F o r m a t i o n d e l a r e l è v e i n F i r m i è r e
Faits saillants e t reportages sur
les grandes con Férences du
con grès annuel 20 11
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t a b l e d e s m a t i è r e s
n o s r e p o r t a g e s s u r l e s g r a n d e s c o n F é r e n c e s
Entre l’Europe et l’Amérique, la formation infirmière au Québec
Soins et formation : un tandem nécessaire
Où s’en va la formation infirmière ? Tendances internationales et canadiennes
La formation infirmière universitaire : une réponse aux défis des systèmes de santé
1
Présentation
Infostats
Bibliographie
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6
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15
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a n n e x e
Texte de la résolution adoptée en assemblée générale annuelle relativement à l’obtention du droit de pratique
à la fin de la formation universitaire
Tableau comparatif sur la formation du Québec par rapport à celle du reste du Canada
édition
Coordination
Martine Dorval
Directrice principale
Direction principale, Stratégie, Services et
Communication, OIIQ
Johanne Lapointe
Directrice
Direction, Affaires externes, OIIQ
Rédaction
Matthieu Sauvé (Zone Franche)
Daniel Marleau
Conseiller et chef de service
Service, Statistiques sur l’effectif
Direction, Affaires externes, OIIQ
Photographies
André Pichette
production
Service des publications
Sylvie Couture
Chef de service
Conception et réalisation graphique
Groupe Flexidée
Révision linguistique/correction d’épreuves
Odette Lord
distribution
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Vente des publications
4200, boulevard Dorchester Ouest
Westmount (Québec) H3Z 1V4
Téléphone : 514 935-2501 ou 1 800 363-6048
Télécopieur : 514 935-3770
ventepublications@oiiq.org
www.oiiq.org
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada, 2011
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011
ISBN 978-2-89229-551-1 (version imprimée)
ISBN 978-2-89229-552-8 (PDF)
© Ordre des infirmières et infirmiers du Québec,
décembre 2011
Tous droits réservés
Claire Demers
Adjointe à l’édition
Direction, Services aux clientèles et promotion, OIIQ
Note : Le terme « infirmière » est utilisé ici à seule fin
d’alléger le texte et désigne autant les infirmiers que
les infirmières.
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P r é s e n t a t i o n
Les 24 et 25 octobre 2011, quelque 1 600 infirmières et infirmiers, de même que
plus de 1 400 étudiants, se réunissaient au Palais des congrès de Montréal,
à l’occasion du congrès annuel de l’Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec (OIIQ). L’événement était précédé de l’Assemblée générale de l’Ordre,
que d’aucuns, dont différentes figures de proue de la profession du Québec
et d’ailleurs, mais aussi de tous les milieux, ont qualifié de moment historique.
En effet, cette Assemblée fut le théâtre de l’adoption, par une très forte
majorité des 925 délégués participants provenant des 12 Ordres régionaux
de l’OIIQ, d’une résolution voulant que l’Ordre des infirmières et infirmiers du
Québec « fasse les représentations requises auprès du gouvernement du Québec
afin que le droit de pratique soit obtenu à la fin de la formation universitaire (initiale ou
DEC-BAC), tout en prenant en considération des mesures de transition et la préservation des acquis des
infirmières en poste actuellement ». Cette résolution était présentée par la Table sectorielle nationale des
Réseaux universitaires intégrés de santé (RUIS) en soins infirmiers.
Le Congrès de 2011 avait pour objectif de poser un regard sur la formation infirmière, considérée à travers le filtre
du Québec. Venus d’Europe, des États-Unis, du Canada et du Québec, conférenciers et panélistes ont donc, deux jours
durant, partagé des expériences et des points de vue des plus enrichissants sur l’un des grands sujets de l’heure avec les
infirmières et les infirmiers du Québec. Ce document présente l’essentiel des réflexions des conférenciers. On y trouve aussi
une analyse statistique, reprise de la publication Infostats réalisée par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
Ce document propose un tour d’horizon des faits saillants du congrès et un état des lieux statistique sur le décalage
croissant entre le Québec et l’Amérique du Nord en matière de formation infirmière.
Souhaitons que ces quelques pages, qui se veulent les témoins de la situation actuelle de la formation infirmière en
2011, soient utiles à l’incontournable réflexion qui interpelle les 71 000 infirmières et infirmiers du Québec, ainsi que
les acteurs liés à la formation et à la pratique de la profession infirmière dans toutes ses dimensions. Pour l’OIIQ, elles
servent de balise et fixent ainsi un nouveau point de départ pour l’avenir de la formation de la relève infirmière du Québec.
