Synthèse du document
Acteurs et partenariats dans le secteur de
la formation professionnelle
IIPE-Pôle de Dakar – Octobre 2018
Sommaire
Sommaire …………………………………………………………………………………………………………………………………. 1
1. Contexte, objectifs et méthodologie …………………………………………………………………………………………. 2
2. Les processus de la formation professionnelle ……………………………………………………………………………. 2
Processus 1 : Analyse du marché de l’emploi et veille sur l’environnement économique …………………. 2
Processus 2 : analyse et planification de l’offre de formation professionnelle ………………………………… 2
Processus 3 : ingénierie de la certification et de la formation ……………………………………………………….. 2
Processus 4 : gestion de l’acquisition et de la certification des compétences ………………………………….. 3
Processus 5 : évaluation du dispositif de formation professionnelle………………………………………………. 3
Les processus transversaux : le financement et l’assurance qualité de la formation professionnelle ….. 3
3. Les acteurs de la formation professionnelle ……………………………………………………………………………….. 4
Acteurs publics ………………………………………………………………………………………………………………………. 4
Partenaires sociaux et économiques privés ……………………………………………………………………………….. 4
Établissements privés de formation professionnelle ……………………………………………………………………. 4
Société civile : ONG/OSC, associations des parents……………………………………………………………………… 4
Apprenants ……………………………………………………………………………………………………………………………. 4
Partenaires techniques et financiers …………………………………………………………………………………………. 5
4. Les typologies de partenariats ………………………………………………………………………………………………….. 5
L’information …………………………………………………………………………………………………………………………. 5
La consultation ………………………………………………………………………………………………………………………. 5
La concertation ………………………………………………………………………………………………………………………. 6
La contribution ………………………………………………………………………………………………………………………. 6
5. Les prérequis et les recommandations ………………………………………………………………………………………. 7
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1. Contexte, objectifs et méthodologie
La formation professionnelle (FP) a deux missions principales : la première est sociale : former et insérer les jeunes ; la
seconde consiste à contribuer au développement de l’économie et de l’emploi. Ces deux missions se rejoignent pour
assurer le succès d’un système de FP, outil clé pour « promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la
vie1 », un des points de l’objectif de développement durable 4 de l’Agenda 2030.
Le Pôle de Dakar de l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE-Pôle de Dakar) et l’Institut de la
Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sont
conscients de l’importance de doter les acteurs de la FP d’un outil d’aide à la décision dans un contexte où l’accent est
porté sur la mise en œuvre de politiques fondées sur un partenariat entre les acteurs publics et « privés »2 (dresser
l’état des lieux et définir des objectifs raisonnés vers lesquels évoluer). Ils ont donc conjugué leurs efforts en vue
d’élaborer ce document de référence sur la typologie des pratiques partenariales de la FP, qui s’intéresse tout
particulièrement aux rôles et responsabilités des différents acteurs sur le plan opérationnel.
Une synthèse internationale des pratiques a permis d’identifier quatre types de partenariats dans les systèmes de FP,
chacun impliquant différents rôles des acteurs. Des matrices, précises et concrètes, ont ensuite été élaborées afin de
dresser un portrait global des types de partenariats et des rôles des acteurs.
Le document est structuré en deux parties. La première partie traite des processus ou domaines faisant l’objet d’un
partenariat, de leurs acteurs et des quatre niveaux ou types de partenariats (l’informatif, le consultatif, le concertatif et
le contributif). La seconde partie décrit l’organisation des partenariats en fonction du niveau d’implication et de partage
des responsabilités entre les secteurs publics et privés.
2. Les processus de la formation professionnelle
La conception, la mise en œuvre et le suivi du système de FP et de ses acteurs dans un pays sont formés de plusieurs
processus, décomposés en différentes fonctions. Afin de décrypter la complexité du système, une nomenclature est
proposée, qu’il convient d’adapter aux spécificités nationales.
Processus 1 : Analyse du marché de l’emploi et veille sur l’environnement économique
Le développement de la FP dans un pays doit se baser sur le marché de l’emploi et l’importance des diverses activités
économiques. Pour ce faire, des informations macroéconomiques et sociales, par exemple des données sur les secteurs
prioritaires, la structure démographique ou l’inclusion, sont nécessaires et doivent être prises en compte. La veille
prospective sur l’évolution du marché du travail revêt également une grande importance. D’autres outils sont l’audit
des compétences aux niveaux national, régional ou sectoriel, les prévisions quantitatives aux niveaux des secteurs, des
professions et des compétences ainsi que les enquêtes d’insertion et de cheminement.
