure que le niveau de formation augmente. Les écarts de taux d’emploi entre les
hommes et les femmes titulaires d’un diplôme de fin d’études tertiaires de type A ne représentent pas plus
de 5 points de pourcentage au Canada, au Danemark, en Islande, en Norvège, aux Pays-Bas, au Portugal, en
Slovénie et en Suède.
L’écart de taux d’emploi entre les femmes selon leur niveau de formation est particulièrement marqué en
faveur des diplômées de l’enseignement tertiaire en Belgique, en Hongrie, en Irlande, en Israël, en Italie, en
Pologne, en République slovaque, en Slovénie et en Turquie. Il est supérieur de 40 points de pourcentage au
moins à celui des femmes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle du secondaire (voir le
tableau A7.3c disponible en ligne). De même, chez les hommes âgés de 25 à 64 ans, l’écart de taux d’emploi est
particulièrement grand entre ceux qui sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et ceux
qui ne le sont pas (voir le tableau A7.3b disponible en ligne).
Des changements importants sont intervenus l’année dernière dans le taux d’emploi selon les différents niveaux
de formation. Les écarts de taux d’emploi entre les niveaux de formation ont continué à se réduire légèrement
jusqu’en 2008. Toutefois, comme les perspectives professionnelles des individus moins instruits dépendent
plus de l’évolution de la conjoncture économique, les écarts ont recommencé à se creuser. En moyenne, dans
les pays de l’OCDE, le taux d’emploi a régressé entre 2008 et 2009 de 2.1 points de pourcentage chez les
individus qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (56.0 %), de 1.9 point
de pourcentage chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (74.2 %) et de 1 point de
pourcentage chez les diplômés de l’enseignement tertiaire (83.6 %) (voir le graphique A7.1).
Les taux de chômage diminuent avec l’élévation du niveau de formation
Les perspectives d’emploi des individus dépendent à la fois de la demande sur le marché du travail et de
l’offre de main-d’œuvre aux différents niveaux de qualification. Les taux de chômage sont donc révélateurs
du degré d’adéquation entre la production de compétences par les systèmes d’éducation et la demande de
compétences sur le marché du travail. Les individus moins qualifiés sont particulièrement exposés au risque
de marginalisation économique, car ils sont plus susceptibles d’être inactifs et ont moins de chances de trouver
un emploi, même s’ils en cherchent un activement.
128
Regards sur l’éducation © OCDE 2011
Dans quelle mesure le niveau de formation affecte-t-il le taux d’emploi ? – IndIcAteur A7
chapitre A
Le tableau A7.2a montre les taux de chômage des hommes et des femmes à différents niveaux de formation. En
moyenne, dans les pays de l’OCDE, les taux de chômage diminuent avec l’élévation du niveau de formation, tant
chez les hommes que chez les femmes. Les taux de chômage des diplômés de l’enseignement tertiaire de type A
restent inférieurs à 4 % dans de nombreux pays de l’OCDE (4.1 % chez les hommes et 4.4 % chez les femmes,
en moyenne). Les taux de chômage des hommes et des femmes dont le niveau de formation est inférieur au
deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont supérieurs à 10 % dans la plupart des pays (12.0 % chez les
hommes et 12.3 % chez les femmes, en moyenne). Dans de nombreux pays, ces taux sont supérieurs à 15 %.
Les hommes et les femmes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires sont particulièrement vulnérables
en Estonie, en République slovaque et en République tchèque, où leur taux de chômage atteint ou passe la barre
des 20 %. Il en va de même pour les femmes en Espagne et en Turquie, et pour les hommes en Hongrie.
A7
L’année dernière, les taux d’emploi ont fortement chuté chez les individus peu instruits et qui plus est, les
écarts de taux de chômage se sont sensiblement creusés entre les niveaux de formation. Le graphique A7.2
montre l’impact de la crise économique sur les taux de chômage en 2009.
