Formation continue
des travailleurs psychosociaux
et
développement personnel
ETUDE EXPLORATOIRE
Bernard De Backer
Association paritaire pour l’emploi et la formation (APEF asbl)
Septembre 2009
B. De Backer – Formation continue et développement personnel, APEF asbl sept. 2009
Merci aux personnes interviewées pour leur disponibilité et leur confiance.
Nous sommes également reconnaissant à Gisèle Chazotte, Paul Lodewick et Dominique
Wautier pour leur relecture de cette étude exploratoire.
Pour contacter l’auteur : bernard.de.backer@apefasbl.org
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B. De Backer – Formation continue et développement personnel, APEF asbl sept. 2009
Table des matières
I. ENTREE EN MATIERE
1. Argument de l’étude
2. Qu’est-ce que le développement personnel ?
3. Du personnel au transpersonnel
4. Le développement personnel dans le contexte du « travail sur soi »
5. Le développement personnel dans le contexte du « travail sur et avec autrui »
6. Champ d’observation
7. Objectifs visés
II. CORPS DE L’ETUDE
1. Petite cartographie du développement personnel
Les filiations théoriques : entre psy et spi
Les types de pratiques
2. Interviews de personnes-ressource
III. CONCLUSION GENERALE
1. Facteurs explicatifs communs au Marchand et Non-Marchand
Centrage sur l’individu
Mobilité et changement
Flexibilité
Complexité
Centrage sur le « client »
Travail de réseau
2. Le développement personnel a-t-il sa place dans la formation continue des
travailleurs psychosociaux ?
ANNEXES
1. Des exemples de dénominations (source : offres en ligne, juin 2008)
2. Liste des offres d’opérateurs de formations consultés en ligne
3. Références bibliographiques
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I. ENTREE EN MATIERE
1. Argument de l’étude
La notion de « développement personnel » et les nombreuses pratiques (ateliers,
conférences…) qui existent dans ce champ sont entrées explicitement dans le
domaine de la formation continue depuis quelques années. Alors qu’autrefois ces
activités n’étaient mises en oeuvre que dans des groupes relativement restreints,
psychosociologiques (training group, groupe de rencontre…) ou spiritualistes,
souvent pour un public privé à titre de « loisir actif », elles paraissent s’être
étendues et banalisées1, notamment dans la formation professionnelle continue.
Ainsi, le CUNIC, dans le programme de son Université d’été des formateurs
d’adultes 2008, prévoit des modules tels que « Développer confiance en soi,
ressources personnelles et professionnelles », animé par une « formatrice et
consultante en Developpement Personnel » avec des outils tels « la systémique,
l’A.T., la PNL, le CNV, l’hypnose eriksonienne… ». Des écoles sociales et des
organismes d’éducation permanente proposent des modules aussi variés que :
« Le Feng Shui pour harmoniser son
lieu de vie », « Initiation à
l’Enneagramme », « La Sophrologie, ou comment dompter votre stress »,
« L’aromathérapie », « Au coeur du chant de l’être », « Groupe Chutney ». Un
établissement de promotion sociale, dans le cadre d’un projet de formation relatif
à l’insertion professionnelle, présente des modules intitulés « techniques de bien-
être par les huiles essentielles » ou « atelier image de soi ».
Dans son rapport d’activités 2005, la Direction générale de l’Aide à la jeunesse
mentionne le « développement personnel » comme un des sept objectifs de
formation retenus dans son analyse des 343 rapports fournis par les services.
