Bilan de la santé des forêts
Ile-de-France
– 2019- 
       Département de la
           santé des forêts 
Faits marquants
Ce)e  année  2019  s’inscrit  dans  la  con(cid:22)nuité  de  l’été  2018,  avec  une  période  es(cid:22)vale  par(cid:22)culièrement
chaude et caractérisée par des déficits de pluviométrie sur plusieurs mois d’affilé. (page 2)
L’appari(cid:22)on  de  ces  condi(cid:22)ons  clima(cid:22)ques  par(cid:22)culières  sur  deux  saisons  de  végéta(cid:22)on  apporte  de
nombreuses incer(cid:22)tudes sur l’évolu(cid:22)on sanitaire de plusieurs types de peuplements fores(cid:22)ers de la région.
Aussi, les essences phares d’Ile-de-France que sont le chêne et le châtaignier sont sous surveillance sanitaire
accrue concernant des probléma(cid:22)ques majeures sur le territoire :
-La  maladie  de  l’encre  du  châtaignier  qui  cause  de  nombreux  dépérissements  accentués  par  ces  récents
épisodes de sécheresse. (page 4)
-Les  dépérissements  du  chêne  feront  l’objet  d’une  étude  précise  (protocole  DEPERIS)  au  printemps  2020,
puisque ce phénomène pourrait apparaitre, s’étendre ou s’aggraver selon les massifs. (page 3)
Le  pin  sylvestre  a  subi  de  nombreuses  mortalités  soudaines  :  évènement  nouveau  par  son  intensité  et  sa
généralisa(cid:22)on en Seine-et-Marne.  (page 3) 
Indicateurs de la santé des principales essences
Santé des essences
Principaux problèmes et niveau
d’impact  
☺ Chêne rouvre
(cid:4) Chêne pédonculé
(cid:5) Châtaignier
(cid:5) Frêne
☺ Peupliers
☺ Robinier
(cid:4)
Pin sylvestre
☺ Pin laricio
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3) 
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3) 
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3) 
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3)
(cid:3) 
Défoliateurs
Vieillissement
Processionnaire (localisé)
Défoliateurs
Vieillissement / sta(cid:22)on
Processionnaire (localisé)
Cynips
Chancre
Encre
Sta(cid:22)on / vieillissement
(cid:3) Chalarose
(cid:3)
(cid:3) 
Rouille
Puceron lanigère
Sta(cid:22)on
Vieillissement
Rouille courbeuse
Sécheresse et chaleur
Sphaeropsis des pins (localisé)
Bandes rouges
Sphaeropsis des pins
Etat de santé : ☺ = bon ; (cid:4) = moyen ; (cid:5) = médiocre
Niveau d’impact des problèmes : (cid:3) = faible ; (cid:3) = moyen ; (cid:3) = fort 
Toute l’informa(cid:25)on na(cid:25)onale sur la santé des forêts à l’adresse suivante : h(cid:30)p://agriculture.gouv.fr/la-sante-des-forets
Document piloté par le Pôle interrégional Nord-Ouest de la santé des forêts de la DRAAF – SRAl Centre-Val de Loire
Tél. : 02.38.77.41.07 /E-mail : dsf-no.draaf-centre-val-de-loire@agriculture.gouv.fr 
Suivi des principaux problèmes
Toutes essences
2015
2016
2017
2018
2019
Localisé
Localisé
Localisé
Localisé
Localisé
Localisé
Localisé
Localisé
Gel
Sécheresse
Oïdium des chênes
Processionnaire du chêne
Autres défoliateurs
Dépérissements de chêne
Dépérissements de châtaignier
Encre
Cynips du châtaignier
Chalarose du frêne
Rouilles du peuplier
Puceron lanigère
Processionnaire du pin
Maladie des bandes rouges 
Localisé
Localisé
Feuillus
Peupliers
Résineux
   Problème absent ou à un niveau faible
   Problème ne(cid:19)ement présent, impact modéré
   Problème très présent, impact fort 
Evénements clima(cid:25)ques de 2019
Au  niveau  na(cid:22)onal,  2019  est  la  troisième  année  la  plus  chaude  depuis  le  début  du  20ème  siècle,  derrière
2018 et 2014. La température moyenne annuelle de 13,7 °C a dépassé la normale de 1,1°C. 