Graphique A7.2. Variation du taux de chômage, selon le niveau de formation (2008-09)
Inférieur au 2e cycle
du secondaire
Tertiaire
2009
2008
2e cycle du secondaire
et post-secondaire
non tertiaire
Espagne
Estonie
Turquie
Irlande
Rép. slovaque
États-Unis
Grèce
Hongrie
Portugal
Canada
Finlande
Israël
Allemagne
Chili
Pologne
Brésil
France
Moyenne OCDE
Belgique
Suède
Japon
Italie
Slovénie
Rép. tchèque
Danemark
Mexique
Australie
Nouvelle-Zélande
Corée
Autriche
Royaume-Uni
Luxembourg
Suisse
Pays-Bas
Norvège
Espagne
Estonie
Turquie
Irlande
Rép. slovaque
États-Unis
Grèce
Hongrie
Portugal
Canada
Finlande
Israël
Allemagne
Chili
Pologne
Brésil
France
Moyenne OCDE
Belgique
Suède
Japon
Italie
Slovénie
Rép. tchèque
Danemark
Mexique
Australie
Nouvelle-Zélande
Corée
Autriche
Royaume-Uni
Luxembourg
Suisse
Pays-Bas
Norvège
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10
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40
30
Points de pourcentage
0
10
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30
40
Points de pourcentage
0
10
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40
Points de pourcentage
Les pays sont classés par ordre décroissant du taux de chômage de 2009 des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement
post-secondaire non tertiaire.
Source : OCDE. Tableau A7.4a. Voir les notes à l’annexe 3 (www.oecd.org/edu/eag2011).
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932467317
Regards sur l’éducation © OCDE 2011 129
chapitre A
Les résuLtats des étabLissements d’enseignement et L’impact de L’apprentissage
A7
À de rares exceptions près, les taux de chômage ont augmenté dans toutes les catégories d’actifs, mais dans
une mesure moindre chez les individus plus instruits. Ils ont augmenté de 2.8 points de pourcentage chez
les individus qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de 2 points de
pourcentage chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de 1.1 point de pourcentage
chez les diplômés de l’enseignement tertiaire. Les individus moins instruits ont particulièrement souffert de la
récession en Espagne, en Estonie, aux États-Unis et en Irlande, où le taux de chômage des individus qui ne sont
pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a progressé de plus de 5 points de pourcentage,
à un rythme plus de deux fois plus rapide que celui des diplômés de l’enseignement tertiaire.
Même les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont vu leurs perspectives professionnelles
se dégrader entre 2008 et 2009. La situation défavorable sur le marché du travail a entraîné une hausse du
chômage des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Espagne, en Estonie, en Irlande
et en Turquie, où les taux sont supérieurs à 10 % dans cette catégorie. Les taux de chômage des diplômés de
l’enseignement tertiaire restent inférieurs à 10 % dans tous les pays.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement
secondaire reste toutefois inférieur d’un peu moins de 5 points de pourcentage à celui des individus qui ne
sont pas diplômés de ce niveau d’enseignement. N’avoir pas obtenu ce diplôme n’entraîne pas de risque accru
de chômage qu’au Brésil, au Chili, en Corée, en Grèce et au Mexique (voir le tableau A7.4a).
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les actifs de sexe masculin âgés de 25 à 64 ans dont le niveau de
formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire courent près de deux fois plus de
risques d’être au chômage que les diplômés de ce niveau d’enseignement et près de trois fois plus de risques que
les diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le tableau A7.4b disponible en ligne). La relation négative entre le
taux de chômage et le niveau de formation est comparable chez les femmes, même si elle est légèrement moins
marquée (voir le tableau A7.4c disponible en ligne).
En règle générale, les pays où les taux de chômage sont élevés sont aussi ceux où une grande partie de la
population ne compte pas au nombre des actifs (voir les tableaux A7.3a et A7.4a). La réinsertion professionnelle
est souvent un processus particulièrement difficile pour ceux qui sont restés en dehors du marché du travail
pendant une longue période, à cause de l’obsolescence de leurs compétences et d’autres obstacles. De nombreux
emplois supprimés ne seront pas recréés lorsque l’économie renouera avec la croissance, en particulier dans le
segment des moins qualifiés.
À l’heure où moins de 60 % des individus dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de
l’enseignement secondaire travaillent et où plus de 10 % d’entre eux sont au chômage dans les pays de l’OCDE
(voir les tableaux A7.3a et A7.4a), rares sont les pays qui peuvent se permettre de négliger la question de
l’éducation et de la formation pour améliorer les perspectives professionnelles de ce groupe d’individus. Quand
les emplois se font rares, le prix à payer pour améliorer la formation des individus est moins élevé, tant au
niveau individuel que collectif, car les coûts d’opportunité sont souvent négligeables. De nombreux pays ont
donc tout intérêt à investir dans l’éducation et la formation, et à préparer la main-d’œuvre aux nouveaux
emplois qui seront créés après la crise. Il est donc crucial que les systèmes d’éducation saisissent cette occasion
de demande forte et de coût d’investissement peu élevé, et améliorent l’accessibilité et la dotation des
établissements d’enseignement.