Cet objectif apparaît en troisième position dans les premiers choix de ces
services (ce qui représente près de 10 % d’entre eux). La FOCEF (« Formation
Continue des Enseignants du Fondamental ») mentionne la capacité de
« s’approprier des outils de développement personnel » en tête des compétences
retrouve également une entrée
à développer chez
« développement personnel » dans les domaines de formation des Organismes
d’Insertion Socioprofessionnelle (OISP) bruxellois – entre « Bâtiment et génie
civil » et « Sciences informatiques » – et ceci en 6e position sur 30 pour 2005
(avec une nette croissance entre 1999 et 2005)2.
l’enseignant. On
De manière plus générale, le rapport 2007 de l’enquête CVTS (« Continuous
vocationnal training survey ») constate que le « développement personnel »
représentait 12 % des heures de formation dans les entreprises belges en 2005
(autant que les TIC)3. Et sur la façade d’une DG de l’Union Européenne à
Bruxelles, on peut voir cette enseigne officielle : « Formation et développement
personnel »… Il est cependant difficile de savoir si nous assistons à une
croissance différentielle plus forte du développement personnel ou si elle est
homologue à celle de la formation continue en général.
Le développement collectif du développement personnel, si l’on peut dire, ne va
pas sans susciter interrogations et inquiétudes : sur le contenu, l’utilisation du
développement personnel comme « pratique de pouvoir » par le management, la
1 Selon certaines sources, le marché de la formation en développement personnel aurait
connu une croissance de 85 % en France, entre 1997 et 2001 (Brunel, 2004).
2 In Etat des lieux de la formation professionnelle à Bruxelles 2005-2006, CCFEE, 2007.
3 Technologies de l’Information et de la Communication. Dans Effort des entreprises
belges en matière de formation, 2007.
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part d’illusions dangereuses qu’il véhiculerait, le caractère supposé « sectaire »
de certaines pratiques, le coût, les effets, etc. Ainsi, une formation proposée par
PSYCHASOC en 2008 a fait l’objet d’un refus de financement par UNIFAF, un
Organisme Paritaire Collecteur Agréé (Fonds sectoriel de formation, France),
sous motif de « développement personnel ». Peu importe ici que la formation en
question4 ne relevait pas de ce genre, c’est l’incident qui est symptomatique.
Notons que le rapport 2008 de la Mission interministérielle de vigilance et de
lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES- France) évoque également ce sujet.
Il nous apparaît dès lors utile de faire le point sur cette question dans une étude
succincte, basée notamment sur des éléments concrets collectés dans le champ
de la formation continue des travailleurs psychosociaux en Belgique francophone.
Un premier point à éclaircir est évidemment le sens que l’on donne à
« développement personnel », car il n’est pas certain que les différents acteurs
cités précédemment (Aide à la jeunesse, FOCEF, enquête CVTS, Insertion
socioprofessionnelle, UE…) en aient une définition commune, ce qui rend encore
plus malaisé la mesure rigoureuse du phénomène.
2. Qu’est-ce que le développement personnel ?
Si l’expression « développement personnel » paraît d’emblée compréhensible
comme notion générique désignant le fait de « se » développer comme individu
par différents moyens (formation individuelle ou collective, formelle ou
informelle, lecture, stages, ateliers, etc.), elle désigne plus spécifiquement un
certain type de pratiques liées à des théories qui ont un air de famille et se sont
multipliées à partir des années 1950 aux USA. Leur visée est de développer les
capacités humaines dans le champ psycho-relationnel et ne sont pas a priori des
thérapies « réparatrices » pour personnes souffrant de désordres psychiques, de
troubles du comportement. D’où le nom de « thérapies pour bien-portants » ou
« optimisantes » pour ceux qui « en veulent plus ». Il s’agirait d’un « au-delà de
la thérapie » ou d’une « thérapeutique d’épanouissement »5.
Selon les auteurs qui ont étudié la genèse du développement personnel, son
origine historique immédiate est à situer dans la « psychologie humaniste » qui a
vu le jour aux USA dans l’immédiat après-guerre, comme « troisième voie »
entre la psychanalyse et le comportementalisme. Ce courant propose une
conception de l’existence humaine et une action fondée sur l’exploration du
potentiel de chaque individu. C’est le docteur en psychologie Abraham Maslow
qui, en 1954, constitue un fichier de psychologues qui ne se reconnaissaient dans
aucun des deux courants dominants de l’époque. Ces psychologues seront à
l’origine de la création de l’American Association for Humanistic Psychology.