En Ile-de-France, le cumul des précipita(cid:22)ons sur l’année est proche de la moyenne. A Melun, ce sont 656
mm qui ont été relevés, contre 676 pour la normale. A Trappes, les précipita(cid:22)ons ont été légèrement plus
abondantes (700 mm contre 694 mm pour les normales). 
Ces  précipita(cid:22)ons  sont  très  contrastées  sur  l’année,  certains  mois  ont  été  très  arrosé  (mai,  octobre,
novembre, décembre) alors que d’autres l’ont été très peu (février, mars, juillet, août, septembre).  
Sur la période es(cid:22)vale, les faibles précipita(cid:22)ons sont
à me)re en parallèle avec les températures élevées.  
Par  rapport  à
les  températures
la  normale,
moyennes  maximales  sont  supérieures  de  3°C  en
juin et juillet et de 2°C en août et septembre ! Le 25
juillet, la température maximale relevée avoisine les
42°C (41.9°C à Melun et 42.6°C à Paris). 
Après  la  sécheresse  de  2018,  l’année  2019  a  elle
aussi été défavorable à la végéta(cid:22)on. Les mortalités
de  pins  sylvestres  observés  dans  le  sud  Seine-et-
Marne  traduisent  les  effets  de  ces  sécheresses
cumulées (page 3). 
Rapport à la moyenne mensuelle de référence 1981-2010 des cumuls de
précipita(cid:22)ons (juillet 2019, source Météo France) 
Mieux apprécier l’état sanitaire des chênaies et son évolu(cid:25)on
par
l’observa(cid:22)on
Les  différents  épisodes  clima(cid:22)ques  récents  ne  seront  probablement  pas  sans  conséquences  sur  l’état
sanitaire de nos forêts franciliennes au cours des prochaines années. Le chêne étant une essence phare
et majoritairement représentée dans nos peuplements, son devenir intéresse fortement les sylviculteurs.
Afin de faire le point sur l’état de santé actuel des chênaies de la région, le Département Santé des Forêts
se mobilise. 
L’objec(cid:22)f  est  de  quan(cid:22)fier  l’importance  des
dépérissements
des
houppiers, via le protocole DEPERIS. 
Déjà  mis  en  place  sur  la  forêt  domaniale  de
Saint-Germain-en-Laye  et  Fontainebleau,  ce
protocole s’appliquera ce)e année 2020 à un
minimum de 4 grands massifs embléma(cid:22)ques
à  dominante  chênes  dans  les  Yvelines  et  en
Seine-et-Marne.  
Ce  protocole  d’observa(cid:22)on  se  base  sur  deux
critères  de  descrip(cid:22)on  du
principaux
houppier
la  mortalité  de
branches et le manque de ramifica(cid:22)on. 
Au bout de 5 années, les mêmes observa(cid:22)ons seront de nouveau réalisées dans des condi(cid:22)ons similaires,
pour  actualiser  les  données  récoltées  5  ans  auparavant  et  surtout  me)re  en  évidence  l’évolu(cid:22)on
sanitaire de ces mêmes peuplements. 
(cid:6) Deux exemples de chênes pédonculés, le premier au houppier non
dégradé (note DEPERIS A), le second avec mortalités de branches et
manque de ramifications (note DEPERIS D) 
fonc(cid:22)onnel
:
Effets des sécheresses cumulées sur les pins sylvestres
– la sécheresse -dont le rôle est prépondérant- a mis en exergue les sta(cid:22)ons où ce)e essence
En 2019, d’importantes mortalités de pin sylvestre de toutes dimensions sont observées sur la forêt de
Fontainebleau et ses abords. Une tournée du DSF a permis d’analyser et comprendre les mécanismes en
œuvre. 
Des  rougissements  ont  étés  observés  dès  l’hiver  2018/2019  et  les  surfaces  concernées  n’ont  fait  que
croitre  durant  les  saisons  suivantes  (fréquemment  15  à  50%  des  (cid:22)ges  en  zone  a)einte).  Plusieurs
facteurs sont à considérer : 
n’était plus à sa place, voire en limite (et les conséquences de celle de 2019 arrivent en 2020)
– la présence et la diversité des parasites (bupreste bleu du pin, hylésine du pin) 
– l’intensifica(cid:22)on des a)aques de pathogènes secondaires (sphaeropsis du pin), preuve du niveau
de stress élevé des arbres. 
