Droit à la mobilité
1. Mettre en place un atelier vélos
1. Contexte et description
Il s’agit de faciliter l’accès au vélo pour tous, ce qui
permet une autonomie de la personne dans le cadre
de ses déplacements, qu’elle soit actrice de sa mobi-
lité et cela à un moindre coût. Le vélo est également
un mode de déplacement beaucoup plus rapide qu’à
pied. Un tel atelier vise la réparation et l’entretien
du vélo et peut également constituer pour les plus
jeunes un premier contact, un lieu d’apprentissage
en vue d’exercer la profession de vélociste et inci-
tera peut-être ceux-ci à s’orienter vers une forma-
tion en gestion donnée par l’IFAPME ou le CEFA.
L’activité, de par elle-même, procure un sentiment
de satisfaction et de valorisation à l’issue de la répa-
ration du vélo. Elle permet aussi de tisser des liens
lors de l’échange des conseils pratiques, un transfert
de savoir et de régler par soi-même les pépins tech-
niques de base que l’on rencontre en roulant à vélo.
Cette action participative peut être considérée
comme une bonne pratique car elle renforce la cohé-
sion sociale et évite le gaspillage par la réutilisation et
la revalorisation de vélos. En parallèle à ces ateliers
peuvent se tenir des formations à l’apprentissage
du vélo, au code de la route, à la lecture des cartes
routières, des ateliers de customisation des vélos.
Toutes ces activités vont permettre de développer
les compétences des apprenants qui s’inscrivent
dans une démarche personnelle qualifiante. Au tra-
vers de la mise en place des ateliers vélos et des
autres activités liées au vélo, c’est la santé même
des citoyens qui s’en trouve améliorée. Cela favorise
notamment la pratique du sport et le bien-être qui en
découle.
2. Publics cibles
Les personnes précarisées et/ou éloignées des
solutions de mobilité classiques, des habitants de
quartiers de logements sociaux, les personnes en
formation alpha, les stagiaires en insertion de la
Régie des quartiers, des personnes handicapées…
Toute personne n’ayant pas ou peu de pratique du
vélo.
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Cohésion sociale, droits fondamentaux et lutte contre la pauvreté – Guide de bonnes pratiques locales 3. Parties prenantes
5. Conditions de réussite
Droit à la mobilité
– Le Plan de cohésion sociale au travers de ses
travailleurs sociaux.
– La Société de logement de service public par la
mise à disposition d’un local.
– Différentes collectivités actives dans le secteur du
vélo et/ou du handicap (par ex : L’asbl Pro-vélo,
l’asbl GRACQ, l’asbl La Cordiante…) afin d’assurer
les formations ou l’encadrement des apprenants.
– L’asbl Lire et Ecrire pour son soutien lors de
l’apprentissage.
– La Région wallonne via le projet de commune
pilote « Wallonie, ville cyclable ».
– Le Service d’Aide à la Jeunesse soit en tant
qu’initiateur du projet ou en tant que partenaire.
– L’Intercommunale de gestion des déchets qui
remet les vélos à disposition à la suite des collectes
effectuées dans ses parcs à conteneurs mais aussi
la Police et le service des Travaux.
4. Mise en œuvre
– Mise à disposition par la Société de logement
de service public d’un local au sein d’un quartier
de logements sociaux par le biais de la signature
d’une convention de mise à disposition. Le local
peut être également mis à disposition par un autre
acteur local (commune, Maison de jeunes…).
– Désignation d’une personne chargée de
la
– Constitution d’un groupe d’apprenants (maximum
– Etablissement d’un horaire d’activités régulier.
– Obtention d’un brevet par les participants à l’issue
formation.
10 personnes).
de la formation.
leur brevet.
– Distribution de vélos aux participants ayant obtenu
le
– Veiller à ce que
local soit bien situé, de
préférence au sein d’un quartier de logements
publics et qu’une quantité importante de vélos et
d’outils puisse être stockée.
– Matériel adéquat et de bonne qualité mis à
disposition et pièces de rechange de récupération
à bas prix disponibles.
– Qualité pédagogique de l’encadrant.
– A
l’atelier de
réparation de vélos doit être
idéalement adjoint un atelier de vente de vélos à
prix démocratique et une formation à la conduite
du vélo devrait être prévue.
– Communication sur l’atelier via Facebook, une
brochure informative sur les activités du quartier, le
bulletin communal.
– Présence pérenne des acteurs principaux basée
sur une relation de confiance et de réciprocité.
– Bénéficier de fonds suffisants lors du lancement
du projet (espace de stockage, espace d’atelier,
achat d’outils, défraiement des bénévoles…).
– Renouveler les partenariats pour attirer les nou-
veaux apprentis.
6. Pratique exemplative
La Ville d’Ottignies-Louvain-La Neuve
loue
les anciens bureaux de l’Immobilière publique du
Brabant wallon et le garage y attenant. Le bâtiment
principal occupe le rôle de maison associative dans
laquelle sont réunies plusieurs associations (Alpha,
job coaching, EDD…) tandis que le garage et les
caves servent à lancer un atelier de réparation de
vélos. Cet atelier est actuellement pris en charge
par l’asbl La Cordiante qui intègre à l’atelier des
personnes porteuses d’un handicap. La Ville
récupère des vélos, les répare et les revend à un prix
démocratique situé entre 20 et 80 euros. Le Gracq
propose aussi des ateliers de soutien à la réparation
des vélos en vue de former ceux qui le souhaitent aux
petites réparations auxquelles chaque cycliste doit
pouvoir faire face.
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