Maslow, auteur notamment de « Devenir le meilleur de soi-même », est connu
pour sa « pyramide » qui hiérarchise les besoins humains. Cette pyramide
distingue, de la base au sommet, cinq catégories et niveaux de besoins :
5. Besoins d’auto-accomplissement
4. Besoins d’estime de soi
3. Besoins d’appartenance sociale
2. Besoins de sécurité et de protection
1. Besoins physiologiques
4 Il s’agissait de « Quelle légitimité pour l’institution aujourd’hui ? », donnée par le
psychanalyste belge J.-P. Lebrun et le philosophe français D.-R. Dufour.
5 Expression utilisée dans l’annuaire 2008 du mensuel belge « Agenda plus ».
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Le développement personnel6 s’ancre dans la poursuite des besoins supérieurs,
soit essentiellement l’auto-accomplissement. C’est à leur sujet que Maslow
utilisera des termes comme épanouissement, réalisation de soi, et surtout
développement de son potentiel. Notons que les liens avec des racines
spirituelles orientales, comme le zen, étaient déjà présents à cette époque (voir
avant, comme chez le psychanalyste dissident de Freud, C. G. Jung).
Un auteur comme Michel Lacroix7 affirme : « ces mots nous entraînent sur un
autre registre que les besoins de base. Ils évoquent non pas le bien-être, ni
même le mieux-être, mais le plus-être. Cette distinction entre deux catégories de
besoins psychologiques fonde la radicale différence d’objectif qui oppose la
psychothérapie d’une part, au développement personnel d’autre part. On
entreprend en effet une psychothérapie dans le but de remédier aux troubles
psychiques causés par
la non-gratification des besoins de base. Le
développement personnel prend en charge, quant à lui, les besoins supérieurs. »
En d’autres mots, l’objectif serait ici d’aller au-delà d’une certaine forme de
normalité psychologique, de dépasser l’individu standard inscrit dans un corps
social, pour développer des potentialités insoupçonnées et « être plus ». Il est
intéressant de voir que l’élévation dans les niveaux de la pyramide s’accompagne
non seulement d’un centrage sur l’individu (« soi »), mais aussi sur l’autonomie
de celui-ci (« auto-accomplissement »). Le développement personnel apparaît
dès lors inséparable de l’individualisation de l’existence, de la valorisation de
l’autonomie-réflexivité et de la plasticité supposée du psychisme humain, pourvu
d’un potentiel largement inexploité. Il ne s’agit pas de « transformer l’autre »
mais de l’aider à « se transformer » (c’est du moins le principe affiché).
A ce niveau d’appréhension, le développement personnel reposerait sur l’idée
que chacun peut déployer des ressources psychiques insoupçonnées ou
« dormantes » et qu’il convient dès lors de ne pas en rester au stade de la
satisfaction des besoins de base, mais bien de « préférer une vie intense à une
vie médiocre ». Plus globalement, une société composée d’individus « plus
accomplis » gagnerait en termes de capacités créatives et de développement
collectif. En bref : d’excellence. Cette vision optimiste de l’individu et de la
société va déboucher sur une dynamique plus globale, le « Mouvement du
potentiel humain », qui associe de nombreuses ressources et techniques dans
une visée de croissance des capacités psychiques individuelles et collectives.
Nous retrouvons aujourd’hui, sans doute plus encore qu’hier, cette large
mouvance ayant recours à un nombre impressionnant de références et de
techniques concourant au développement du potentiel humain, de manière
individuelle ou collective – et se faisant concurrence sur un « psychomarché » en
forte expansion. On notera à ce titre la multiplication des marques labellisées
(®) accolées à certaines dénominations (« approches », « démarches »,
« disciplines » qui s’incarnent dans de nombreux « ateliers » ou « stages »).