L’offre de main-d’œuvre augmente avec le niveau de formation
Une partie substantielle de la main-d’œuvre travaille au ralenti dans de nombreux pays à cause de la crise
économique, alors que l’exploitation des compétences à la disposition du marché du travail est à la clé de
la croissance économique à long terme. Soucieux de répondre à la demande, de nombreux pays de l’OCDE
ont investi massivement dans l’enseignement supérieur au cours des dernières décennies. Il est crucial qu’ils
exploitent pleinement ces ressources pour tirer parti de leur avantage. Le graphique A7.3 indique le pourcentage
de diplômés de l’enseignement tertiaire et leur taux d’emploi pour montrer l’investissement global dans la
production de compétences de haut niveau et l’exploitation de ces compétences dans les différents pays.
130
Regards sur l’éducation © OCDE 2011
Dans quelle mesure le niveau de formation affecte-t-il le taux d’emploi ? – IndIcAteur A7
chapitre A
Graphique A7.3. Acquisition et utilisation des compétences, population âgée de 25 à 64 ans
diplômée de l’enseignement tertiaire (2009)
A7
Taux d’emploi des diplômés
de l’enseignement tertiaire (en %)
91
Slovénie
Portugal
Autriche
Norvège
Suisse
Islande
Suède
Danemark
Pays-Bas
Allemagne
Moyenne
OCDE
France
Brésil
Pologne
Luxembourg
Australie
Finlande
Royaume-Uni
République
tchèque
République
slovaque
Mexique
Belgique
Nouvelle-Zélande
Grèce
Estonie
Israël
Espagne
Irlande
États-Unis
Canada
Italie
Hongrie
Chili
Japon
Corée
88
85
82
79
76
Turquie
73
10
15
20
25
30
35
40
50
Proportion de diplômés de l’enseignement tertiaire
dans la population (en %)
45
Source : OCDE, tableaux A7.3a et A1.3a. Voir les notes à l’annexe 3 (www.oecd.org/edu/eag2011).
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932467336
Au Danemark, en Islande, en Norvège, aux Pays-Bas, en Suède et en Suisse, le marché du travail se caractérise
par la présence de nombreux diplômés de l’enseignement tertiaire et par un taux d’emploi élevé parmi ces
derniers. Il est frappant de constater que de nombreux pays où le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement
tertiaire est élevé comptent aussi parmi ceux où ces individus sont, en termes relatifs, plus lourdement imposés
en moyenne (voir l’indicateur A11).
Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est élevé aussi en Corée, aux États-Unis et au Japon,
mais leur taux d’emploi est nettement inférieur à celui qui s’observe dans les pays en tête du classement. Le
pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est nettement inférieur en Allemagne, en Autriche, au
Portugal et en Slovénie, mais leur taux d’emploi est plus élevé dans ces quatre pays que dans les trois pays
précédents. Enfin, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est peu élevé au Chili, en Hongrie,
en Italie et en Turquie, où leur taux d’emploi est également peu élevé.
Dans l’ensemble, les actifs instruits pourraient être mieux exploités. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, plus
de 15 % des individus diplômés de l’enseignement tertiaire ne travaillent pas et constituent, à ce titre, une source
Regards sur l’éducation © OCDE 2011 131
chapitre A
Les résuLtats des étabLissements d’enseignement et L’impact de L’apprentissage
A7
de croissance inexploitée. Il n’y a pas, en soi, de relation entre le pourcentage de diplômés de l’enseignement
tertiaire et leur taux d’emploi dans les pays de l’OCDE, ce qui donne à penser que d’autres facteurs que l’offre
d’actifs plus instruits, tels que la fiscalité et la politique sociale, expliquent les écarts de taux d’emploi.
Analyser les pourcentages d’actifs occupés à temps plein permet de rendre compte de l’exploitation de la main-
d’œuvre sous un autre angle dans les différents pays. Le graphique A7.4 montre la répartition des actifs occupés
à temps plein entre les niveaux de formation. Le pourcentage d’actifs occupés à temps plein varie sensiblement
entre les pays, mais aussi entre les niveaux de formation dans la plupart des pays.
La prévalence du travail à temps plein augmente généralement avec le niveau de formation. En moyenne, dans
les pays de l’OCDE, les actifs occupés à temps plein représentent 66 % des individus qui ne sont pas diplômés
du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 72 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement
secondaire et 75 % des diplômés de l’enseignement tertiaire. L’accroissement du pourcentage d’actifs occupés
à temps plein s’explique en grande partie par l’augmentation du pourcentage de femmes qui travaillent parmi
les individus dont le niveau de formation est plus élevé (voir le tableau A7.5).