En termes de ges(cid:22)on le risque de pullula(cid:22)on des scolytes est faible car il s’agit de parasites secondaires
qui  interviennent  exclusivement  sur  arbres  stressés.  Les  pra(cid:22)ques  classiques  :  exploita(cid:22)on  des  pins  et
sor(cid:22)e rapide du massif perme)ent de limiter le risque. 
Comme  pressen(cid:22)  et  démontré  selon  plusieurs  études,  le  pin  sylvestre  se  révèle  être  très  sensible  aux
évènements  de  stress  hydrique.  Il  paraît  donc  crucial  d’essayer  dès  maintenant  d’autres  provenances
que  celles  u(cid:22)lisées  actuellement  mais  aussi  de  réfléchir  à  des  essences  de  subs(cid:22)tu(cid:22)on  dans  les
planta(cid:22)ons envisagées voire réévaluer les objec(cid:22)fs de produc(cid:22)on sur les sta(cid:22)ons les moins fer(cid:22)les.  
Quelle ges(cid:22)on dans les peuplements à châtaignier prépondérant ?
Depuis  2016,  les  peuplements  de  châtaignier  d’Ile-de-France  sont  de  plus  en  plus  impactés  par  la  maladie  de
l’encre avec des mortalités pouvant reme)re en cause la ges(cid:22)on fores(cid:22)ère classique.  
Si  le  ges(cid:22)onnaire  peut  être  tenté  d’intervenir  dès  l’appari(cid:22)on  des  premiers  signes  de  dépérissement  pour
éradiquer  la  probléma(cid:22)que,  l’interven(cid:22)on  n’arrête  pas  l’expression  de  la  maladie.  Dans  une  forêt suje)e  à  ces
mortalités,  il  est  essen(cid:22)el  de  déterminer  une  stratégie  en  considérant  les  risques  et  les  enjeux  dans  les
peuplements  a)eints  et  vulnérables  (surfaces  concernées,  degré  d’a)einte,  vitesse  de  propaga(cid:22)on  supposée,
mélange d’essences, sécurité, fréquenta(cid:22)on du public, qualité des bois, capacité à reboiser, etc.). 
En forêt domaniale de Montmorency, forêt à dominante de châtaignier (80% des peuplements) et très impactée
par l’encre (100 ha de mortalités de châtaignier en 2019), quelques enseignements semblent se dégager dans la
ges(cid:22)on  des  peuplements.  Les  coupes  ne  contribuent  pas  à  freiner  le  pathogène ;  il  semble  préférable  de
privilégier  la  récolte  de  la  parcelle  et  d’éviter  les  coupes  d’améliora(cid:22)on  ou  coupes  sanitaires  d’arbres
dépérissants si la probléma(cid:22)que est généralisée dans le peuplement.  
Les dépérissements associés à l’encre peuvent être très rapides ; le suivi de l’évolu(cid:22)on du phénomène doit être
fait mois par mois en été.  
En  présence  de  peuplements  avec  un
mélange d’essences, il convient de favoriser
les  autres  essences  de  la  parcelle  (hors
frêne).  Une  fois  le  pathogène  détecté  dans
une  parcelle,  le  reboisement  devra  être
le
effectué  avec  d’autres  essences  que
châtaignier ou le chêne d’Amérique. 
Dans  ce  contexte,
récurrence  des
sécheresses  es(cid:22)vales  pose  la  ques(cid:22)on  de
l’avenir  du  châtaignier  en  Ile-de-France.
Toute  interven(cid:22)on  dans  des  peuplements
avec présence de châtaignier doit donc être
bien réfléchit quand bien même il n’y aurait
pas de signes de dépérissement révélés. 
la
Vos interlocuteurs en 2020
Forêts publiques Forêts privées
Ce)e contribu(cid:22)on est le fruit des observa(cid:22)ons des correspon-
dants-observateurs  de  l’Île-de-France.  Appartenant  aux  admi-
nistra(cid:22)ons et organismes fores(cid:22)ers et sous le pilotage du Pôle
interrégional  Nord-Ouest  de  la  Santé  des  Forêts,  ils  ont  pour
principales missions la détec(cid:22)on et le diagnos(cid:22)c des problèmes
phytosanitaires, le conseil à l’interven(cid:22)on et la surveillance des
écosystèmes fores(cid:22)ers.
