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Formation professionnelle des bibliothécaires

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  • Titre : "40744-formation-professionnelle-des-bibliothecaires.pdf"
  • Submitted by : Anonymous
  • Description : technique de bibliothécaire, en 1950 le diplôme supérieur de bibliothécaire et en 1951 le certificat d’aptitude aux fonc-tions de bibliothécaire (CAFB). Notons encore, dans ce mouvement d’émancipation progressif de la formation professionnelle des bibliothé-caires en Europe, la création d’écoles spécialisées, en Al-

Transcription

 

Formation professionnelle
des bibliothécaires :

Daniel Renoult
Inspection générale des bibliothèques
daniel.renoult@education.gouv.fr

Daniel Renoult a été directeur de la
bibliothèque universitaire de Paris-10
Nanterre, sous-directeur des bibliothèques,
puis directeur général adjoint de la
BnF, avant d’être nommé à l’Inspection
générale des bibliothèques dont il est le
doyen. Il a été responsable de la mission
U3M du rectorat de Paris. Il a publié
de nombreux articles, a collaboré à
l’Histoire de l’édition française et à
l’Histoire des bibliothèques françaises
(Promodis – Éditions du Cercle de la
librairie), a coécrit La Bibliothèque
nationale de France et dirigé Les
bibliothèques dans l’université
(Éditions du Cercle de la librairie).

un regard rétrospectif et prospectif

L e métier de bibliothécaire compte parmi les plus anciens. En France, et pen-

dant des siècles, la fonction de bibliothécaire a été principalement confiée
à des érudits ou à des savants, sans considération particulière d’un savoir
professionnel. Les hommes de lettres passent en particulier pour être les mieux
à même de prendre soin des collections de livres et de les organiser. Cette expli-
cation n’est cependant que partielle et superficielle. En réalité, la charge d’une
bibliothèque privée ou publique a été la fonction jugée la mieux compatible avec
l’exercice de la littérature ou de la philosophie, voire avec d’autres vocations ar-
tistiques ou scientifiques. On compte ainsi des artistes bibliothécaires comme
Hector Berlioz et écrivains bibliothécaires comme Leibnitz, Schelling, Leconte
de Lisle, Charles Nodier, Théophile Gautier, Anatole France, ou plus près de nous
Georges Bataille ou Roland Barthes, pour s’en tenir aux personnalités les plus
célèbres aujourd’hui.

Présenté en 1858, le rapport de Prosper Mérimée sur les modifications à in-
troduire dans l’organisation de la bibliothèque impériale témoigne bien de cette
longue pratique mais aussi de la prise de conscience de ses limites :

« En donnant une place modeste à un lettré ou à un savant, dont la vie s’est usée
dans des recherches peu profitables pour sa fortune, le gouvernement n’a, le plus sou-
vent, pensé qu’à lui procurer des livres et des loisirs pour ses études. Il a cru faire jus-
tice et récompenser le mérite. Loin de nous de blâmer la récompense ; seulement nous
nous permettrons de remarquer que, sans être proportionnée au mérite de celui qui en
est l’objet cette récompense ne tourne pas toujours à l’avantage du public. On peut être
auteur de livres excellents, et n’avoir pas les qualités d’un bibliothécaire. L’activité, la
méthode, une certaine passion pour les livres, une mémoire exercée, l’aptitude à l’or-
dre, tels sont à nos yeux les titres principaux aux emplois de conservateur. Hâtons-nous
d’ajouter que ces qualités se trouvent réunies à la plus haute érudition dans le personnel
de la Bibliothèque impériale. Mais peut-on espérer qu’on fera toujours dans l’avenir des
choix aussi heureux ? […] Il serait plus prudent, peut-être, de chercher des hommes pra-
tiques que des fonctionnaires illustres. […] Il nous semble, Monsieur le Ministre, que la
réforme la plus importante et la plus féconde en résultats utiles, c’est de rendre les fonc-
tions de conservateur et d’employé incompatibles avec l’exercice d’autres places 1. »

Une émergence récente

Au regard de cette longue histoire des bibliothécaires, le xixe et surtout le
xxe siècle se caractérisent par l’émergence d’un savoir professionnel autonome
qui se détache de l’érudition (histoire, philologie), et par l’institutionnalisation de
diplômes professionnels. À quelques décennies près, on observe d’ailleurs des
évolutions comparables en Allemagne et en France.

* Cet article est le résumé d’une intervention
faite à l’occasion des 20 ans de Médiat, le
1er décembre 2008.

