République du Niger
Ministère du Développement
Agricole
Agence Japonaise de
Coopération Internationale
JICA
ETUDE DE DEVELOPPEMENT DES OASIS SAHELIENNES
EN REPUBLIQUE DU NIGER (EDOS)
GUIDE DE FORMATION SUR LES TECHNIQUES
DES CULTURES MARAÎCHERES
Centre International Japonais de Recherche en Sciences
Agricoles (JIRCAS)
Appui technique :
Alhassane ISSA, DDDA Illéla
Ibrah Mallam OUMAROU, DDDA Bouza
Ibro KADA, DDDA Tchintabaraden
Abdoulmoumouni SOUMANA HIMA,
CDA Kao
Souleymane KADI, CDA Badaguichiri
Haoua CHAIBOU, CDA Bouza
Conception :
Mahamadou MOUHA Equipe EDOS
Abdoulaye HAMIDOU Equipe EDOS
Octobre 2008
Pages
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
SOMMAIRE :
Préambule …………………………………………………………………………… 2
I. Objectifs de la formation ……………………………………………………. 3
II. Objectifs spécifiques………………………………………………………… 3
III. Résultats attendus ………………………………………………………….. 3
IV. Conditions de développement d’une activité maraîchère …… 3
4.1. Climat ………………………………………………………………………………….. 3
4.2. Sol ………………………………………………………………………………………. 4
4.3. Eau ……………………………………………………………………………………… 5
V. Variétés …………………………………………………………………………… 5
VI. Généralité sur la pépinière maraîchère …………………………….. 6
6.1. Préparation des planches ……………………………………………………. 6
6.2. Semis ………………………………………………………………………………….. 7
6.3. Travaux d’entretien en pépinière …………………………………………. 7
VII. Repiquage ……………………………………………………………………… 8
VIII. Suivi et entretien des cultures ……………………………………… 10
IX. Principales spéculations et leurs calendriers culturaux …… 10
X. Fiches techniques de quelques cultures ………………………….. 11
10.1. Légumes – fruits ………………………………………………………………. 11
10.2. Légumes – feuilles …………………………………………………………… 12
10.3. Légumes – racines …………………………………………………………… 13
10.4. Légumes – bulbes …………………………………………………………… 13
10.5. Plantes à tubercules ………………………………………………………… 14
XI. Défense des cultures maraîchères …………………………………. 15
XII. Fertilisation ………………………………………………………………….. 17
XIII. Étude de cas : La Pomme de terre ………………………………… 19
XIV. Organisation de l’encadrement…………………………………….. 21
Bibliographie …………………………………………………………………….. 22
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
1
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
Préambule
Dans le cadre de son programme d’appui aux cultures de contre
saison, l’Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en
République du Niger (EDOS) a initié des formations à l’endroit des
producteurs maraîchers de ses sites afin de mieux accompagner
leur mise en valeur.
Le présent guide conçu pour être utilisé dans le cadre de la
formation des exploitants des sites maraîchers, est destiné aux
encadreurs. Il comporte l’ensemble de la démarche à suivre dans la
conduite des cultures maraîchères.
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
Bibliographie
• Centre pour le Développement de l’Horticulture de l’Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles (CDH), 2000 : Fiches
techniques des cultures maraîchères
• Direction Départementale du développement Agricole de
Bouza, avril 2008 : Rapport d’évaluation de la campagne de
contre saison
• ICRISAT, 2007 : Fiches techniques des cultures maraîchères
• JGRC, mars 2001 : Guide technique de l’agriculture
• UNICEF, septembre 1981 : Guide technique du maraîchage
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
I. Objectifs de la formation
L’objectif global de la formation est de contribuer à l’augmentation
des revenus des exploitants par
l’introduction de nouvelles
techniques culturales et la diversification des cultures maraîchères
les mieux adaptées au milieu.
II. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de ce guide de formation sont :
• Renforcer les connaissances des exploitants sur les techniques
de base des cultures maraîchères,
• Contribuer à
l’augmentation et à
la diversification de
la
production maraîchère.