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r e P o r t a g e s u r l a c o n f é r e n c e
entre l’europe et l’amÉriQue, la formation infirmière au QuÉbeC
Jacinthe pepin
inf., Ph. D.
Directrice du Centre d’innovation en formation infirmière (CIFI)
Professeure titulaire, Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal
Le Québec, entre L’europe et L’AmériQue
Élargir notre regard sur la profession
infirmière
le Québec participe à de nombreux échanges mondiaux
et l’interinfluence de divers pays, en particulier ceux
d’europe et d’amérique, s’étend jusqu’à la formation
infirmière. C’est pourquoi, après avoir documenté le
sujet, Jacinthe pepin en vient à la conclusion qu’il est
important d’élargir notre regard sur la formation dans
un contexte mondialisé.
Pour Mme Pepin, la formation est un sujet qui touche
toutes les infirmières. D’abord, parce que leur forma-
tion leur a permis de forger leur identité professionnelle
et ensuite, parce qu’elles sont appelées à participer à la
formation de la relève. « J’ajouterais que nous devons
continuer à développer nos propres compétences pro-
fessionnelles et à maintenir à jour nos connaissances,
comme l’a statué l’OIIQ en adoptant en juin dernier une
norme de formation continue1. »
Jacinthe Pepin
« L’adoption du baccalauréat comme exigence d’accès à la pro-
fession pour les nouvelles infirmières favoriserait l’intégration
de nouveaux savoirs dans la pratique, la collaboration interpro-
fessionnelle et le développement de compétences communes
aux divers professionnels de la santé. »
Selon elle, la formation est tout aussi importante pour la population, puisqu’elle participe à l’amélioration continue
des pratiques de promotion de la santé et des pratiques de soins des infirmières. « C’est du moins ce que les respon-
sables de programmes visent au moment de créer ou de réviser un programme d’études et ce que les professeurs et
les enseignants souhaitent accomplir avec chacune des cohortes de diplômées qui joignent le marché du travail »,
estime-t-elle, avant de proposer un tour d’horizon de la formation dans différents pays du monde.
la formation infirmière au QuÉbeC
Au Québec, ainsi que l’observe Mme Pepin, la formation est offerte au collégial et à tous les cycles universitaires. Le
permis d’exercice est délivré à toute personne qui réussit l’examen d’admission à la profession après avoir terminé soit
la portion collégiale du programme d’études DEC-BAC en soins infirmiers, soit le programme de DEC préuniversitaire
en sciences, plus le programme de baccalauréat en sciences infirmières (BAC). La première voie donne accès au titre
d’infirmière et à la portion universitaire du cursus intégré DEC-BAC et la seconde, au titre d’infirmière clinicienne.
« De plus, les détenteurs d’un baccalauréat en sciences infirmières (de formation intégrée DEC-BAC ou de formation
initiale) peuvent poursuivre leurs études au 2e cycle universitaire pour obtenir soit un Diplôme d’études supérieures
spécialisées, soit une maîtrise ès sciences […]. Le 2e cycle universitaire est aussi la formation exigée pour les expertes
ou cadres-conseils en soins infirmiers et c’est aussi là qu’on trouve des contenus spécifiques pour la formation des
enseignantes et des gestionnaires en soins. C’est en raison de leurs responsabilités professionnelles que les prati-
ciennes, cadres-conseils, enseignantes et gestionnaires doivent avoir une formation de 2e cycle et plus. Enfin, c’est
depuis 1994 que la formation de 3e cycle universitaire est offerte au Québec. On trouve aujourd’hui un programme de
doctorat en sciences infirmières dans quatre universités, et c’est cette formation que doivent avoir les chercheuses
en sciences infirmières.
1 Tous les extraits et les encadrés sont tirés de Pepin, J. (2011). Entre l’Europe et l’Amérique, la formation infirmière au Québec. Texte inédit de la
conférence donnée dans le cadre du Congrès de l’OIIQ 2011, à Montréal, le 24 octobre.
