La formation continue à l’entrepreneuriat : par-delà le
déterminisme social de l’acte entrepreneurial
Gilles Sagodira
To cite this version:
Gilles Sagodira. La formation continue à l’entrepreneuriat : par-delà le déterminisme social de l’acte
entrepreneurial. Education. Université de la Réunion, 2011. Français.
_xFFFF_NNT : 2011LARE0003_xFFFF_.
_xFFFF_tel-00665537_xFFFF_
HAL Id: tel-00665537
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00665537
Submitted on 2 Feb 2012
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-
entific research documents, whether they are pub-
lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
UNIVERSITE DE LA REUNION
ECOLE DOCTORALE INTERDISCIPLINAIRE
UFR DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
N° attribué par la bibliothèque
/_/_/_/_/_/_/_/_/_/_/_/_/
THESE DE DOCTORAT
Présentée par
Gilles SAGODIRA
Pour l’obtention du grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE LA REUNION
Discipline : Sciences de l’Education
LA FORMATION PROFESSIONNELLE A L’ENTREPRENEURIAT
Par delà le déterminisme social de l’acte entrepreneurial
______
Sous la direction de Monsieur le Professeur René SQUARZONI
______
Thèse soutenue à l’Université de la Réunion le 20 avril 2011 devant le jury composé de :
M. le Professeur Michel LATCHOUMANIN, président
Université de la Réunion
M. le Professeur Joël LEBEAUME, rapporteur
Université Paris Descartes
M. le Professeur Gil Dany RANDRIAMASITIANA, rapporteur Université d’Antananarivo
M. le Professeur René SQUARZONI, directeur de thèse
Université de la Réunion
Centre Interdisciplinaire de Recherches sur la Construction Identitaire
Campus Universitaire du Moufia – 15 Avenue René Cassin – BP 7151
97715 Saint-Denis Cedex 09
A toutes les personnes rencontrées, personnes ressources comme personnes
confrontant, qui ont rendu possible ce travail.
A la mémoire de Christian FLAYAC, IA-IPR DAET,
A la mémoire de Marcel SELLIER, IPR-IA STI
en témoignage de mon éternelle reconnaissance.
A ma famille, à mes amis, à mes étudiants.
A mon directeur de recherche, le Professeur René SQUARZONI.
Remerciements
Sommaire
INTRODUCTION ………………………………………………………………………………………………………1
1. CONTEXTE DE LA RECHERCHE…………………………………………………………………………..5
2. CADRE THEORIQUE……………………………………………………………………………………………44
3. PROBLEMATIQUE……………………………………………………………………………………………..102
4. METHODOLOGIE……………………………………………………………………………………………….106
5. ANALYSE DES RESULTATS………………………………………………………………………………115
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………..185
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………201
ANNEXES………………………………………………………………………………………………………………220
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………341
« Que le monde soit notre interprétation ou notre convention,
on ne montre pas le réel, on le démontre et on tend à objectiver nos propos
dans une méthode mobilisant des instruments qui ne sont que des théories matérialisées».
Bachelard G, Le nouvel esprit scientifique,
Presses Universitaires de France, 1934, pp.15-16.
INTRODUCTION
La formation est un champ en didactique à part entière où la recherche en
formation professionnelle s’est développée dans les trois dernières décennies en
mettant en œuvre la formation tout au long de la vie. La formation
professionnelle à l’entrepreneuriat, un champ plus récent en didactique, moins
de deux décennies, est à l’état de paradigme pour au moins deux raisons :
-enseigner la création d’entreprises relève d’une interaction avec les
réalités psychologique, sociale et économique;
-construire des savoirs en didactique de l’entrepreneuriat renvoie au
métier de l’entrepreneur qui évolue ;
par conséquent, l’environnement entrepreneurial et les savoirs pratiques de
l’entrepreneur sont les deux principales variables au centre de la recherche en
formation professionnelle à l’entrepreneuriat.
Notre préoccupation dans ce travail de thèse est d’aborder la didactique de
l’entrepreneuriat sous un angle polysémique et interdisciplinaire, en mobilisant
les champs de la formation professionnelle et de la gestion. Et d’envisager plus
particulièrement la situation-problème de l’enseignement du métier
d’entrepreneur avec les contraintes de l’environnement entrepreneurial. Nous
avons souhaité dans un premier temps faire une mise à plat du contexte de
l’étude pour mieux comprendre les enjeux liés à la mise en place d’une
démarche de formation dans ce champ.
