enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 1
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
ET DU DÉVELOPPEMENT
ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
ET FORMATION PROFESSIONNELLE
ÉVALUATION DE LA COOPÉRATION (1989-2000)
AFRIQUE SUBSAHARIENNE, OCÉAN INDIEN ET CARAÏBES
Auteurs :
EUREVAL-C3E
en collaboration avec la SAFIM (MALI)
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 2
Ce rapport est un document interne établi à la demande
du ministère des Affaires étrangères.
Les commentaires et analyses développés n’engagent que leurs auteurs
et ne constituent pas une position officielle.
Tous droits d’adaptation, de traduction et de reproduction par tous procédés,
y compris la photocopie et le microfilm, réservés pour tous pays.
Photo de couverture : Ministère des Affaires étrangères
Impression : ADLIS Lille
© Ministère des Affaires étrangères, 2004
ISBN : 2-11-094147-2
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 3
AVERTISSEMENT
La mission a été placée sous la responsabilité d’Eureval C3E et réalisée partiellement avec
la société malienne SAFIM qui a fourni une expertise sectorielle, une assistance à la direction
de la mission et pris en charge deux des quatre enquêtes sur les projets (Burkina-Faso et
Mauritanie). Pour ne pas biaiser la collecte ou l’interprétation des informations, la SAFIM
n’a pas travaillé dans son propre pays.
Les travaux d’évaluation ont donc été réalisés par une équipe de consultants seniors et
juniors d’origine française et africaine.
Une formule originale de partenariat Nord/Sud incluant un programme de transfert de
compétence a été mise au point à l’occasion de cette évaluation.
Enseignement technique et formation professionnelle
Septembre 2004
3
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 4
LISTE DES SIGLES
AFC
AFD
AFPRO
APD
ATF
CAPT
CET
CICID
CRES
CRET
DETP
DGCID
DSP
ETDI
ETFP
FAC
FAFPA
FC
FIQ
FODEFCA
FPC
FSD
FSP
HCCI
IG
IST
OMT
ONG
PAFPE
PAFTP
PARET
PASECA
PASED
PCFP
PPE
PROVALEP
SCAC
SROE
Association de formation continue (Gabon)
Agence française de Développement
Appui à la formation professionnelle (Côte d’Ivoire)
Aide publique au Développement
Assistants techniques français
Centre d’application et de perfectionnement technique (Burkina Faso)
Collège d’enseignement technique
Comité interministériel pour la coopération internationale
et le développement
Centre de ressource et de suivi (Mauritanie)
Centre supérieur d’enseignement technique (Mauritanie)
Direction de l’enseignement technique et professionnel (Gabon)
Direction générale de la Coopération internationale
Document stratégique pays
Enseignement technique et développement industriel
Enseignement technique et formation professionnelle
Fonds d’aide et de coopération
Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Mali)
Formation continue
Formation d’insertion et de qualification (Gabon)
Fonds de développement de la formation professionnelle continue
et de l’apprentissage (Bénin)
Fiche de prise en considération
Fonds social de développement
Fonds de solidarité prioritaire
Haut Conseil de la coopération internationale
Intérêt général
Institut supérieur de technologie (Maurice)MF Millions de francs français
Orientations à moyen terme
Organisation non gouvernementale
Projet d’appui à la formation professionnelle et à l’emploi (Mali)
Projet d’appui aux formations techniques et professionnelles (Bénin)
Projet d’appui à la rénovation de l’enseignement technique (Burkina Faso)
Projet d’appui au développement du système éducatif (Djibouti)
Projet de consolidation de la formation professionnelle (Mali)
Projet professionnalisation et emploi (Burkina Faso)
Projet de valorisation de l’enseignement et de la formation technique
et professionnelle (Mauritanie)
Service de Coopération et d’Action culturelle
Service des relations avec les opérateurs économiques (Gabon)
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 5
SOMMAIRE
LISTE DES SIGLES ……………………………………………………………………………………. 4
RÉSUMÉ …………………………………………………………………………………………………. 7
NOTE DE SYNTHÈSE ………………………………………………………………………………… 9
INTRODUCTION …………………………………………………………………………………….. 15
CHAMP DE L’ÉVALUATION …………………………………………………………….. 15
Champ sectoriel ………………………………………………………………………………………….. 15