1. Rapport présenté à son Excellence le Ministre de l’Instruction publique et des Cultes par M. Prosper
Mérimée, sénateur, au nom de la commission chargée d’examiner les modifications à introduire dans
l’organisation de la Bibliothèque impériale, chap. III, p. 7.

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En France, on fait ordinairement remonter les débuts
de la formation professionnelle à l’institution de l’École na-
tionale des chartes (1821) et à la création en 1879 d’un pre-
mier certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaire.

En Allemagne, un décret du gouvernement prussien
prescrit, à partir de 1893, une formation professionnelle et
fixe son contenu sous la forme d’une spécialité postérieure
à la formation académique.

Néanmoins, en Europe, ces formations de bibliothécai-
res se sont surtout développées au xxe siècle. Ainsi ont été
progressivement institués en France les différents diplô-
mes sanctionnant une formation initiale permettant l’accès
au métier. Citons les plus marquants : en 1932, le diplôme
technique de bibliothécaire, en 1950 le diplôme supérieur
de bibliothécaire et en 1951 le certificat d’aptitude aux fonc-
tions de bibliothécaire (CAFB).

Notons encore, dans ce mouvement d’émancipation
progressif de la formation professionnelle des bibliothé-
caires en Europe, la création d’écoles spécialisées, en Al-
lemagne à partir de 1914 et, en France, quelques années
plus tard, la création de nombreuses écoles dont plusieurs
existent encore aujourd’hui : à Paris, dès 1923, l’École
de bibliothécaires de la rue de l’Élysée ; puis en 1930,
l’École municipale de bibliothécaires ; en 1935, l’École de
bibliothécaires-documentalistes de l’Institut catholique ;
en 1950, l’Institut national des techniques de la documen-
tation, INTD ; enfin, en 1963-1964, l’École nationale supé-
rieure de bibliothécaires (ENSB) qui deviendra l’Enssib en
1992.

Formation par les pairs

De manière continue, et en même temps que se consti-
tuaient des corps et des identités professionnelles, l’insti-
tution et la structuration des formations de bibliothécaires
se sont traduites par un souci des professionnels d’en assu-
mer la charge et les contenus dans le cadre d’institutions
spécifiques, y compris en se détachant de la recherche éru-
dite, en particulier historique, à laquelle ces formations
étaient naguère rattachées. À partir de 1932, l’École des
Chartes se voit confier la préparation au diplôme de biblio-
thécaire, mais quelques années plus tard, à partir de 1947,
et sous l’impulsion de bibliothécaires chartistes comme
Louise-Noëlle Malclès, la formation des bibliothécaires en
sera progressivement détachée. À l’époque, cette rupture
est jugée indispensable au regard d’une vision plus large
des missions des bibliothèques municipales, et notam-
ment pour développer les fonctions de « lecture publique »
par rapport aux missions d’étude et de recherche. Néan-
moins, cette émancipation de la formation professionnelle
des bibliothécaires et cet isolement relatif vis-à-vis des ins-
titutions de l’enseignement supérieur ne seront pas sans
conséquence sur la conception même des formations, puis
sur les relations engagées plus tard avec les universités.

Ainsi, pendant des années, la formation profession-
nelle diplômante de même que la préparation aux concours
ont été assurées en totalité par des professionnels, dans le
cadre de structures propres à la corporation.

64

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Cette conception prévaut encore aujourd’hui au niveau
des formations élémentaires dispensées par les bibliothè-
ques départementales de prêt (BDP, ex-BCP), ou par l’Asso-
ciation des bibliothécaires de France, mais a aussi concerné
les autres niveaux jusqu’aux formations postérieures à la li-
cence, à l’ENSB comme à l’INTD ou à l’École des bibliothé-
caires-documentalistes de l’Institut catholique.

Cette orientation se manifeste encore dans les publica-
tions utilisées pour la formation des bibliothécaires. Ainsi,
on observe que le catalogue de la collection « Bibliothè-
ques » publiée par le Cercle de la librairie, qui compte aussi
bien des manuels pratiques que des ouvrages de réflexion,
ne comprend que très peu d’auteurs non bibliothécaires.
Les revues professionnelles n’ouvrent pas non plus fré-
quemment leurs pages à des « non-professionnels ». Mais
ce contrôle des formations par les pairs s’exerce surtout par
le biais des concours, dont les jurys sont composés de pro-
fessionnels, à la fois prescripteurs et formateurs. Dans leur
immense majorité, les emplois de bibliothèque sont des
emplois publics, et l’accès à un emploi est aussi l’accès à
un statut. D’une manière décisive, le système des concours
structure le champ des formations initiales. Toute tentative
de diversification des contenus et des pratiques trouve ses
limites dans le programme et la nature des épreuves.