Processus 2 : analyse et planification de l’offre de formation professionnelle
Une politique performante de FP doit être basée sur les besoins en compétences. Sa planification doit également tenir
compte de la demande sociale dans une logique de gestion des flux en lien avec l’ensemble du système éducatif.
La planification de son développement est la déclinaison des axes stratégiques, en actions et en activités, avec les
conditions de mise en œuvre et les coûts de réalisation, le tout inscrit dans une période déterminée. Plus précisément,
c’est l’élaboration du plan d’actions de mise en œuvre du document politique, assorti d’une planification technique et
financière. Tout comme l’élaboration de la politique de FP, cette planification doit se faire en concertation avec les
acteurs de l’économie et de l’ensemble du système éducatif.
Processus 3 : ingénierie de la certification et de la formation
La détermination des compétences passe par la détermination du référentiel du métier concerné puis du référentiel
des compétences nécessaires pour exercer ce métier. La dénomination de ces deux documents varie d’un pays à l’autre ;
ils sont parfois fusionnés en un seul texte de référence dans certains contextes et pays. La pertinence des référentiels
1. B. Chakroun, K. Daelman, Lifelong Learning Examined from a Rights-Based Perspective: The Road Not Yet Travelled, Norrag Special Issue, no 1, 2018.
2. L’État et les collectivités publiques, d’une part, les opérateurs économiques formels ou informels et leurs organisations, les syndicats, l’offre privée
de formation et les ONG, d’autre part.
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dépend étroitement de la qualité du partenariat constitué pour l’analyse du milieu professionnel et des situations de
travail. La constitution d’équipes réunissant des professionnels, des méthodologues et des pédagogues est essentielle
pour l’élaboration de référentiels de qualité.
Ces référentiels constituent la base, d’une part, pour l’élaboration du référentiel de certification qui précise et décrit les
compétences à évaluer et, d’autre part, pour formuler des programmes de formation en lien avec le marché du travail.
En effet, les contenus de formation pertinents doivent se référer aux référentiels et à l’analyse des situations de travail.
Ils précisent les thèmes abordés durant la formation, leur relation avec les compétences à acquérir, la chronologie des
séquences de formation et, dans le cadre des formations duales ou en alternance, les relations entre les enseignements
théoriques (en école) et pratiques (en entreprise).
Processus 4 : gestion de l’acquisition et de la certification des compétences
Pour l’acquisition et la certification des compétences, quatre fonctions essentielles ont été identifiées :
Formation des formateurs et du personnel non enseignant : il s’agit de la formation initiale ou continue,
technique et pédagogique, organisée par l’État dans des écoles normales destinées aux enseignants de la FP
ou en partie par les dispositifs de l’État, et en partie par les entreprises.
Infrastructures, équipement et matière d’œuvre : ces éléments nécessaires au déroulement et à la certification
de la formation professionnelle des apprenants doivent résulter d’une analyse des besoins rattachés au
référentiel d’emploi-compétences.
Délivrance de la formation : cette fonction traite des modes de formation, de la forme, de la durée ainsi que
des procédures de déroulement de l’enseignement et de l’évaluation formative. En effet, selon le contenu des
enseignements, la formation peut se dérouler en école uniquement, en école et en entreprise ou entièrement
en milieu professionnel. Certaines spécialités peuvent être enseignées selon plusieurs modes.
Évaluation et certification : c’est l’ensemble des étapes qui correspondent aux évaluations, pendant et/ou à la
fin de la formation, en vue de la certification des apprenants. Quel que soit le mode de formation, il est essentiel
que des représentants des futurs employeurs participent à la vérification de la correspondance entre les
compétences acquises et celles requises par les situations de travail.
Processus 5 : évaluation du dispositif de formation professionnelle
L’évaluation du dispositif de FP permet de contrôler l’efficacité du système et son efficience. L’efficacité externe prend
en compte, globalement, trois domaines :
L’efficacité sociale comprend les dépenses publiques par apprenant et par an, les dépenses d’éducation des
ménages et, enfin, le revenu des diplômés par rapport au revenu moyen ;
L’efficacité économique mesure la satisfaction des employeurs des compétences développées en lien avec les
emplois occupés ;
L’efficacité personnelle cherche à déterminer les bénéfices ou gains obtenus par le diplômé au terme de son
parcours de FP.