3. Du personnel au transpersonnel
Mais cette vision ne va pas toujours demeurer à un niveau que l’on pourrait
qualifier d’immanent, dans lequel il s’agirait seulement de développer une série
6 L’expression française de « développement personnel » proviendrait, quant à elle, du
livre d’un autre psychologue humaniste, Carl Rogers, Le développement de la personne,
publié en 1961 et traduit en 1966 (Dunod).
7 Dans L’aventure prométhéenne du développement personnel, in Sciences humaines,
dossier « Le changement personnel », décembre 2001.
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de potentialités strictement humaines. Le soi n’est pas souvent éloigné du Soi, la
conscience de la « supraconscience », la psychologie de la « parapsychologie »,
le sensoriel de « l’extra-sensoriel » et le « personnel » du « transpersonnel ».
L’objectif à atteindre devient dès lors un sixième niveau de la pyramide de
Maslow visant des états que l’on pourrait qualifier de « parapsychologiques »,
qu’ils soient ou non teintés de spiritualité.
Cette visée était déjà présente chez Maslow lui-même qui aurait emprunté le mot
« transpersonnel » au philosophe personnaliste Emmanuel Mounier8. Maslow est
en effet considéré comme le père fondateur de la psychologie transpersonnelle
(avec Stanislav Grof et leur élève Ken Wilber). Comme l’écrit l’Association
Française du Transpersonnel (AFT) en faisant l’historique de cette notion :
« [Maslow] commence par une étude des motivations humaines qu’il classe
hiérarchiquement en cinq niveaux (…) C’est alors, qu’après une étude des
expériences des sommets (peak-experience), il découvre un sixième besoin, celui
du dépassement de soi.
6. Besoins de dépassement de soi (transpersonnel)
5. Besoins d’auto-accomplissement
4. Besoins d’estime de soi
3. Besoins d’appartenance sociale
2. Besoins de sécurité et de protection
1. Besoins physiologiques
Ce niveau supérieur regroupe toutes les expériences de dépassement de la
personne humaine vers la Transcendance qu’il nomme ‘un transpersonnel’. » La
psychologie humaniste est dès lors une étape transitoire, comme l’écrit Maslow :
« Je considère que la psychologie humaniste, troisième force, a à être
transitionnelle, une préparation pour une, encore plus haute, quatrième
psychologie, transpersonnelle, transhumaine, centrée dans le cosmos plus que
dans les besoins et intérêts humains, allant au-delà de l’humain, de l’identité, de
l’actualisation du moi et du reste. »
Le Mouvement du potentiel humain va, dans ce contexte, croiser différentes
branches de la spiritualité, dans leurs dimensions mystiques en particulier. Cette
rencontre se cristallisera surtout dans le New Age, une mouvance millénariste
née au XIXe siècle qui annonce l’avènement d’une nouvelle ère de l’humanité
consécutive à la mutation des individus ayant « développé leur plein potentiel »,
car « c’est en se transformant soi-même que l’on transforme le monde ».
Comme l’écrit une spécialiste du New Age, Françoise Champion9 : « … certains
réseaux constitués dans le contexte de la contre-culture des années 1970 sont
particulièrement caractéristiques des transformations en cours de la sensibilité
spirituelle. Non seulement parce qu’ils font de l’“expérientiel” le critère de la
“spiritualité authentique”, mais aussi parce que les adeptes y ont pour objectif la
transformation de soi grâce à des pratiques psycho-corporelles ou psycho-
ésotériques : yoga, méditation, danses sacrées, interprétation de cartes du ciel,
etc. L’idée de la responsabilité de chacun pour son perfectionnement personnel
et spirituel y est fondamentale. La transformation visée est de type mystique,
centrée sur les affects et le corps. »