Nous avons pu nous approprier une situation problème en rapport avec
une problématique de formation dans un centre francophone, implanté dans
l’océan Indien, accueillant une population hétérogène d’auditeurs, mondiale et
en provenance de pays en voie de développement : l’Afrique, l’Asie et les
entités insulaires de l’Océan Indien. Quelles sont les singularités de la formation
dans un tel contexte ? La formulation d’hypothèses nous a permis de fixer la
2
problématique en questionnant le contexte de l’étude, la théorie et les analyses
existantes. La situation problème ne peut être définie que par les enjeux et les
contraintes du système et des attentes par rapport au système : les facteurs clés
de réussite du projet de formation professionnelle à l’entrepreneuriat.
La résolution de problèmes dans notre démarche de recherche passe par le
questionnement attentif du terrain sur la base d’enquêtes par questionnaires et
d’entretiens sur place à l’île Maurice, à Madagascar et par Internet avec les pays
d’Afrique et d’Asie. L’analyse argumentée sur la base des données quantitatives
et qualitatives apportées en appui à l’argumentaire a permis à partir des résultats
empiriques obtenus d’analyser le fonctionnement de la formation et de
comprendre les actes des auditeurs en situation de création d’entreprises.
Nous ne nous sommes pas arrêtés à la mise en évidence de la nature des
relations qu’entretiennent les hypothèses avec les résultats obtenus, à savoir
l’orientation des variables étudiées en rapport avec la population en formation à
l’entrepreneuriat. Nous avons tenté d’aller plus loin par la structuration de nos
résultats, élaboré en connaissance, notamment en proposant une
conceptualisation à travers une typologie de la « guidance en entrepreneuriat ».
L’opérationnalité de ces nouveaux savoirs peut permettre d’ouvrir le champ de
la didactique de l’entrepreneuriat sur les nouvelles réalités du terrain.
En Europe, depuis le début des années 70, les grandes entreprises ont créé
la précarité de l’emploi en délocalisant progressivement leurs activités vers des
pays à bas salaires, dans tous les métiers et à tous les niveaux d’emplois
confondus. La pénurie énergétique de l’époque n’a fait qu’accélérer le processus
de délocalisation pour des questions d’économie d’échelle. A la fin des années
80, cette délocalisation technologique voit poindre une concurrence
3
internationale, et, de nombreuses entreprises européennes vont devoir fermer
dans plusieurs branches d’activités. Pour absorber l’effet du chômage, l’Etat
providence tente, depuis le début des années 90, de maintenir artificiellement
les secteurs les plus touchés par la crise de l’emploi et de relancer l’embauche
par la dynamique de la création d’entreprises. Pour pallier l’hémorragie
industrielle, depuis le début des années 2000, l’Union Européenne investit dans
les entreprises de haute technologie, à forte valeur ajoutée, mais à faible capacité
d’embauche, et, bien encore insuffisamment dans le secteur des services malgré
une politique intergouvernementale.
Nous vivons en France et dans de nombreux pays dans le monde, une
situation socio-économique paradoxale : qui génère à la fois de la croissance
(même à moins de 2% annuel) et du chômage, et, ceci dans un contexte de crise
financière mondiale. Nos nombreux progrès techniques et technologiques
n’expliquent pas à eux seuls, ce paradoxe. Nous devons prendre en compte deux
autres paramètres :
-le niveau de développement hétérogène des pays en concurrence ;
-le consumérisme mondial érigé en dogme.
Ce que nous pouvons qualifier de « développement anomique » au sens de
KRIZNER (KRIZNER I.,1973), à savoir un système économique en décalage
avec le système social. Ne sommes-nous pas en droit, dans un tel
environnement, de nous interroger sur notre capacité à transformer notre
appareil de production, sans que cette saine entreprise de progrès, n’entrave la
nature de nos rapports sociaux ?
Notre question de départ est de savoir : quels sont les facteurs de réussite
du projet entrepreneurial en formation professionnelle ? Pour répondre à cette
interrogation, nous allons explorer dans un premier temps le contexte de la
recherche.
4