L’efficience porte sur la mesure des coûts globaux par rapport aux réalisations du système de FP. L’efficience est le
rapport entre le niveau d’efficacité et les ressources mobilisées.
Les processus transversaux : le financement et l’assurance qualité de la formation
professionnelle
Pour chacun de ces cinq processus clés, les partenaires sont appelés à financer les actions qui les constituent et à
s’assurer de la qualité des processus et des extrants que ces actions produisent. On a donc deux autres processus
transversaux : le financement du dispositif et l’assurance qualité.
Les divers acteurs impliqués dans la formation s’interrogent sur le financement, qui concerne les différents processus
d’un dispositif de FP. Les modes de financement doivent permettre de répondre à la demande d’une façon pérenne par
la diversité et la disponibilité des ressources. Le financement sera détaillé à travers la présentation de modèles de
financement classés selon le niveau de partenariat des acteurs dans la mobilisation des ressources, fil conducteur de
cette étude.
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De même, l’assurance qualité concerne l’ensemble des processus et fonctions du système de FP. Chaque acteur de ce
système est donc appelé à se questionner sur la qualité de ses prestations et réalisations.
3. Les acteurs de la formation professionnelle
Un grand nombre d’acteurs contribue, d’une manière ou d’une autre, au fonctionnement du système de FP. Cette étude
se focalise sur les acteurs suivants qui interviennent directement dans la formation, son organisation, son
fonctionnement et son financement.
Acteurs publics
Ce terme regroupe les ministères responsables de la FP avec les organismes nationaux sous leur tutelle (fonds de la FP,
agences, offices, etc.) ; les ministères sectoriels ; les structures déconcentrées ; les collectivités territoriales ; les
établissements publics de formation. D’autres ministères ont également des rôles importants dans le dispositif de FP
tels que le ministère de l’Économie, le ministère du Travail, le ministère des Finances…
Font également partie des acteurs publics les institutions et organismes nationaux spécialisés, sous la tutelle des
ministères en charge de la FP et qui s’occupent de certains volets du sous-secteur. Parmi les institutions et organismes
nationaux qui méritent une attention particulière, il y a les fonds de financement et les offices de développement de la
formation.
Bien que distincte de l’État, la collectivité territoriale est considérée comme une personne morale de droit public qui
exerce des compétences générales sur un territoire donné. De ce fait, elle est classée, dans ce document, parmi les
acteurs publics. Sa structuration, son organisation, son fonctionnement et ses attributions varient d’un pays à un autre.
Partenaires sociaux et économiques privés
Cette catégorie regroupe les organisations professionnelles nationales d’employeurs ; les syndicats ; les entreprises.
Une organisation professionnelle d’employeurs est une association ou un syndicat d’employeurs qui défend les intérêts
de ses membres. Dans un partenariat, les organisations professionnelles représentent les entreprises ou les
indépendants d’un secteur économique ou d’une branche professionnelle.
Les organisations syndicales de salariés et les organisations d’employeurs défendent des intérêts différents, mais elles
deviennent des partenaires sociaux lorsqu’elles négocient et concluent des accords collectifs ou cogèrent des
organismes paritaires. Les organismes paritaires de financement ou de concertation sur la formation jouent un rôle
important en matière de FP.
Établissements privés de formation professionnelle
En plus des établissements publics de formation, l’offre de formation est assurée par des établissements privés. Pour
l’État, ils complètent l’offre publique de FP. Ils diffèrent des autres acteurs privés en ce sens qu’ils assurent une mission
de service public, c’est pourquoi le choix a été fait de les classer en dehors des acteurs sociaux et économiques privés.
Société civile : ONG/OSC, associations des parents
Ces associations ou organisations, dont les recettes sont réinvesties obligatoirement dans la structure, contribuent au
développement et à la qualité de la FP. Il y a au moins deux raisons de renforcer l’action de la société civile en matière
de FP dans un cadre partenarial public-privé. La première, c’est leur connaissance du terrain, des acteurs et des enjeux
économiques et sociaux locaux ; la seconde (liée à la première), c’est leur capacité à bien intercepter la demande sociale
de formation ainsi qu’à créer un environnement favorable à la formation et à l’insertion.