2
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« En somme, le Québec bénéficie d’une offre de formation infirmière dans la filière universitaire complète (baccalau-
réat, maîtrise et doctorat), de deux cursus de formation initiale qui sont d’une durée totale et de niveaux différents
et, depuis 2004, d’un pont entre les deux ordres d’enseignement, collégial et universitaire, par le cursus de formation
intégrée DEC-BAC, avec des compétences spécifiques attendues à la fin de chacune des portions. »
ailleurs dans le monde
Dans la très grande majorité des pays francophones d’Afrique, infirmières et infirmiers reçoivent un diplôme d’infirmière
diplômée d’État et n’ont pas accès, dans leur pays, à la filière universitaire en sciences infirmières. Deux exceptions : le
Gabon, où le baccalauréat est offert, ainsi que la Tunisie, où une décision ministérielle a été prise pour que la formation
passe au niveau universitaire en 2006. Ainsi que le souligne Mme Pepin, cette décision a été marquée par la désignation
d’Instituts supérieurs des sciences infirmières, dans le but éventuel d’inscrire la formation infirmière dans le système
Licence (notre baccalauréat)-Maîtrise-Doctorat.
S’attardant ensuite au BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), Jacinthe Pepin observe que la formation de premier cycle
universitaire est offerte en Chine, en Inde et en Russie, sans y être obligatoire. « Par contre, au Brésil, un programme
universitaire de quatre ans est obligatoire pour exercer comme infirmière, et ce, depuis 1962, puisque la profession
d’infirmière a été reconnue comme une profession libérale […]. Les infirmières qui ont 16 ans de scolarité sont des
généralistes et sont assistées par des techniciennes et des auxiliaires en soins. Les compétences développées com-
prennent le jugement clinique, l’utilisation des résultats de recherche et la collaboration interprofessionnelle. Elles ont
accès à la maîtrise (créée en 1972) et au doctorat en sciences infirmières (1981), pour se former comme professeurs
et chercheurs. »
Par ailleurs, on note qu’en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Islande, en Irlande, en Espagne et en Italie, les infir-
mières doivent avoir un baccalauréat pour pratiquer, comme c’est aussi le cas en Suède, en Norvège et au Danemark.
L’Association des infirmières et infirmiers du Canada, de son côté, a déjà noté en 2009 que « nombre d’associations
infirmières d’autres pays, y compris des États-Unis et de l’Allemagne, travaillent à obtenir le baccalauréat comme
exigence d’accès à la profession infirmière ». Dans le cas de l’Australie, un pays souvent comparé au Canada, Jacinthe
Pepin rappelle que la décision gouvernementale d’exiger le baccalauréat comme formation minimale a été confirmée
en 2007 et faisait suite à deux rapports nationaux ayant souligné le besoin d’infirmières généralistes de haut niveau
qui auront développé une pensée critique pour la mise en œuvre de leurs soins et qui se seront formées aux technolo-
gies et à la collaboration interprofessionnelle, entre autres points.
Quant à la Grande-Bretagne, l’ensemble de la formation se fait à l’université. De plus, à compter de 2013, les nouvelles
infirmières seront toutes inscrites à un programme menant à un diplôme de baccalauréat. Selon le Royal College of
Nursing, cette orientation vers le baccalauréat reflète les changements dans la profession, qui requièrent un haut
niveau de compétences.
Du côté des États-Unis, « même si plus de la moitié des infirmières autorisées détiennent un diplôme universitaire de
1er, 2e ou 3e cycle, la formation se situe toujours à plus d’un niveau pour entrer dans la pratique. L’Institute of Medicine
(IOM) of the National Academies publiait l’année dernière (2010) un rapport sur l’avenir de la profession d’infirmière,
soulignant l’importance de développer une véritable autonomie professionnelle et, pour ce faire, recommandait que
d’ici 2020, l’effectif infirmier soit composé de 80 % de détentrices d’un baccalauréat », explique Mme Pepin. À titre de
comparaison, soulignons qu’au sud de notre frontière, on compte environ 50 % de bachelières (American Association
of Critical-Care Nurses, 2011), alors qu’on en compte 33 % au Québec.
En 1999, en Europe, la création d’un Espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche a conduit à la
déclaration « qu’une Europe de la Connaissance est un facteur irremplaçable du développement social et humain,
qu’elle est indispensable pour […] donner aux citoyens les compétences nécessaires pour répondre aux défis du nou-
veau millénaire […] ».
