CREATION D’ENTREPRISE
INTRODUCTION
«Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » disait
Sénèque. Cette citation, encore d’actualité, nous incite à nous intéresser à
ce qui est attendu de tout créateur d’entreprise : des résultats probants
qui rendraient compte des efforts et de la pertinence des choix, dans un
premier temps – phase conceptuelle – et de la finalité de tout projet –
création de richesse même si nous évoluons dans une conjoncture aussi
serrée que celle que nous vivons, une conjoncture enfantée par une
mondialisation dont les contours sont tout aussi flous qu’insaisissables. Un
monstre aux tentacules multiples dont l’efficace, pour servir ses propres
concepteurs qui profitent déjà de ses retombées, cloisonne les esprits et
contraint à l’immobilisme à défaut de servir de stater pour l’émergence
d’une nouvelle dynamique, une sorte d’antidote pour propulser les nations
en voie de développement.
Dans ces conditions, les pays comme le nôtre, doivent faire de leurs
entreprises des instruments d’aide au développement pour s’écarter un
tant soit peu de l’adage qui veut que : « il n’y as pas de pays sous-
développés, mais il y a des pays mal gérés ».
Des efforts collectifs et une réelle prise de conscience à tous les niveaux
sont les conditions nécessaires pour s’inscrire dans une perspective
d’évolution certaine.
C’est à ce titre que la libération des énergies individuelles alliée à l’effort
de l’Etat de faire de l’entrepreneuriat « un compter sur soi » semble être
ce faisceau lumineux projeté devant soi et la réalisation cette capacité à
pouvoir suivre graduellement cet itinéraire tracé sans trop s’y écarter
pour faire de l’entité dont les promoteurs ont la charge, une source
permanente de création de richesse.
Dans ce cadre et pour agir efficacement, il y a cette attente de dégager
plus de ressources qu’il n’en ait consommées. D’ailleurs, n’est-ce pas là la
finalité de toute entreprise car le surplus de valeur dégagé assure la
pérennité de l’entité et déclenchera cette synergie collective pour une
amélioration constante des résultats qui ne fera qu’engendrer un mieux-
être collectif.
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Mais il est toujours difficile d’allier ce désir d’accomplissement aux
résultats attendus sans que préalablement il y ait un certain nombre
d’études préalables qui rendraient compte de l’évolution de la situation et
surtout de la pertinence des choix.
Dans le langage courant, nous traitons souvent de l’efficacité et de
l’efficience des organisations. Rien de plus normal puisque les mêmes
préoccupations animent aussi bien les pourvoyeurs de fonds (apporteurs de
capitaux), que les travailleurs car l’entreprise constitue une source de
revenus qu’ils souhaitent intarissable.
Pour garantir cette pérennité et prémunir les intérêts des uns et des
autres, la rigueur est le maître-mot adapté et la prise de conscience dans
cette phase cruciale de notre développement un credo car ils permettent
d’asseoir des règles qui sont autant de leviers indispensables pour:
– rendre compte de la bonne utilisation des moyens dégagés
– assurer un fonctionnement continu et harmonieux de l’organisation.
L’observation des règles de gestion n’est pas seulement l’apanage du
premier décideur. Désormais, la gestion incombe à tous les échelons
intermédiaires car l’utilisation des moyens s’effectue aux différents
niveaux hiérarchiques. C’est à ce titre qu’il faille assurer un suivi
permanent pour faire des rapprochements continus entre les capacités
installées, les objectifs fixés et leurs réalisations.
ETAPES DE CREATION
Toute création d’entreprise obéit à un certain nombre d’étapes. Il s’agit,
en effet, de suivre un cheminement tout aussi logique qu’obligatoire
partant de l’idée au projet et à l’entreprise.
Ce cheminement comprend plusieurs étapes dont certaines relèvent du
respect des lois et règlements en vigueur. Il ne s’agit point d’un champ
d’expérimentation mais d’observation d’une chronologie d’opérations dictée
par :
•
•
• une progression continue dans le processus de création.
le souci de réussite
la recherche d’efficacité et de qualité
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La réalisation d’un projet se fait donc selon une chronologie
rigoureusement établie et planifiée car ne dit-on pas « que celui qui ne
planifie pas planifie déjà sa perte ».
Si nous venions à circonscrire ces opérations, nous pouvons avancer que la
création d’entreprise se fonde sur:
–
le recensement d’idées. Il se fait sur la base d’un certain nombre
d’observations à travers :
la vie de tous les jours
la lecture des revues spécialisées
la tendance du marché
le milieu professionnel
les données économiques…………
o
o
o
o
o
–
leur filtrage sur des bases objectives liées aux données réelles et aux
capacités managériales du ou des promoteurs ?