Apprenants
Ce sont eux qui bénéficient de la formation dans les structures de formation et/ou les entreprises. Ils sont inscrits en FP
initiale, qui forme les jeunes et les adultes en les certifiant avec un diplôme reconnu par l‘État, après l’accomplissement
d’un cycle prévu, ou en formation continue qui qualifie les actifs, avec ou sans certification.
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Partenaires techniques et financiers
Ce sont les partenaires internationaux bilatéraux et/ou multilatéraux ou les institutions financières internationales qui,
dans leurs politiques de coopération et d’aide au développement des pays, accompagnent les ministères en charge de
la FP pour le développement du secteur.
4. Les typologies de partenariats
Le partenariat est défini par le Dictionnaire critique de l’action sociale3 comme « une association active de plusieurs
intervenants qui, tout en maintenant leur autonomie, acceptent de mettre en commun leurs efforts en vue de réaliser
un objectif commun relié à un problème ou à un besoin clairement identifié dans lequel, en vertu de leur mission
respective, ils ont un intérêt, une responsabilité, une motivation, voire une obligation ». Un partenariat est un processus
qui se construit dans la durée, avec un climat de confiance entre les acteurs et des conditions de base susceptibles de
favoriser les démarches partenariales. La construction d’une telle démarche peut partir d’une instance politique de
partenariat ou d’une structure technique ou administrative. Il est néanmoins recommandé que la mise en place d’une
démarche partenariale s’effectue progressivement à partir de projets concrets susceptibles d’être menés à terme
rapidement.
Plusieurs travaux ont été réalisés sur la typologie des partenariats publics-privés dans les milieux économiques et en FP.
On y distingue quatre types de partenariats : l’information, la consultation, la concertation et la contribution. Les
collaborations présentées dans ces différents partenariats illustrent le niveau d’implication que les partenaires
entretiennent ou peuvent entretenir. Cette typologie n’est que pédagogique. En effet, un pays peut se situer à des
niveaux de partenariat différents, de manière simultanée, en fonction de l’angle d’approche utilisé, notamment par
secteur, processus/fonction ou par acteur.
L’information
L’information consiste à renseigner les autres acteurs ou à se renseigner par divers canaux, ainsi qu’à informer et à
explorer les pistes de collaboration. Elle ne s’accompagne généralement d’aucun engagement. Les relations entre les
acteurs/partenaires sont très faibles. Le partenariat informatif correspond au niveau le plus faible d’interaction entre
les acteurs publics, privés et la société civile engagés dans la FP. Il ne correspond pas à un véritable fonctionnement
partenarial, mais les échanges d’informations entre les acteurs leur permettent de se connaître et de développer une
culture commune qui est le creuset d’un développement partenarial plus évolué.
La consultation
C’est l’action de demander un avis ou un conseil, motivé ou autorisé de quelqu’un sur un sujet. Elle est caractérisée par
des réunions ou d’autres moyens de collecte d’information initiés par le demandeur pour recueillir les avis des
personnes ou structures consultées. Ce dernier peut tenir compte ou non des avis reçus. La consultation peut se faire à
travers des organes mis en place et regroupant les partenaires, ou bien par projet, ou individuellement.
Pour la FP, la consultation consiste à recueillir l’avis ou le conseil motivés d’acteurs compétents sur la gestion des
systèmes de FP ou sur leur mise en œuvre. Cet avis peut être relatif à la politique de formation, aux stratégies et aux
contenus des formations, aux mécanismes de financement, à la gestion des établissements et des autres espaces de
formation, aux modes de validation et, éventuellement, à la décentralisation des pouvoirs. Elle ne nécessite aucun
engagement formel de la part des partenaires, mais par souci de transparence, elle devrait s’accompagner d’une rétro-
information concernant les suites données en lien avec les avis reçus. Les partenaires développent alors une culture de
dialogue, mais un seul des partenaires, en général les pouvoirs publics, décide des objectifs du projet et du dispositif de
formation.
Un partenariat consultatif n’existe qu’à partir du moment où les pouvoirs publics ou les secteurs privés prennent
l’engagement de consulter les autres partenaires avant d’élaborer ou de modifier le dispositif de formation ou de mettre
en œuvre un processus ou une fonction de la FP et du moment. Les partenaires consultés doivent aussi y participer avec
conviction. Les organisations professionnelles nationales et déconcentrées consultent la base de la branche économique
qu’elles représentent pour répondre aux consultations lancées par les autorités.