La prévalence du travail à temps plein varie fortement entre les pays et, dans une moindre mesure, entre
les niveaux de formation. En Corée, en Estonie, en Finlande et au Portugal, le travail à temps plein est la
norme (90 %), quel que soit le niveau de formation. Aux Pays-Bas et en République tchèque, la moitié seulement
des actifs travaillent à temps plein. La corrélation entre le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement
tertiaire et la prévalence du travail à temps plein dans leur catégorie suggère que la flexibilité accrue du temps
de travail encourage plus d’actifs, en particulier de sexe féminin, à travailler.
Graphique A7.4. Répartition de la population âgée de 25 à 64 ans par tranche de revenus
du travail, selon le niveau de formation (2009 ou année de référence indiquée)
Actifs occupés percevant des revenus
du travail à temps plein
Actifs occupés percevant des revenus
du travail à temps partiel et individus sans revenus
CITE 0/1/2
CITE 3/4
CITE 5/6
CITE 0/1/2
CITE 3/4
CITE 5/6
%
100
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M
Les pays sont classés par ordre alphabétique de leur nom en anglais.
Source : OCDE, Groupe de travail économique du réseau LSO, collecte de données spéciale sur les revenus du travail des actifs occupés travaillant à
temps plein toute l’année. Tableau A7.5. Voir les notes à l’annexe 3 (www.oecd.org/edu/eag2011).
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932467355
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Regards sur l’éducation © OCDE 2011
Dans quelle mesure le niveau de formation affecte-t-il le taux d’emploi ? – IndIcAteur A7
chapitre A
Toutefois, comme cette corrélation n’explique que 20 % de la variation entre les pays, d’autres politiques
et normes s’avèrent plus déterminantes pour l’offre globale de main-d’œuvre dans le segment supérieur de
compétence. À titre d’exemple, la Finlande, le Portugal et le Royaume-Uni ont réussi à allier des taux d’emploi
élevés et une forte prévalence du travail à temps plein chez les diplômés de l’enseignement tertiaire (voir les
tableaux A7.3a et A7.5).
A7
La situation au regard de l’emploi selon la filière générale ou professionnelle d’enseignement
L’adéquation entre l’offre et la demande de compétences ne se limite pas au niveau de formation, elle se rapporte
aussi à la spécificité des compétences acquises dans le système d’éducation. La formation professionnelle vise
à transmettre aux individus des compétences spécifiques à une profession ou à un secteur d’activité qu’ils
pourront valoriser sur le marché du travail. Ce type de spécialisation a le mérite de mieux répondre à la
demande de compétences spécifiques sur le marché du travail et, de ce fait, réduit les besoins d’initiation des
nouvelles recrues et accroît leur productivité immédiate, voire leur productivité à long terme. Le revers de la
médaille réside dans le fait que les compétences acquises ne sont pas nécessairement valorisables longtemps,
lorsque la demande évolue rapidement. Pour cette raison, la formation professionnelle est souvent conçue en
étroite coopération avec les employeurs et d’autres acteurs du marché du travail.
Le système de formation professionnelle varie fortement entre les pays, tout comme la façon de définir le
concept de formation professionnelle. Les comparaisons internationales sont donc moins précises que dans
les autres catégories de la CITE, un aspect à garder présent à l’esprit lors de la comparaison de la prévalence et
du rendement de la formation professionnelle entre les pays de l’OCDE (voir également l’encadré A1.1 dans
l’indicateur A1 pour une analyse d’autres aspects en rapport avec la comparabilité). Le tableau A7.6 compare pour
la première fois la situation au regard de l’emploi des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (niveaux 3 et 4 de la CITE) en filière professionnelle et en
filière générale.
Graphique A7.5. Comparaison du pourcentage de diplômés de la filière professionnelle
et de leur taux de chômage entre la population âgée de 25 à 34 ans
et celle âgée de 25 à 64 ans (2009)
Différence de pourcentage de diplômés de la filière professionnelle
entre la population âgée de 25 à 34 ans et celle âgée de 25 à 64 ans
Différence de taux de chômage entre la population diplômée de la filière professionnelle
âgée de 25 à 34 ans et celle âgée de 25 à 64 ans
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Les pays sont classés par ordre décroissant de la différence de pourcentage de diplômés de la filière professionnelle entre la population âgée de 25 à 34 ans et
celle âgée de 25 à 64 ans.
Source : OCDE. Collecte de données spéciale sur la formation professionnelle du réseau LSO, Groupe de travail sur l’apprentissage et la transition sur le
marché du travail. Tableau A7.6. Voir les notes à l’annexe 3 (www.oecd.org/edu/eag2011).
1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932467374
Regards sur l’éducation © OCDE 2011 133