« Les infirmières d’Europe francophone ont su profiter de l’ouverture créée par le Processus de Bologne pour s’associer
à ce grand mouvement et faire converger les programmes de formation dans le système Bachelor ou Licence-Master-
Doctorat. La France et la Suisse francophone rejoignent ainsi les autres pays européens en termes de formation uni-
versitaire », explique Jacinthe Pepin. « Ce changement majeur pour une partie des membres du SIDIIEF a le potentiel
d’influencer le reste de l’espace francophone, tant dans le choix du type de formation que dans l’approche de concer-
tation qui respecte la diversité des cultures. »
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Nos reportages sur les graNdes coNféreNces de retour au Canada
Au pays, où l’éducation est de juridiction provinciale, toutes les provinces et territoires, sauf le Yukon (qui n’offre pas
de formation en sciences infirmières) et le Québec (qui recourt à deux voies d’entrée), ont terminé la transition vers
le diplôme de 1er cycle universitaire, à la suite de la recommandation conjointe de l’AIIC et de l’ACESI en ce sens en
1982. « Tout comme aux États-Unis, les programmes varient dans leurs approches de traditionnelles à innovantes, et
adoptent lentement une approche par compétences. »
« En somme, entre l’Europe et l’Amérique, le Québec maintient une position de leader quant à la formation aux cycles
supérieurs », conclut Jacinthe Pepin au terme de son tour d’horizon : « Cependant, entre une Europe en transformation
vers un système Bachelor-Master-Doctorat (qui bénéficie du côté francophone de l’expertise du Québec en matière de
formation infirmière universitaire) et un Canada qui a terminé sa transition vers le diplôme de baccalauréat pour les
nouvelles infirmières, le Québec doit se questionner quant à la formation initiale de ses futures infirmières.
« Sans rehaussement de la formation des futures infirmières pour répondre aux besoins de santé des populations, la
distance s’agrandit entre leur formation et celle des autres professionnels, l’écart se creuse sur le plan des connais-
sances et des compétences, alors qu’on vise une plus grande collaboration interprofessionnelle. […] L’adoption du
baccalauréat comme exigence d’accès à la profession pour les nouvelles infirmières favoriserait l’intégration de nou-
veaux savoirs dans la pratique, la collaboration interprofessionnelle et le développement de compétences communes
aux divers professionnels de la santé. »
Les propositions de L’institute of medicine
Un rapport de suivi publié en 2003 par l’Institute of Medicine2 soulignait que la formation des professionnels de la
santé ne les préparait pas adéquatement pour qu’ils soient en mesure de pratiquer en équipe ni de faire face aux
changements populationnels. Le rapport proposait cinq compétences centrales communes afin qu’ils soient outillés
pour transformer et améliorer le système de santé :
∆ une pratique centrée sur les personnes, les familles et les populations ;
∆ une pratique fondée sur des résultats probants et sur les meilleures pratiques ;
∆ une collaboration interprofessionnelle centrée sur le client/famille ;
∆ l’application de mesures de sécurité au client/famille et à des modèles d’amélioration de la qualité ;
∆ l’exploitation des technologies de l’information.
résumé des éLéments contextueLs
Les contextes qui ont guidé les choix de différents pays pour la formation infirmière.
brésil
La profession infirmière est considérée comme une profession libérale.
australie
On vise le développement de standards de formation uniformes pour les professionnels de la santé.
États-unis
On propose des compétences communes aux professionnels de la santé pour assurer la sécurité
des patients.
europe
Adoption d’un système éducatif universitaire pour tous les professionnels.
2
Institute of Medicine (IOM) (Greiner, A.C., et Knebel, E., éd.) (2003). Health Professions Education: A Bridge to Quality, Washington, DC, The
National Academies Press.
4
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Nos reportages sur les graNdes coNféreNces un monde en chAngement perpétueL
Selon Jacinthe Pepin3, 10 changements ont été marquants au cours de la dernière décennie (2001-2011) et
10 autres, aussi importants, sont susceptibles de survenir – ou sont souhaités – au cours des années 2012 à 2022.
2001-2011
2012-2022
Le changement de paradigme de
formation : vers une formation centrée sur
l’apprentissage
Un changement de paradigme en santé : vers une
pyramide inversée dans les soins à un client-famille
partenaire
La croissance technologique et son impact
sur la prestation de cours
Une collaboration interprofessionnelle véritable et
son impact sur la formation
Le renforcement des liens entre les milieux
de santé et les milieux de formation
La formation continue par le partenariat milieux de
santé et milieux de formation
L’implantation du cursus de formation
infirmière intégrée
Le renforcement ou la création de consortiums de
formation
L’implantation du programme de
praticiennes spécialisées
Une poursuite du baccalauréat vers les études
supérieures pour un plus grand nombre
L’impact de la nouvelle définition de
l’exercice infirmier
Une culture d’apprentissage dans tous les milieux
de santé
La diversification des cohortes étudiantes
Des profils différents de professeurs en milieux de
santé et en milieux de formation
L’établissement de chaires, groupes et
centres de recherche en sciences infirmières
La recherche sur la formation infirmière intégrée à
la recherche sur les soins et sur la gestion
Une croissance du nombre de publications
scientifiques
Une participation plus importante des infirmières et
des patients à la recherche
1
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4
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7
8
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10
L’augmentation de la mobilité étudiante et
professorale
La formation de professeurs versés dans la
discipline infirmière et la formation infirmière
3 Pepin, J. (2011). Entre l’Europe et l’Amérique, la formation infirmière au Québec. Texte inédit de la conférence donnée dans le cadre du Congrès
de l’OIIQ 2011, à Montréal, le 24 octobre.