III. Résultats attendus
1. les encadreurs sont dotés des connaissances suffisantes
pour mieux encadrer les producteurs maraîchers ;
2. les fiches techniques des principales cultures sont connues
et comprises des exploitants formés ;
3. l’importance de l’amélioration des techniques culturales et la
diversification des cultures maraîchères dans l’augmentation
des revenus est comprise par les exploitants des sites.
IV. Conditions de développement d’une activité
maraîchère
4.1. Climat
Le climat est un facteur indispensable pour le développement des
plantes. Les éléments du climat varient au cours de l’année ce qui
donne des saisons, mais ils changent aussi au cours de la journée. Il
y a pour tous ces facteurs un minimum, un optimum et un maximum
3
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
pour les plantes. Les principaux éléments du climat sont : la
température, la lumière, la pluviométrie et les vents. Chacun de ces
éléments a une influence qui peut être favorable ou défavorable à la
vie des plantes et des autres organismes du milieu. C’est pourquoi
la connaissance des facteurs climatiques est nécessaire pour la
bonne conduite des cultures. Par exemple :
• Saison fraîche (Novembre-Janvier/Février) : devra être mise à
profit au maximum ; toutes les cultures maraîchères peuvent
être pratiquées à cette période ;
• Saison chaude (Mars-Mai) : production maraîchère difficile ; les
cultures les plus adaptées sont : pastèque, melon, concombre,
courge, gombo ;
• Saison pluvieuse : Tomate (ICRIXina), Piment (Hot Habanero et
Safi), Poivron (Super Beitar, Yolo Wonder et Grandisimo), Laitue
(Maya), gombo.
4.2. Sol
Il doit être de bonne qualité (structure et texture, suffisamment riche
en élément nutritifs pour les plantes. Les sols moyens (argilo –
sableux) non
inondables conviennent mieux aux différentes
cultures. Pour la production légumière, il faut éviter des sols
pierreux ou comportant des couches dures). La laitue, le chou, le
melon et l’oignon craignent l’acidité ; le concombre, le poivron et la
tomate tolèrent l’acidité ; quant à la pastèque, elle s’avère très
tolérante. Quelque soit la nature du sol il faut envisager un apport
substantiel de fumure organique et minérale pour assurer un bon
développement des plantes. Les différents travaux préliminaires et
d’entretien doivent s’effectuer correctement et dans le délai
convenu.
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
manuelle ou mécanisée avec un outil adéquat en prenant soins de
ne pas blesser les tubercules. Les tubercules se conservent bien
durant 7 à 9 mois entre 4 à 5°C avec 95% d’humidité relative.
NB : vu les conditions de conservation il est préférable de vendre sa
production dés à la récolte.
XIV. Organisation de l’encadrement
Pour un bon encadrement des exploitants, le technicien doit mettre
en place un mécanisme de suivi de la production. Cela se fera à
travers :
1. l’identification de l’exploitation,
2. le diagnostic,
3. les interventions régulières,
4. le suivi de la production,
5. le relevé des prix,
6. le suivi de dépenses,
7. l’analyse des résultats de l’exploitation.
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
Sur billons
– Ecartement entre billons : 50 cm
– Hauteur des billons : 30 cm
– Ecartement entre plants sur billon : 30 cm
A plat
− Le sol doit être bien ameublit jusqu’à une profondeur d’au moins
20 cm pour le bon développement des tubercules.
− Ecartement entre ligne : 30 cm
− Ecartement entre plants : 30 cm
Fumure d’entretien pour 100 m2 :
• 2 Kg d’Urée à épandre en cours de végétation en deux apports
d’un (1) Kg chacun,
• 1 Kg de NPK pendant la phase de tubérisation.
e. entretien des plants :
Après la plantation les principales opérations à mener sont :
– Les remplacements des poquets manquants ;
– Le binage et le sarclage ;
– Le buttage au fur et à mesure que les plantes se développent ;
– Traitement phytosanitaire à la demande.