Champ chronologique ………………………………………………………………………………….. 15
Champ géographique …………………………………………………………………………………… 15
LES OBJECTIFS DE L’ÉVALUATION …………………………………………………… 16
MÉTHODOLOGIE ………………………………………………………………………….. 16
1. L’INTERVENTION FRANÇAISE
DANS LE SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE (ETFP) (1989–2000) ……………….. 19
1.1 LES ORIENTATIONS DE L’INTERVENTION FRANÇAISE EN ETFP
(1989–2000) ……………………………………………………………………………. 19
1.1.1 L’intervention française de coopération en matière d’ETFP
jusqu’à la fin des années 1980 ………………………………………………………………. 19
1.1.2 La politique française de coopération en matière d’ETFP des années 1990… 20
1.2 LES PROJETS D’ETFP DES ANNÉES 1989–2000 ……………………………… 23
1.2.1 Les règles et modalités de fonctionnement en projet ……………………………… 23
1.2.2 Les projets de la période 1989–2000 ………………………………………………………. 25
1.2.3 Contenu des projets …………………………………………………………………………….. 25
1.2.4 Caractéristiques des projets ………………………………………………………………….. 26
1.2.5 Évolution des projets …………………………………………………………………………… 27
1.2.6 Logique d’intervention des projets ………………………………………………………… 27
2. L’ÉVALUATION DE CERTAINS PROJETS ………………………………………………….. 31
2.1 SYNTHÈSE DES ÉVALUATIONS DE 10 PROJETS ……………………………… 31
2.1.1 Synthèse des études de cas réalisées …………………………………………………….. 31
2.1.2 Synthèse des évaluations de projets antérieures …………………………………….. 38
Enseignement technique et formation professionnelle
Septembre 2004
5
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 6
2.2 L’ÉVALUATION TRANSVERSALE DES 10 PROJETS ………………………….. 41
2.2.1 Évaluation de la qualité des projets réalisés …………………………………………… 41
2.2.2 Évaluation des effets des projets réalisés ……………………………………………….. 58
2.2.3 Évaluation de la viabilité des projets réalisés …………………………………………. 51
3. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
SUR L’INTERVENTION DE COOPÉRATION FRANÇAISE …………………………….. 53
3.1 CONCLUSIONS SUR L’INTERVENTION DE COOPÉRATION FRANÇAISE .. 53
3.1.1 Mise en place de véritables systèmes nationaux d’ETFP …………………………. 53
3.1.2 Articulation entre l’ETFP et le développement socio-économique ……………. 55
3.1.3 Déploiement de la démarche Projet ………………………………………………………. 55
3.2 ORIENTATIONS ET RECOMMANDATIONS
SUR L’INTERVENTION DE COOPÉRATION FRANÇAISE …………………… 56
3.2.1 Recommandations relatives au contenu de la politique française
de coopération …………………………………………………………………………………….. 56
3.2.2 Recommandations de processus pour l’administration centrale ……………….. 56
3.2.3 Recommandations de processus pour les services déconcentrés ……………… 57
ANNEXES ……………………………………………………………………………………………… 59
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4
ANNEXE 5
ANNEXE 6
ANNEXE 7
ANNEXE 8
ANNEXE 9
TERMES DE RÉFÉRENCE ……………………………………………………………………………. 61
GRILLE DE CARACTÉRISATION DES PROJETS PAR CRITÈRES ……………………… 67
GRILLE D’ANALYSE DE LA PERTINENCE DES PROJETS ÉVALUÉS ………………… 69
GRILLE D’ANALYSE DE LA COHÉRENCE EXTERNE DES PROJETS ÉVALUÉS … 70
GRILLE D’ANALYSE DE LA COHÉRENCE INTERNE DES PROJETS ÉVALUÉS …. 71
GRILLE D’ANALYSE DE L’ÉCONOMIE DE MISE EN ŒUVRE
DES PROJETS ÉVALUÉS ………………………………………………………………………………. 72
GRILLE D’ANALYSE DE L’IMPACT ET L’UTILITÉ DES PROJETS ÉVALUÉS ……… 73
GRILLE D’ANALYSE DE L’EFFICACITÉ DES PROJETS ÉVALUÉS …………………….. 74
GRILLE D’ANALYSE DE LA VIABILITÉ ET DE LA PÉRENNITÉ
DES PROJETS ÉVALUÉS ………………………………………………………………………………..75
Enseignement technique et formation professionnelle
Septembre 2004
6
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 7
RÉSUMÉ
L’évaluation portait sur les projets de coopération du secteur de l’enseignement technique
et de la formation professionnelle (ETFP) entre 1989 et 2000. Elle a notamment reposé sur
une enquête approfondie d’un échantillon de 7 projets (au Bénin, au Mali, en Mauritanie et
au Burkina-Faso) et l’exploitation de 3 évaluations de projets existantes (au Gabon, en Côte
d’Ivoire et à Maurice), l’ensemble permettant de disposer d’analyses relatives à 10 des 28
projets.
La politique de coopération française a connu des changements forts au début des années
1990 : priorité a été donnée à la formation continue ; une articulation entre l’ETFP et le
développement économique et social a été recherchée ; les formations ont été orientées vers
l’emploi privé des secteurs formel et informel.