Cette formation par les pairs présente des avantages

certains :
• 

Elle complète des formations académiques auxquel-
les elle ne prétend pas se substituer. Cette distinction était
d’ailleurs pertinente à un moment où les universités s’in-
vestissaient peu dans la professionnalisation.

• 

Elle s’effectue en relation étroite avec les employeurs
(État, collectivités territoriales principalement) et corres-
pond à des pratiques réelles et non à des descriptions abs-
traites ou spéculatives.

• 
• 

Elle est donc jugée en générale adéquate à l’emploi.
Elle est assortie d’un suivi individuel des étudiants
et d’aides à l’insertion professionnelle, considérations que
l’université française n’a prises que récemment en compte.
Mais il faut bien admettre que cette formation par les

professionnels comporte aussi de lourds inconvénients :

• 

Les techniques l’emportent parfois sur la méthodo-
logie. On peut fournir un exemple de relative inadaptation
à l’emploi avec les exercices de catalogage du concours de
bibliothécaire adjoint spécialisé. Alors même que la dis-
ponibilité de bases de données en ligne devrait faciliter un
recentrage du métier vers les fonctions de services au pu-
blic, les techniques normatives de catalogage continuent
de structurer les identités professionnelles, freinant des
évolutions indispensables dans les services. Ces phéno-
mènes sont d’autant plus préoccupants que l’évolution des
concours suit tardivement (cinq à quinze ans) les transfor-
mations du métier.

• 

L’adéquation à l’emploi est parfois confondue avec
l’adéquation à un poste de travail. Les spécialisations de
l’ex-CAFB en fournissaient un témoignage assez exem-
plaire : les termes lecture publique, bibliothèques spécia-
lisées, jeunesse, musique désignaient à la fois les options
d’un diplôme et des sections identifiées dans les bibliothè-
ques municipales. Or, cette spécialisation a eu pour consé-

quence la segmentation du personnel des bibliothèques
publiques, et une faible flexibilité interne des postes de ser-
vice public.
• 

Mais un des plus graves inconvénients de cette for-
mation par des professionnels est leur difficulté à formali-
ser leurs pratiques au-delà de la description de savoir-faire
techniques. La formation par l’exemple, qui trouve sa justi-
fication dans la pertinence de certaines pratiques, manque
parfois de la nécessaire distance critique, et fait encourir
aux futurs professionnels un risque de reproduction de
techniques dans des contextes qui justifieraient la mise au
point d’autres méthodes. Elle peut aboutir à une forme de
conformisme professionnel et entraîner une faible capacité
à l’innovation.

• 

À ces faiblesses structurelles s’ajoute l’étroitesse du
vivier des enseignants potentiels dont la disponibilité peut
être très variable. Pour autant, un bon professionnel ne fait
pas toujours un bon enseignant. D’une région à l’autre,
d’une année à l’autre, les niveaux des prestations de for-
mation peuvent donc être très inégaux, et, de ce fait, les
pourcentages de réussite aux concours obtenus par les can-
didats formés par les différents centres de formation sont
contrastés.

L’intégration dans l’université

À la fin des années 1980, l’enjeu principal était de sor-
tir de ces difficultés, en rapprochant la formation des bi-
bliothécaires des universités et, par là même, de restructu-
rer et revivifier les centres de formation. Dans ce contexte,
le ministère chargé de l’Enseignement supérieur, en accord
avec le ministère de la Culture et de la Communication, a
lancé en 1987 un appel d’offres visant à redessiner la carte
des centres et à renforcer leur qualité pédagogique. Dans
le même esprit, quelques années plus tard, en 1992, le sta-
tut de l’École nationale supérieure des sciences de l’infor-
mation et des bibliothèques conférait à cette école le statut
universitaire de grand établissement.

Sur le moment, on a surtout pris en considération
les aspects institutionnels et fonctionnels de cette évolu-
tion : intégration dans des structures de formation plus
adéquates et recours à des enseignants de formation. On
soulignera cependant que l’intégration de la formation
professionnelle des bibliothécaires dans l’enseignement
supérieur s’est effectuée via des filières professionnelles sé-
lectives (rapprochement avec les instituts universitaires de
technologie) et, pour le niveau supérieur, sur un modèle de
type « grande école » (Enssib), et en maintenant partout un
fort contingent d’intervenants professionnels.