8 C. G. Jung aurait été le premier à utiliser le terme en allemand : überpersonlich (1916).
9 Dans Thérapies et nouvelles spiritualités, in Sciences humaines, juin 2000.
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Si l’utopie millénariste du New Age « intégral » est aujourd’hui retombée, que la
croyance en une libération totale de la souffrance et une réalisation plénière de
soi a du plomb dans l’aile et que le « radicalisme » a cédé la place à la
« sagesse », la spiritualité demeure très présente dans nombre de stages et de
références théoriques du développement personnel10. Ces derniers y puisent une
partie de leurs ressources sous forme de fragments pratiques et théoriques,
voire s’y réfèrent totalement : chamanisme, yoga, bouddhisme, reiki, tantrisme,
souffisme, qi gong, tai ji quan, tao, christianisme orthodoxe… Par ailleurs,
certaines pratiques sont de filiation religieuse mais ont été parfois « laïcisées »
(comme le yoga). On peut donc observer une gradation entre :
• LA REALISATION DE SOI (ou le renforcement du moi) : « devenir le meilleur de
soi-même » comme l’exprimait « le premier Maslow », « devenir de plus en
plus ce que l’on est, devenir tout ce que l’on est capable d’être ».
• LA DEPASSEMENT DE SOI (IMMANENT) : acquérir des capacités supplémentaires
par apprentissage, formation, qui n’existeraient pas sans cela. Mais ces
capacités demeurent immanentes.
• LE DEPASSEMENT DE SOI (TRANSCENDANT) : accès à des expériences de
dépassement de la personne humaine (peak experience de Maslow) vers la
Transcendance (état de conscience modifiée, near death experience,
expériences péri-natales, sorties hors du corps..).
De vives critiques ont été adressées au transpersonnel, qui ne serait, pour
certains, qu’une « transe personnelle ». En retour, nombre de partisans du
transpersonnel se démarquent du « développement personnel » qui serait à
l’opposé de leur démarche, visant au contraire à « dépasser la personne »11.
Nous ne pouvons entrer ici dans un approfondissement de ce point, moins simple
qu’il n’y paraît, car il dépasse la question de la spiritualité, déjà complexe…
4. Le développement personnel dans le contexte du « travail sur soi »
Au-delà des filiations historiques et conjoncturelles que nous venons d’esquisser,
l’analyse du développement personnel est à placer dans le contexte structurel
des transformations qui sont à l’œuvre dans nos sociétés. Sur ce point, il n’y
aurait pas, contrairement à ce qu’affirme Michel Lacroix, de « radicale différence
d’objectif », entre les psychothérapies et le développement personnel, entre le
bien être, le mieux être et le plus être, mais bien une gradation et une extension
du champ d’action. En témoignent, parmi d’autres, la PNL (« Programmation
neuro-linguistique ») et l’AT (« Analyse transactionnelle »)12 qui sont autant des
pratiques thérapeutiques que des techniques de développement personnel.
Notons cependant qu’un même cadre théorique peut servir de référence à des
psychothérapies ou à des pratiques de développement personnel, mais avec des
10 Voir par exemple, en Belgique, les activités de Tetra : http://www.tetra-asbl.be. Un
des conférenciers de Tetra est aussi intervenant au CFIP.
11 On peut remarquer une analogie, sur ce point, avec la différence qui distingue la
« ego-psychology » américaine visant à « renforcer le moi » et la psychanalyse,
notamment lacanienne, visant au contraire à démonter le moi illusoire pour viser
l’émergence du sujet (les affinités avec le bouddhisme et autres spiritualités apparaissent
dans une première approche ; pour une discussion détaillée, voir Eric Vartzbed, Le
bouddhisme au risque de la psychanalyse, Seuil, 2009).
12 Le projet de l’AT est « d’arracher Freud au divan et de le populariser au sein des
masses » (I’m OK, You’re OK, Harper Collins, 1973). Son fondateur, Eric Berne, était
psychanalyste freudien avant de rompre avec l’institut de psychanalyse de San Francisco.
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