3 Dictionnaire critique de l’action sociale, sous la direction de J.-Y. Barreyre, Fayard, Paris, 1995.
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La concertation
La concertation est une discussion entre deux ou plusieurs parties prenantes en vue d’aboutir à un accord pour prendre
une décision ou pour préparer une action commune. Les décisions sont prises avec ceux qui auront à les mettre en
œuvre ou à en supporter les conséquences. La concertation met donc en commun les idées et les propositions des
différents partenaires, et permet de développer leurs complémentarités. Elle est généralement mise en place à
l’intérieur d’un cadre formel, par exemple des commissions partenariales, et conduit à des relations beaucoup plus
suivies, reposant sur un engagement moral de donner suite aux décisions prises lors de la concertation. Dans le cas de
la FP, la concertation peut porter aussi bien sur la politique nationale que sur des projets spécifiques. Les engagements
pris doivent être respectés et mis en œuvre par chacun des partenaires.
Les acteurs partagent généralement les objectifs suivants : une meilleure adaptation des qualifications des personnes
formées aux besoins de l’économie ; une meilleure préparation des personnes en formation aux réalités du monde
économique et des entreprises ; la mise en place de filières de formation débouchant de façon plus systématique sur
des emplois ; éviter l’émergence ou la subsistance de systèmes de formation et de certification concurrents, non
seulement entre les secteurs privés et publics, mais aussi entre les différents ministères en charge de la formation ;
accroître le nombre de personnes formées ; adapter les formations aux nouveaux défis de l’économie ; adapter ou
développer un système d’orientation scolaire orientant les élèves vers les filières de FP porteuses sur le marché du
travail.
La concertation implique que les partenaires soient organisés et structurés de manière efficace. Les milieux
économiques se regroupent en organisations représentatives du monde du travail sous la forme d’associations
professionnelles faîtières nationales ou par branche d’activité. Elles regroupent les associations, les chambres, les
syndicats, locaux et/ou sectoriels qui représentent les entreprises privées de toutes tailles, formelles ou informelles.
L’enjeu est encore plus grand pour les acteurs de la société civile car, si des réseaux d’organisations non
gouvernementales (ONG) et d’organisations de la société civile (OSC) existent, la structuration des parents des
apprenants et des apprenants est très déficitaire dans la plupart des pays qui ne sont pas encore rentrés dans une
optique de participation accrue de ces catégories d’acteurs. Le partenariat concerté implique que les ministères
concernés abandonnent une partie de leurs prérogatives au bénéfice des partenaires privés, des acteurs
communautaires ou des pouvoirs déconcentrés, tout en imposant un cadre et exerçant la surveillance nécessaire.
La contribution
La contribution est la part apportée à une action ou à une dépense commune ou les deux à la fois. Cette mise en commun
des ressources s’accompagne d’un partage des responsabilités et des décisions. Les partenaires définissent ensemble
les objectifs à atteindre dans le cadre de la réalisation d’un projet ou dans la mise en œuvre d’un dispositif de formation
et partagent la responsabilité du financement et/ou de la gestion. Elle représente le niveau le plus élevé d’une relation
partenariale. Le partenariat contributif est celui dans lequel l’État, les acteurs de l’économie et ceux de la société civile
s’engagent à agir ensemble sur l’ensemble du dispositif de formation ou sur des projets communs par un cofinancement
et/ou une cogestion. Dans un partenariat contributif, les objectifs sont définis en commun et tous les partenaires se
voient attribuer des rôles et des responsabilités. Ces derniers, ainsi que les modalités organisationnelles et
opérationnelles du partenariat, sont définis soit par la législation nationale et/ou locale, soit par des accords entre les
partenaires. Les actions des acteurs publics et privés et leurs contributions peuvent couvrir l’ensemble des fonctions du
processus de la FP afin de rendre le dispositif de formation compatible aux besoins du marché du travail.
Les ministères concernés sont responsables de la politique de FP et de sa planification mais, dans un souci d’efficacité
et d’adéquation avec la demande économique et sociale, ils s’associent aux représentants de l’économie privée et des
organisations sociales pour atteindre ces objectifs. Parallèlement aux enseignements techniques dans les écoles
publiques, les gouvernements cherchent à promouvoir des formations en milieu de travail, en alternance entre
l’entreprise et les centres d’enseignement professionnel. Leur développement passe nécessairement par un partenariat
avec les milieux économiques privés.