La concrétisation de ces objectifs s’est traduite par la déflation du nombre d’assistants
techniques, le remplacement d’une logique d’appui aux dispositifs par une logique de
contribution à la mise en place de véritables systèmes nationaux d’ETFP, le développement
de la formation de formateurs et la réalisation systématique des actions de coopération sous
forme de projets.
28 projets ont été recensés au cours de la décennie, se répartissant en trois phases : 10 petits
projets de formation professionnelle, lancés en 1989, visent le développement local ;
4 projets d’importance moyenne, lancés de 1990 à 1994, consistent en un appui aux
dispositifs nationaux pour développer le système éducatif ; enfin, de 1995 à 1998, 14 grands
projets concernent l’appui à la constitution de systèmes d’ETFP pérennes et autonomes.
Les conclusions d’évaluation des projets sont les suivantes :
❑ Pertinence : les projets évalués répondent globalement aux enjeux nationaux en
matière de formation professionnelle ;
❑ Cohérence : l’articulation avec les autres projets du pays, est plutôt de bonne qualité ;
les synergies restent en revanche insuffisantes avec les autres bailleurs de fonds et au
sein même de la coopération française ;
❑ Qualité de mise en œuvre : elle varie selon le volontarisme du SCAC, la compétence
personnelle de l’assistant technique et la stabilité de l’environnement politique ;
❑ Efficacité : le degré d’atteinte des objectifs est généralement suffisamment élevé pour
produire des réalisations significatives ;
❑ Utilité : une grande majorité de projets produisent des effets de formation opérationnels
et développent un climat propice à la consolidation de systèmes d’ETFP ; mais les effets
institutionnels obtenus restent fragiles et la contribution aux objectifs de développement
reste limitée ;
❑ Pérennité : ce qui reste concrètement aujourd’hui concerne un début de structuration
de l’offre d’ETFP, l’existence d’une demande soutenue de formation de qualité et le
développement de l’ingénierie ; cependant, la faiblesse des structures ministérielles pèse
sur la pérennité des projets.
Enseignement technique et formation professionnelle
Septembre 2004
7
enseignement technique 10/03/05 18:29 Page 8
Au total, la politique menée a conforté les systèmes d’ETFP, mais plusieurs limites peuvent
être constatées : le mélange d’actions d’appui à la construction des systèmes et d’actions de
prestation de formation et de fourniture d’équipements est difficile à mettre en œuvre ; le
déploiement de l’appui institutionnel national nécessite des conditions de stabilité de
l’environnement politique qui ne sont pas toujours réunies, ce qui n’est pas le cas au niveau
local ; les projets menés dans les deux domaines de la formation professionnelle et de
l’enseignement technique paraissent davantage juxtaposés que coordonnés.
La coopération française a rencontré des difficultés pour organiser le passage entre
formation professionnelle et emploi. Les actions des projets affichant spécifiquement des
objectifs socio-économiques n’ont pas vraiment permis une amélioration de l’activité
économique des entreprises.
La décennie 1990 a vu la concrétisation et l’expansion de la démarche Projet, dans un
contexte de déflation dont les projets ont tenu compte. Cependant, la méthode par projet
cloisonne les démarches sur le secteur de l’ETFP et n’organise pas les interactions avec les
autres secteurs du développement. La coopération française n’a pas su dépasser une logique
verticale d’intervention.
L’évaluation montre donc une stratégie globalement pertinente, mais insuffisamment
efficace. Les recommandations visent donc à affiner cette stratégie et développer des
actions porteuses de meilleurs effets potentiels.
Il convient ainsi de concentrer davantage la stratégique globale existante sur l’ingénierie, à
savoir l’analyse de besoins, la conception de politiques et le renforcement des acteurs et des
compétences. Le déploiement de ces thèmes doit être favorisé au niveau local plus que
national. Les interventions relatives à l’enseignement technique doivent être rapprochées
des interventions relatives à l’enseignement général, et la formation professionnelle doit
être considérée comme un secteur d’intervention en tant que tel.
L’administration centrale doit établir et diffuser une ligne stratégique française globale,
susceptible de servir de référence. Elle doit organiser la capitalisation des projets et le
renforcement des processus d’évaluation ex ante et intermédiaire. Les profils d’assistants
techniques doivent être davantage tournés vers des compétences d’ingénierie des systèmes
et de gestion en environnement multiculturel.
Enfin, les services déconcentrés doivent investir dans l’amélioration de la conception des
projets et partager davantage le projet avec les autorités nationales en co-rédigeant le rapport
de présentation du projet. Ce document devrait également formaliser les procédures
SCAC–Paris en matérialisant les apports de chacun. Des ressources locales pourraient par
ailleurs être mobilisées au sein des services de coopération, pour permettre une meilleure
appropriation de l’exécution du projet. Enfin, les services devraient s’impliquer, au-delà
d’une approche technique, dans les relations avec les autorités institutionnelles du secteur.
Enseignement technique et formation professionnelle
Septembre 2004
8