On a été d’autant moins attentif à l’ancrage pluridis-
ciplinaire de la formation des bibliothécaires que cette in-
tégration dans l’enseignement supérieur a coïncidé avec
l’émergence des sciences de l’information, et qu’il s’est pro-
duit une sorte d’effet d’aubaine entre une discipline nou-
velle et un souci de légitimation universitaire. Avec plus
de quinze ans de recul, on peut estimer que ce rapproche-
ment avec cette discipline n’a pas vraiment conforté les for-
mations professionnelles. Le développement exceptionnel

Formation professionnelle des bibliothécaires :

des industries de l’information a pendant quelques années
nourri de nombreux espoirs et quelques illusions. On a vu
notamment s’instaurer une certaine confusion entre in-
formatique et informations, entre techniques et usages de
l’information. Mais, au-delà des malentendus engendrés
par la préférence accordée aux sciences de l’information,
et des conséquences en termes de répartition des emplois
d’enseignants chercheurs, il faut bien souligner une lourde
erreur épistémologique consistant à identifier un domaine,
les bibliothèques, avec une discipline, qu’il s’agisse d’ailleurs
des sciences de l’information ou de l’histoire.

Force est de constater qu’il n’y a guère eu de réflexions
préalables sur les problèmes scientifiques posés par l’in-
tégration de la formation des bibliothécaires (qui traite
d’institutions, de publics, de techniques et de spécialisa-
tions, non couvertes par un seul domaine disciplinaire)
dans des universités majoritairement structurées par les
disciplines.

Ces questions ont été d’autant plus éludées qu’elles se
sont posées dans un contexte où une partie des formations
de lettres et sciences humaines universitaires commençait
à perdre des étudiants et voyait aussi dans la professionna-
lisation des chances de rééquilibrage de ses effectifs. Du
côté des centres de formation des bibliothécaires, cette in-
tégration a coïncidé aussi avec une décroissance des débou-
chés traditionnels des écoles de bibliothécaires et le souci
des organismes de formation d’assurer une plus grande di-
versification des recrutements.

Quelle identité professionnelle ?
Quels métiers ?

Il faut bien admettre cependant que l’appropriation des
domaines professionnels par les disciplines universitaires
est d’autant plus complexe qu’elle intervient au moment où
se pose aux métiers des bibliothèques un problème d’iden-
tité, compte tenu d’une extraordinaire diversification des
compétences et des fonctions exercées.

Dès 1984, un dépouillement systématique des offres
d’emploi, effectué à l’occasion d’une thèse, permettait par
exemple d’identifier 13 catégories de métiers documen-
taires répartis entre la recherche, l’industrie, les services,
l’éducation et la culture. Depuis, cette diversification n’a
pas cessé. Les métiers des bibliothèques et de la documen-
tation se sont en effet ramifiés au point que l’idée même
d’un corpus de connaissances communes est régulière-
ment remise en cause.

La contradiction entre l’unité de la profession de bi-
bliothécaire et sa forte diversification a caractérisé les dé-
bats sur les métiers et formations dans le dernier quart du
xxe siècle. On a vu successivement l’idée de l’identité pro-
fessionnelle tenter de s’organiser autour de thèmes fédéra-
teurs comme le patrimoine (1975, projet d’École du Patri-
moine), les métiers du livre (expression sans cesse utilisée
depuis 1981 par le ministère de la Culture), puis les scien-
ces de l’information, à partir de 1985 et sous la forte impul-
sion de Denis Varloot et de l’ex-Direction des bibliothèques,
des musées et de l’information scientifique et technique.

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65

Sur le plan disciplinaire, on se trouve donc devant un pano-
rama très vaste qui va des lettres et sciences humaines aux
sciences de l’ingénieur… Pour autant, aucun de ces thèmes
fédérateurs ne s’est imposé aux dépens des autres, dans la
mesure où les bibliothèques, dans leur variété et leur diver-
sité, peuvent concerner aussi bien les savoirs d’érudition et
les connaissances les plus académiques, que les formes les
plus populaires de la culture.

Plus récemment, et dans le contexte d’un ensei-
gnement supérieur de plus en plus attentif aux filières
professionnelles, ont émergé d’autres problématiques qui
ouvrent davantage la voie à des approches pluridisciplinai-
res :

• 

une prise de conscience que les bibliothécaires peu-
vent de moins en moins fonder leur identité profession-
nelle sur des techniques et sur la seule logique de l’offre,
que les métiers ne consistent pas seulement à acquérir et
décrire des collections et à produire des services mais aussi
à en évaluer l’impact ;

une attention beaucoup plus grande portée aux pu-
blics, aux usagers des bibliothèques, dans leur réalité, leur
diversité et leur complexité ;

une exigence des employeurs d’une meilleure
connaissance des contextes politiques et institutionnels
dans lesquels s’inscrivent les bibliothèques ;

une émergence forte des questions juridiques et éco-
nomiques : propriété intellectuelle, droit et économie de
l’information.