– Leur validation (micro sélection) en adéquation avec les exigences de la
profession et de l’environnement………
potentiel
marché,
A ce niveau, le traitement des résultats d’enquêtes de terrain viendra
renforcer la conviction du porteur d’idée de projet. Ceci ne suffit pas
puisqu’il est indispensable de l’appuyer par :
– une étude marketing qui sanctionnera l’idée par rapport au marché
– une étude technique ou la réponse matérielle à donner aux exigences du
– une étude financière pour rendre compte de la faisabilité de
l’opération. Elle intègre cette façon de voir évoluer les choses en
évaluant les risques et la manière de les couvrir
– une étude organisationnelle ou comment réussir une conception qui
corresponde le mieux au bon fonctionnement des structures.
A l’issue des travaux, il s’en suivrait tout un processus de création qui
constitue d’ailleurs un processus d’apprentissage complet. La connaissance
des règles fiscales et parafiscales, – en droits et en obligations- le
passage par le Centre National du Registre de Commerce – éléments
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constitutifs du dossier, l’éligibilité à l’exercice de tel ou tel corps de
métier,…….. indispensable à l’acquisition de la qualité de commerçant.
Dans cette phase, le promoteur, porteur d’idée de projet, doit reposer ses
choix sur un certain nombre de critères viables. Bien entendu, ces critères
feront l’objet d’une sérieuse évaluation conduite sur la base d’études
énumérées ci-dessus.
Toutefois et au plan marketing, deux objectifs au moins sont visés :
–
–
la recherche de l’existence d’un marché pour le ou les produits que nous
nous proposons de réaliser
le dimensionnement du projet. Si les données du marché font état d’un
besoin de x quantités/jour, le module adapté sera celui qui frôle au
mieux ce besoin préalablement établi et d’arrêter une configuration
technique adéquate.
Au plan technique, la consistance est donnée par l’étude marketing même si
cette étude touche également aux aspects liés à l’implantation des
machines et aux études ergonomiques indispensables pour garantir
l’intégrité physique et morale des opérateurs.
La disposition des machines, les couloirs de circulation et les installations
en amont et en aval de l’acte de production (des magasins de matières
premières et d’accessoires aux magasins de produits finis) sont autant
d’indications qui traduisent la fiabilité de l’organisation.
L’étude financière nous renseigne, quant à elle, une fois toutes les données
réunies, si le projet pourrait être porteur. Là, il s’agit de savoir si:
– nous pourrions récupérer l’argent investi
–
le taux de rendement de l’investissement est-il plus intéressant qu’un
placement en banque
le délai de récupération de l’argent investi est raisonnable.
–
Les réponses attendues sont :
– un délai court
– un taux de rendement élevé
– une capacité d’autofinancement générée par l’activité acceptable.
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L’étude organisationnelle garantit le fonctionnement harmonieux des
installations et des structures. Le recours à une ressource humaine
qualifiée et compétente aux missions et rôles clairement définis favorise
la réalisation des résultats et l’atteinte des objectifs.
Ce bref aperçu sur la création permet de rendre compte finalement qu’à
tous les stades, des évaluations doivent être opérées pour prémunir le (ou
les) promoteur du risque d’échec dont
les conséquences ont des
répercussions fort dommageables pouvant aller de sa fragilisation y
compris au plan psychologique au dénuement total. Elles le sont également
pour les différents environnements recensés aux différentes échelles :
o ses relations personnelles (familles, proches et amis……..) qui se
retrouveront dans une situation tout au moins inconfortable
– échelle micro :
o
– échelle méso :
les administrations et les autres intervenants institutionnels
auront cru aux potentialités du porteur d’idée de projet. Durant
le processus de création, il est encadré et quelquefois formé
sans retour d’investissement hélas. Des allègements sont
introduits pour rendre mieux accessible le processus de création
sans garantie de résultat encore une fois. La machine semble
grippée parce que les perceptions diffèrent : d’une part, il est
exigé le respect des lois et textes en vigueur, de l’autre, il est
attendu des facilitations adaptées aux discours officiels faisant
fi, le plus souvent, de ces mêmes lois et textes réglementaires
lorsqu’il s’agit d’annoncer les mesures prises en faveur des
jeunes notamment.
– échelle macro :
Des retombées sont attendues des politiques initiées par les
pouvoirs publics e, en matière de :
o fixation d’objectifs assignés aux dispositifs d’incitation à
l’investissement
libération des énergies individuelles
o
o politique d’insertion ou de résorption graduelle du chômage.
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– échelle méta
o ce niveau d’influence s’impose y compris même aux autres
environnements. Un tel degré touchant au Pouvoir, au contexte
géographique, à la Culture et à la Religion, renseigne sans
ambiguïté sur
le rayonnement du processus de création
d’entreprise.