L’irrigation se fait au rythme de 2 fois par semaine durant la phase
de végétation et une fois par semaine, durant la phase de
tubérisation avec une augmentation de la dose d’eau.
f. récolte et conservation :
La récolte peut débuter 70 à 100 jours après plantation. Les
tubercules sont considérés mûrs lorsqu’ils se détachent facilement
du reste des rhizomes et leur tégument devient plus consistant. Le
feuillage prend une coloration jaune nécrotique. La récolte peut être
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
4.3. Eau
La disponibilité et la gestion rationnelle de l’eau sont des conditions
essentielles pour la pratique des cultures maraîchères. La source
d’eau doit être facile d’accès et à proximité de la parcelle. L’eau doit
être en quantité suffisante (6 à 10 l/m2 d’eau/jour) de bonne qualité
(oignon, laitue, semis et jeunes repiquages de toutes les cultures
sont très sensibles au déficit hydrique ; piment, chou, melon,
concombre, tomate, gombo, aubergine sont moins sensibles à la
salinité du sol) pour la satisfaction des besoins en eau pendant le
cycle végétatif des cultures. Elle doit être de bonne qualité et ne
peut contenir des éléments chimiques ou des micro organismes ou
toute autre substance qui peut perturber le bon développement des
cultures. Les apports d’eau doivent correspondre aux besoins réels
des plants pour éviter tout excès ou tout déficit préjudiciable à leur
vie.
V. Variétés
Le choix des variétés doit se faire en fonction de plusieurs critères
notamment :
• l’adaptation au milieu,
• la durée du cycle,
• le rendement,
• la qualité organoleptique,
• les possibilités de transformation et de conservation,
• les possibilités de commercialisation,
• la rentabilité,
• le système de culture et techniques culturales à adopter.
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
VI. Généralité sur la pépinière maraîchère
La pépinière est un ensemble de planches destinées à la production
des jeunes plants. C’est à cet endroit que les plants passent leurs
premières semaines de vie avant leur repiquage. Il faut retenir que :
• la réussite de la culture ainsi que l’importance des récoltes
dépendront en grande partie des soins apportés aux plantes en
pépinière ;
• le choix judicieux de l’emplacement de la pépinière : terrain plat
bien drainé, disponibilité de l’eau en permanence en quantité et
en qualité.
6.1. Préparation des planches
Les planches doivent avoir une largeur de 1 m et de longueur
variable en fonction du terrain et de la surface nécessaire. Un
passage de 0,3 à 0,5 m deux planches doit être laissé entre deux
planches afin de faciliter l’exécution de certains travaux (arrosage,
sarclo-binage,…). Sur les terrains accidentés, les planches être
perpendiculaires à la pente. Pour avoir une bonne production en
pépinière, il faut :
• confectionner des ados autour des planches pour conserver
l’eau ou faire des planches surélevées si l’on craint un excès
d’eau ;
Ados
Planche
maraîchère
Planche
maraîchère
Intérieur de la
planche
Bordure de
la planche
r
u
e
u
g
n
o
L
l
e
b
a
i
r
a
v
0,3 à
0,5
m
1 m
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
XIII. Étude de cas : La Pomme de terre
a. sol approprié :
En général, la pomme de terre préfère un sol léger riche en matières
organiques limoneux, sablo limoneux ou sableux.
b. pré germination :
Les tubercules sains utilisés comme semences doivent être étalées
en une seule couche à l’abri des rayons solaires 2 à 3 semaines
avant la plantation dans le but d’obtenir plusieurs germes courts et
trapus. La pré germination se fait en disposant les tubercules la tête
vers le haut de manière touche à touche, à l’ombre et couvert
légèrement de sable, le tout recouvert par un sac en jute. Il faut 12 à
15 Kg de tubercules sélectionnés pour planter 100 m².
c. propagation :
Les tubercules destinés à la propagation doivent avoir un poids
moyen compris entre 40 à 80 g. Elles peuvent être semées en entier
ou par fragments. La pratique consiste à découper les fragments de
tubercules comprenant des ébauches de bourgeons (ou yeux) qui
sont plantées directement au champ. Les tubercules sont coupés
longitudinalement 24h à 48h avant la plantation pour permettre
les
l’initiation du processus de cicatrisation avant d’enterrer
propagules.
d. Plantation :
Fumure de fond pour 100m2 :
3 Kg de NPK (15 15 15) à épandre après labour et avant billonnage.
Le stade de plantation est atteint quand les bourgeons ont une
hauteur de 3 à 5 Cm. La profondeur de plantation est de 10 cm tout
en prenant le soin de bien diriger le bourgeon vers le haut.