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5. Les prérequis et les recommandations
Le tableau ci-dessous spécifie les prérequis pour l’élaboration de chacun des types de partenariats décrits
précédemment. Il incorpore également les recommandations pour les différentes fonctions des processus. Il faut noter
que les prérequis et les recommandations sont cumulatifs, c’est-à-dire que pour un type de partenariat, il faut avoir
respecté les exigences des prérequis et des recommandations du type de partenariat précédent et les exigences des
prérequis et des recommandations du type de partenariat à construire ou à mettre en place. Toutefois, cela n’implique
pas que pour choisir un type de partenariat, il faut passer successivement par les types précédents.
TYPES DE
PARTENARIATS
INFORMATIF
PRÉREQUIS POUR LES ACTEURS
RECOMMANDATIONS POUR LES FONCTIONS
• Tous les acteurs développent une volonté de se tenir
mutuellement informés.
• Identifier les outils et les canaux d’information
et de communication à utiliser.
• Tous les acteurs ont une volonté de recueillir ou de
demander l’information.
• Diffuser des informations pertinentes, fiables et
utilisables par les autres acteurs.
CONSULTATIF
• Les pouvoirs publics ont une volonté affichée de
développer une FP qui répond aux besoins socio-
économiques.
• Les pouvoirs publics ont une volonté affichée de
mettre en place un partenariat avec le secteur privé et la
société civile.
• Les acteurs privés et sociaux sont organisés et
structurés.
• Les ministères responsables mettent en place des
organes ou des mécanismes de consultation s’ils
n’existent pas et prennent l’initiative de les activer
régulièrement.
• Les acteurs consultés se préparent aux consultations
par des enquêtes/études documentées.
• Les acteurs privés et de la société civile ont une prise
de conscience qui les incite à participer au dialogue avec
les acteurs publics.
• Les acteurs s’engagent à donner leurs avis et à faire des
propositions.
• Les responsables de la politique de formation prennent
en compte les avis exprimés par les organes de
consultation.
• Les acteurs privés et de la société civile désirent avoir
des avis et des suggestions d’amélioration par rapport
aux actions de FP qu’ils réalisent.
• Identifier les domaines de consultation des
partenaires.
• Élaborer, le cas échéant, les textes législatifs et
réglementaires nécessaires à la mise en œuvre de
consultations dans le cadre du partenariat.
• Consulter les partenaires avant, pendant et
après l’élaboration de la politique de FP.
• Initier une approche pédagogique qui nécessite
l’implication des partenaires privés aux
différentes étapes d’élaboration des documents
de référence.
• Recueillir l’avis des partenaires relatifs aux
processus de formation et d’évaluation des
apprenants dans les établissements.
Incorporer des partenaires à titre consultatif
dans le cadre institutionnel de pilotage aux
niveaux national, régional et local
(établissement).
• Consulter les acteurs économiques sur leurs
besoins actuels en matière de formation actuels
ainsi que sur les évolutions prévisibles.
• Consulter les acteurs économiques et ceux de
la société civile sur l’analyse évaluative du
dispositif.
CONCERTATIF
• Les acteurs publics et les acteurs privés affichent leur
volonté de mettre en place des cadres de concertation,
de les faire fonctionner et de les animer.
• Les acteurs se réunissent dans des cadres de
concertation mis en place de façon formelle par une
disposition réglementaire.
• Les pouvoirs publics prévoient les ressources
nécessaires au fonctionnement du cadre de
concertation.
• Identifier et s’entendre sur les domaines de
concertation des partenaires.
• Mettre en place des cadres de concertation
institutionnalisés relatifs à tous les processus de
la FP.
• Mettre en place une approche pédagogique
impliquant et responsabilisant les acteurs privés
au processus d’élaboration des référentiels de
formation.
• Les membres des cadres de concertation sont traités
de manière respectueuse et équitable.
• Les acteurs privés et la société civile sont compétents
et volontaires dans leurs domaines de concertation.
• Mettre en place un système inclusif de tous les
acteurs dans le cadre de l’évaluation et de la
certification et dans la gestion des établissements
de formation.
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