Enfin, il faut noter que l’entreprise, y compris dans les pays post-
l’essor prodigieux des économies. Les
industrialisés, est derrière
facilitations et les aides octroyées pour faire de l’entrepreneuriat une
condition sine qua none de réussite sociale. L’Allemagne, le Japon et l’Italie
ne sont-ils pas ces pays qui ont fait de la libération des énergies
individuelles leur credo et de la TPE, la PMI et PME, une source de
création d’emplois et de richesse.
Le processus de création d’entreprise peut être un processus long et
fastidieux. Il peut être aussi jalonné d’embûches. Mais les promoteurs
ont-ils d’autres choix que de persévérer dans cette voie pour leur
permettre de créer leur propre emploi, de se lancer en affaires et d’aller
dans le sens de l’accomplissement de soi parce qu’ils y croient. Il faut,
cependant, adapter ces environnements aux exigences d’évolution et de
promotion et, enfin, aux besoins du développement économique.
Les expériences sont là et il ne reste qu’à appliquer et bien appliquer les
principes qui régissent le fonctionnement de l’entreprise par la mise en
place d’outils adaptés dont l’exploitation et l’analyse aboutissent à des
décisions qui sont d’ordre stratégique, opérationnel et tactique.
LES CARACTERISTIQUES ENTREPRENEURIALES :
Nous avons évoqué plus haut que la création d’entreprise obéit à des
règles. Il s’agit d’un processus long et souvent fastidieux. C’est à ce titre
qu’il est assimilé à un parcours du combattant. Mais, nous devons
aujourd’hui reconnaître les bienfaits d’un tel parcours car il met en
relation le promoteur et les différents intervenants institutionnels :
dispositifs d’incitation à l’investissement, les banques, les administrations
fiscales et sociales, les collectivités locales……
Chacune de ces institutions vient avec des exigences et chacune de ces
Institutions contribue à l’édifice « projet » pour en faire une entité
économique, sociale, décisionnelle et aussi un système.
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C’est à ce titre que tout promoteur doit développer, y compris au moyen de
la formation, un certain nombre de caractéristiques qui lui permettent
d’atteindre l’objectif qu’il s’est assigné à savoir :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
la recherche systématique de l’information
la planification systématique des actions
la recherche de qualité et d’efficacité
la recherche d’opportunités et leur saisie
le respect des engagements
la confiance en soi
la prise d’initiatives
la prise de risques mais des risques calculés
le développement d’un réseau de relations
la persévérance.
De ces caractéristiques dépend l’harmonie qui doit exister entre
– Le projet
– Le promoteur
– L’environnement.
DE L’IDEE AU PROJET
Entreprendre ou se lancer en affaires nécessitent au préalable l’existence
d’idées dont le recensement se fait à travers certaines lectures,
observations ou expériences.
C’est à ce titre qu’il ne peut être traité de projet que dans la mesure où il
y a existence d’idées qui, une fois filtrées, lui donnent naissance.
Mais est-ce suffisant d’identifier une idée et d’avoir cette certitude que
c’est la bonne. N’est-ce pas là un risque ? Sinon, comment peut-on s’y
prendre pour que cette idée soit viable ? Quels sont les filtres
indispensables à aider à la prise de décision de se lancer en affaires ?
Plusieurs hypothèses sont émises et plusieurs analyses sont effectuées
pour tester et ensuite valider l’idée.
Ce tandem, test-validation, est indispensable pour rendre compte des
exigences en la matière. La prudence est de mise et l’apport d’expert
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externe peut se révéler d’une grande nécessité. En effet, le promoteur a
tout intérêt à se faire accompagner pour mieux réussir. Les bureaux
spécialisés en assistance et accompagnement sont là pour éclairer à une
meilleure conduite des étapes du projet. A quand l’existence de business
angels dans notre pays pour rendre massivement accessible la création
d’entreprises?
Il convient de rappeler que les pays émergeants se dotent d’instruments
efficaces pour combattre le chômage et rendre espoir à des milliers de
jeunes et moins jeunes mis à l’écart alors que leur contribution peut aller
au-delà des espérances. Ces pays émargent, sans complaisance, aux
programmes internationaux qui les assistent dans le financement, les
études, les investissements matériels et immatériels, dans la formation…..
LA DEMARCHE DE CREATION
L’étude préalable :
Objectifs :
Le candidat à la création d’entreprises est souvent confronté à une
multitude d’idées de projets. Ces idées sont examinées, sassées et
ressassées continuellement. La période de réflexion et
les tests
aboutissent souvent au choix d’une idée qui correspond le mieux aux
attentes implicites et explicites découlant généralement d’études ou
d’enquêtes menées sur le terrain.
Ce travail, a un triple objectif :
– expertiser la viabilité de l’idée retenue
– diagnostiquer les atouts et les points faibles susceptibles d’être
relevés
– évaluer la cohérence du couple Créateur-Idée de création »
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