Les  observa(cid:22)ons  sont  organisées  pour  par(cid:22)e  à  l’ini(cid:22)a(cid:22)ve  des
correspondants  observateurs  lors  de  leur  travail  quo(cid:22)dien  ou
suite  à  des  sollicita(cid:22)ons  de  ges(cid:22)onnaires  et  pour  autre  par(cid:22)e
dans le cadre de protocoles organisés pour les plus importants
problèmes  à  l’échelle  na(cid:22)onale.  L’ensemble  des  observa(cid:22)ons
est  compilé  dans  un  système  d’informa(cid:22)on  aujourd’hui  riche
de près de 30 ans de données sylvosanitaires. 
Toute l’informa(cid:25)on na(cid:25)onale sur la santé des forêts à l’adresse suivante : h(cid:30)p://agriculture.gouv.fr/la-sante-des-forets
Document piloté par le Pôle interrégional Nord-Ouest de la santé des forêts de la DRAAF – SRAl Centre-Val de Loire
Tél. : 02.38.77.41.07 /E-mail : dsf-no.draaf-centre-val-de-loire@agriculture.gouv.fr 
L’état sanitaire du pin sylvestre des plaines du nord-ouest
se dégrade face aux sécheresses successives 
Des  mortalités  de  pin  sylvestre  sont  actuellement  signalées  par  le  réseau  des  correspondants-
observateurs du Département de la Santé des Forêts (DSF) en région Centre Val-de-Loire. Les autres
pins (pin laricio et pin maritime) ne sont pas affectés par le phénomène. 
Janvier 2020
QQuueellllee eesstt llaa ssiittuuaattiioonn aaccttuueelllleemmeenntt ??
Si  les  premières  mortalités  d’arbres  isolés  ont  été  signalées  dès  2016  sur  des  stations  forestières
compliquées  en  région  Centre-Val  de  Loire  (Brenne,  Sologne),  le  phénomène  a  pris  de  l’ampleur
entre l’automne 2018 et le printemps 2019 dans les peuplements des régions du nord-ouest les plus
impactées  par  la  sécheresse  2018.  Les  secteurs  les  plus  concernés  sont  le  sud  et  l’est  de  la  région
Centre Val-de-Loire, l’est de l’Ile de France jusqu’au département du Nord. 
En  2019,  différentes  tournées  ont  été  effectuées  sur  le  terrain  pour  qualifier  ces  mortalités
inhabituelles sur l’essence.
Les  stations  forestières  ne  semblent  pas  être  le  déterminant  majeur  des  mortalités  même  si  ces
dernières, classiques pour le pin sylvestre en reboisement, restent dans une gamme de station à faible
réserve  utile  disponible  en  période  estivale  (sols  sableux  et/ou  avec  plancher  argileux  favorisant  la
battance de nappe).
Certaines  classes  d’âges  sont  plus  atteintes  que  d’autres  (pinède  de  plus  de  30  ans)  mais  tous  les
statuts des arbres sont concernés. L’isolement des parcelles et le degré d’ouverture des peuplements
semblent aggraver les mortalités, avec un effet lisière remarquable. 
Le  rôle  des  agents  biotiques,  bupreste  bleu  du  pin  (Phaenops  cyanea),  hylésine  du  pin  (Tomicus
piniperda) et sphaeropsis du pin (Diplodia sapinea) est mineur dans le processus de mortalité. 
Si  la  station  et  la  typologie  des  peuplements  (plutôt  lisières  ou  peuplements  clairs)  expliquent
localement  les  différences  de  mortalité,  c’est  bien  l’intensité  exceptionnelle  des  sécheresses  et
canicules  des  années  2018  et  2019  (et  dans  une  moindre  mesure,  2016)  qui  conduit  aux
mortalités de pin sylvestre observées. 
En  ce  début  d’année  2020,  le  phénomène  de  mortalité  reprend  et  est  plus  intense  qu’en  2019  à  la
même période. Les mortalités, localisées jusqu’à maintenant, semblent s’étendre. 
DRAAF Centre – Val de Loire Service Régional de l’Alimentation – Pôle Santé des Forêts
dsf-no.draaf-centre-val-de-loire@agriculture.gouv.fr 
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