Toutes ces questions encouragent à faire place à une
variété d’approches disciplinaires (sociologie, droit, écono-
mie, communication) facilitant une intégration dans l’en-
seignement supérieur qui ne soit pas seulement institu-
tionnelle mais qui autorise aussi un travail approfondi sur
les contenus de formation et crée de vraies opportunités de
recherche.

• 

• 

• 

Pour une formation professionnelle, c’est un échange
permanent entre pratiques et recherche qui est une garan-
tie de qualité et d’adaptabilité.

Il appartient aux organismes de formation de vivre
avec ces contradictions et ces complexités, d’en élucider
le sens pour les étudiants, et de fournir par là même aux
futurs bibliothécaires les langages et les acquis, mais aussi
et surtout de savoir en dégager les problématiques dont ils
auront besoin tout au long de leur vie professionnelle.

De nouveaux équilibres
entre formation initiale
et formation continue

Ce renouvellement des méthodes doit être pensé en te-
nant compte d’un nouvel équilibre entre formation initiale
et formation continue, dans un contexte de très fortes évo-
lutions des universités.

Selon des estimations récentes, la France compte envi-
ron 28 000 professionnels des bibliothèques si l’on addi-
tionne les fonctionnaires d’État (plus de 6 000 agents) et
la fonction publique territoriale (environ 22 000 agents),

66

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Paris, t. 54, no 5

davantage sans doute si l’on pouvait dénombrer les pro-
fessionnels du secteur parapublic. À titre indicatif, on en
compte à peu près autant en Allemagne.

Un premier enjeu pour les formations professionnelles
va concerner tout d’abord le renouvellement générationnel.
On estime que 750 000 agents quitteront la fonction publi-
que de l’État d’ici 2015. Dans les bibliothèques, ces départs
concerneront en moyenne 40 % des effectifs et avant tout
les agents les plus qualifiés.

Mais un enjeu encore plus considérable est le renversement

des équilibres entre formation initiale et formation continue.

La formation des professionnels en place devrait
connaître en effet un fort développement, qu’il s’agisse de
l’évolution des métiers, de l’adaptation à de nouvelles fonc-
tions ou de l’acquisition de nouvelles compétences. L’intro-
duction de nouveaux dispositifs comme la validation des
acquis de l’expérience (VAE, loi du 17 janvier 2002) et le
droit individuel à la formation (DIF, protocole d’accord du
21 novembre 2006) vont engendrer de nouveaux parcours
de formation dans lesquels la formation initiale ne sera
plus qu’un des éléments permettant d’acquérir une compé-
tence professionnelle.

L’idée d’une formation initiale définitive sur laquelle
est fondée une grande partie de notre système de forma-
tion, de statuts et de concours apparaît en effet de plus en
plus obsolète. Le principe suivant lequel un individu de-
vrait acquérir en une seule fois, dès la sortie du système
scolaire, l’ensemble de ses compétences et qualifications
professionnelles est remis en cause : « La formation initiale
des jeunes était jusqu’à présent bâtie sur la poursuite d’études,
chaque niveau de diplôme préparant d’abord le suivant, d’où
la volonté très largement partagée d’aller le plus loin possible.
Il était difficile, une fois sorti, d’y revenir, en raison de la très
grande spécialisation des études universitaires, les sorties d’étu-
des étant considérées comme des échecs, de l’absence de visibilité
du contenu des diplômes, des connaissances et des compétences
acquises 2. »

Ce renversement des rapports entre formation conti-
nue et formation initiale concerne au premier chef des mé-
tiers à évolution rapide comme ceux des bibliothèques et
de l’information. Il pourrait coïncider avec une évolution
des filières de la fonction publique et des concours, et une
plus forte dissociation entre formations, concours et recru-
tements.

À l’heure de l’ouverture internationale de l’enseigne-
ment supérieur, il y a tout intérêt à ne pas isoler la réflexion
prospective sur la formation professionnelle des débats qui
se sont engagés sur d’autres métiers et d’autres disciplines.
Il faut sortir de l’entre-soi bibliothécaire. Il s’agit là d’un
enjeu pour une intégration réussie dans l’enseignement
supérieur, aussi bien pour les universités que pour les pro-

fessionnels. •

Décembre 2008

2. Comité d’enquête sur le coût et le rendement des services publics,
La formation continue des agents de la fonction publique d’État : rapport
d’enquête et conclusion du comité, Paris, juillet 2008, p. 23.

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