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
Plants repiqués
Fumure d’entretien
Culture
Chou
Pépinière
Fumure de fond
• 30 kg de matière
organique bien
décomposée soit 3
tasses de 10 kg ;
• 100g de NPK;
• 100g d’urée.
Fumure de fond
• 30 kg de matière
organique bien
décomposée soit 3
tasses de 10 kg ;
• 100g de NPK.
• 100g d’urée.
Laitue
• 20 kg de matière
organique bien
décomposée soit 2
tasses de 10 kg;
• 250g de NPK;
• 50g d’urée.
• 30 kg de matière
organique bien
décomposée soit 3
tasses de 10 kg;
• 100g de NPK.
• 30 kg de matière
organique bien
décomposée soit 3
tasses de 10 kg;
• 300g de NPK.
• 50g d’urée.
• 15 kg de matière
organique bien
décomposée soit 1,5
tasses de 10 kg;
• 500g de NPK.
• 300g de NPK (15 15
15) à épandre après
labour et avant
billonnage ;
• 200g d’Urée à
épandre après labour
et avant billonnage
Carotte
Patate
douce
Pomme
de terre
• 100g d’urée une
semaine après le
repiquage ;
• 100g de NPK 4
semaines
300kg de NPK 2
semaines après
repiquage
• 100g d’urée après
éclaircissage ;
• 200g de NPK 2
semaines après le
repiquage ;
• 100g de NPK 8
semaines après le
repiquage
• 200g de NPK 3
semaines
• 200g de NPK 5
semaines
• 200g de NPK 8
semaines
400g de NPK 4 semaines
100g de NPK pendant la
phase de tubérisation
Etude de Développement des Oasis Sahéliennes en République du Niger (EDOS)
• faire une bonne pré irrigation des planches, de préférence le soir
avant semis, et contrôler si c’est bien exécuté ;
• apporter 1 à 2 kg de fumier bien décomposé et l’épandre de
façon régulière sur toute la surface de la planche ;
• incorporer le fumier en nivelant la surface de la planche par un
bêchage et ratissage.
6.2. Semis
Avant le semis, les semences, si elles ne le sont pas, doivent être
préalablement traitées au fongicide, insecticide ou à la cendre de
bois afin de les protéger de l’attaque des moisissures. Le semis doit
être effectué en respectant les normes ci – après :
• marquer des sillons tous les 10 à 15 cm pour la plupart des
cultures maraîchères à l’exception de la tomate qui requiert un
espacement de 20 cm ;
• semer dans le sillon de façon régulière en prenant une pincée de
semences entre les doigts de la main ;
• assurer un bon contact entre les graines et le sol en exécutant un
léger plombage avec les mains ou un morceau de planche ;
• noter pour chaque espèce semée la date de semis, le nom de
l’espèce et de la variété pour le suivi du cycle végétatif ;
• apporter une couche de paille à épandre sur la planche pour
protéger le semis effectué contre l’ensoleillement direct et les
vents chaux et secs ;
• éviter de faire le semis à la volée afin de ne pas obtenir des
plants fragiles, minces, faibles et étiolés.
6.3. Travaux d’entretien en pépinière
Arroser chaque jour, de préférence le soir, avec un arrosoir muni
d’une pomme à petits trous. Diriger les trous de la pomme vers le
haut afin d’éviter que les jeunes plantules se couchent par la force
trop puissante d’un jet direct.
Guide de formation sur les techniques des cultures maraîchères
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