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Nos reportages sur les graNdes coNféreNces r e P o r t a g e s u r l a c o n f é r e n c e
soins et formation : un tandem nÉCessaire
Hélène tremblay
inf., B. Sc., M.A.P.
Directrice des affaires universitaires,
CSSS de Chicoutimi
danielle fleury
inf., M. Sc.
Directrice des soins infirmiers,
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Gouvernement du Québec
deux Activités indissociAbLes
le nÉCessaire tandem des soins et de la formation
pour danielle fleury et Hélène tremblay, les infirmières
doivent prendre position sur la formation qu’elles sou-
haitent pour les infirmières de demain. selon elles,
il s’agit d’un enjeu majeur pour l’avenir de la profession.
invitation, donc, à la réflexion et au dialogue4.
D’emblée, Danielle Fleury et Hélène Tremblay annoncent
leurs couleurs : il ne s’agit pas de remettre en question
le travail des infirmières actuellement en poste, puisque
leurs réalisations sont remarquables. Ce qui importe,
c’est de se projeter dans l’avenir de la société, de la pro-
fession et des jeunes infirmières. « Nous croyons que la
formation et les soins sont indissociables et qu’il faut,
maintenant plus que jamais, les regarder comme un
tandem et non comme une pomme de discorde entre
nous », d’affirmer Mmes Fleury et Tremblay.
la formation à l’avant-sCène
Hélène Tremblay et Danielle Fleury
« Il ne s’agit pas de remettre en question le travail des infir-
mières actuellement en poste, puisque leurs réalisations sont
remarquables. Ce qui importe, c’est de se projeter dans l’avenir
de la société, de la profession et des jeunes infirmières. »
Les conférencières jugent le sujet de la formation infirmière incontournable, en dépit des difficultés qu’il pose. « Le
sujet de la formation de base pour devenir infirmière était et demeure toujours périlleux. Le baccalauréat est-il néces-
saire ? Est-il utile ? Est-il indispensable ? En parler revient-il à nier le travail qui s’est fait et se fait toujours au cégep ?
Nous avons toutes une opinion, mais il faut songer à l’avenir pour prendre position. » La question est d’autant plus
importante qu’il semble que l’avènement du programme DEC-BAC n’ait que partiellement atteint les résultats espérés.
Si la discussion doit se situer dans un contexte social et professionnel marqué par des enjeux majeurs, les deux
conférencières disposent néanmoins avec aisance de ce qui s’apparente à une fausse dichotomie. « A-t-on besoin
d’augmenter les connaissances des infirmières pour “prendre soin” des patients ? Ça donne toujours l’impression que
l’on veut opposer connaissances à empathie et sollicitude, comme si l’on se retrouvait devant des exclusivités. Oui, la
discipline infirmière a une orientation résolument humaniste. Et oui, elle prend ses assises sur des fondements scien-
tifiques solides et rigoureux. Mais les deux ne sont nullement mutuellement exclusifs,
et c’est à ce double rôle que nous, les infirmières de l’avenir – car plusieurs d’entre nous
seront toujours là – sommes conviées. »
On ne peut envisager la
formation dans un contexte
aseptisé, puisque les
infirmières interviennent
dans une société qui change.
un environnement en CHangement
Pour Danielle Fleury et Hélène Tremblay, on ne peut envisager la formation dans un con-
texte aseptisé, puisque les infirmières interviennent dans une société qui change. Or, ne
pas en tenir compte serait une erreur, puisque ce changement exerce de la pression sur
la profession. Sans se livrer à une énumération exhaustive, les conférencières se sont
donc attardées à relever certains enjeux considérés comme incontournables.
4 Soulignons que les conférencières ont précisé d’entrée de jeu qu’elles s’exprimaient à titre personnel et que leurs propos ne représentaient pas
la position de leurs organisations.
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