Introduction
Depuis 2005, chacun, du premier au second degré, chemine doucement le socle commun de connaissances et de compétences (SCCC).
Il est encore à ce jour en voie de construction.
Parmi les « espaces de fondation» ; la liaison école-collège constitue un terreau que l’on veut fertile. Travailler de concert les continuités
et renforcer les cohérences, partager une authentique ambition afin que « tous et chacun » accèdent au SCCC, telle est notre l’ambition
réaffirmée.
Au regard des études comparatives, PISA entre autres, les élèves osent peu s’aventurer au « risque d’apprendre » : les situations
inconnues les perturbent ; ils ont des difficultés à mobiliser leurs acquis lorsqu’il y a nécessité de transfert. Tous ces éléments interpellent.
Traditionnellement, les actions « école-collège » prennent appui sur le français, les mathématiques ou l’enseignement LVE. Le pari fait
lors du stage de Seiches-sur-le-Loir a été d’opérer une rupture en mobilisant différemment les stagiaires. La problématique de formation
qui interroge la « mise en écho » enseignement-apprentissage : « De la posture de l’enseignant aux apprentissages de ses élèves »,
transférable à tous les domaines, a été explorée en prenant appui sur l’EPS. Chacun fut amené à vivre concrètement une « situation-
problème » dont la tâche était commune.
Les stagiaires se sont impliqués ; au titre de sujets « actifs et réflexifs ». Lors du bilan, chacun a pu exprimer ce que cette journée lui
avait apportée ; citons quelques témoignages : « On entend toujours parler de différenciation mais j’avais du mal à voir concrètement
comment faire… dans les situation-problème proposées, j’ai pu constater que la tâche était identique et que la « guidance » de
l’enseignant, à travers la consigne et sa disponibilité, ont autorisé des recherches plus ou moins complexe de notre côté » ; « Moi, en
mathématiques et en sciences, j’utilise cette démarche ; par contre, je ne la mettais pas en application en EPS » ; « J’ai compris
comment mettre en activité un élève et en quoi le groupe pouvait être porteur » ; « Je vois mieux comment faire de l’élève un
chercheur… »
Avec l’investissement des stagiaires, cette journée fut un authentique moment d’implication, de réflexion, de partage ; gageons qu’elle ne
constitue que la Majuscule d’un récit que le premier et le second degré, continuent à écrire de concert.
J. FABIUS
IEN Durtal les trois rivières
25/09/12
compte rendu de formation.doc – sep 2012
Démarche de conception de leçon
SOCLE COMMUN
« S’appuyer sur les méthodes de travail pour être autonome »
(palier 2 de la compétence 7)
Respecter des consignes simples, en autonomie
Être persévérant dans toutes les activités
Commencer à savoir s’auto-évaluer dans des situations simples
S’impliquer dans un projet individuel ou collectif
Par extension : compétence 1, la maîtrise de la langue, compétence 3, calcul et démarche mathématique, compétence 6,
partager le projet d’autrui, compétence 7, favoriser l’autonomie et la prise de responsabilité
« Sauter loin après une course d’élan de 6 à 8 foulées et une impulsion sur un pied dans une zone d’appel »
(connaissances et compétences pour le saut en longueur en CM2)
Réaliser trois sauts de même amplitude
Bondir avec une action des bras dans le sens du saut
Coordonner course et impulsion en conservant la vitesse
EPS
LEÇON
OBJECTIF (pour le professeur)
Coopérer et s’organiser en groupe pour effectuer des mesures.
Mesurer les trois bonds du sauteur pour savoir s’ils sont de la même longueur.
Pour chaque groupe de quatre :
– Un décamètre, deux bandes caoutchouc, quatre planchettes et un crayon
– Une fiche de groupe, une fiche d’observation, une fiche de méthode de travail (cf encadré)
BUT (pour les élèves)
MATÉRIEL
POSTURE PÉDAGOGIQUE
Echauffement directif pour gagner en temps et en efficacité.
Situation de résolution de problème en autonomie guidée
la posture magistrale du professeur qui place ses élèves en
situation d’exécutant
la posture du professeur qui prend de la distance pour
laisser autonomie et prise d’initiatives nécessaires à la
construction de compétences des élèves
CHOIX DIDACTIQUES
– Situation de résolution de problème sur une tâche collaborative complexe
– Des contenus propres à l’autonomie (travail de groupe et méthode)
– Une autonomie différenciée par le degré de guidage des fiches et de l’étayage
OBSTACLES A FRANCHIR
S’approprier une fiche de travail, lire et comprendre les consignes
Mettre en œuvre la tâche demandé
Identifier les différents rôles à tenir et les répartir au sein du groupe
Sauteur, juge saut 1, juge saut 2, juge saut 3, observateur de l’appel, secrétaire, organisateur du groupe, …
Mesurer l’interdépendance des membres du groupe et tenir son rôle
La mesure des trois bonds ne peut se faire que si les 4 membres du groupe collaborent
Organiser le travail avec méthode
Prise de marques puis mesure des sauts, ordre de passage des sauteurs, rotation sur les différents rôles, concentration sur le
travail demandé,…
Coopérer au sein du groupe
Accepter les idées, les observations et les remarques des camarades du groupe (qu’ils aient été choisis ou non)
compte rendu de formation.doc – sep 2012
Éprouver des démarches pour apprendre
Expérimenter, analyser, rechercher pour résoudre un problème
Identifier le rôle déterminant de la marque
La mesure se fait à partir de la planche, et non à partir du pied d’appel. La marque doit donc être bonne pour que la mesure du
premier bond soit fiable.
Différencier les mesures prises sur le décamètre et la longueur des sauts
La longueur des sauts 2 et 3 peut se calculer mentalement (soustraction de deux mesures) ou bien physiquement (le juge saut 1
compte le nombre de graduations jusqu’au juge saut 2 qui fait de même jusqu’au juge saut 3)
Stéphane ROUBIEU, Collège Rabelais, Angers
Ressenti et analyse des stagiaires par degré d’autonomie et vécu pour une tâche de même but
Les stagiaires,
Conseillers Pédagogiques de Circonscription,
Professeurs des écoles,
Professeurs de collège (EPS, SVT, Mathématique)
Conclusion
En modulant un des paramètres des fiches guides, le degré d’autonomie, la personnalisation s’observe certes sur cette dimension, mais
également sur la compétence prioritaire à travailler, en déplaçant la nature de l’obstacle à dépasser ; maîtrise de la langue,
communication, coopération, démarche d’expérimentation ou de recherche… Deux constantes subsistent toutefois, le travail en groupe
avec un jeu de rôle et l’activité motrice autour de l’observation des pas constituant le multi bond.
C’est par ce jeu sur les variables que les compétences à construire, qu’elles relèvent du champ disciplinaire proprement dit ou du socle
commun s’acquièrent et se généralisent à travers des temps et des espaces variés d’exercice.
Delphine EVAIN
IA IPR EPS
compte rendu de formation.doc – sep 2012