Modèles
de cursus
pour la formation
au journalisme
Version francophone
« Théophraste »
Organisation
des Nations Unies
pour l’éducation,
la science et la culture
!
© UNESCO 2009
Les auteurs de cette étude sont seuls responsables du choix et de la présentation des faits
ainsi que des opinions exprimées qui ne sont pas nécessairement celles de l’UNESCO et
n’impliquent pas l’Organisation.
Les désignations employées et la présentation de l’information ne reflètent pas l’expression
d’une opinion de la part de l’UNESCO concernant le statut légal d’un pays, territoire, ville
ou région, ses autorités ou la délimitation de ses frontières.
CI-2009/ws/4
Table des matières
II. Avant propos de la version francophone
I.
Préfaces
III. Contexte
IV.
Introduction
V.
Programmes de formation au journalisme
VI. Description des cours
VII. Annexes
1. Diplômes en journalisme
2. Compétences journalistiques
3. Déclarations officielles
4. Documents du réseau Théophraste
5. Détails des cours proposés
VII. Contributeurs
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I. Préfaces
Au cours de ces dernières années, le nombre de débouchés offerts par les
médias dans les pays en voie de développement et les démocraties émergentes
a crû rapidement. Le rôle crucial rempli par le journalisme dans la promotion
de la démocratie a été de plus en plus reconnu, et il en a découlé une demande
urgente de journalistes bien formés. En tant que principale agence de l’ONU
dans les domaines de la promotion de la liberté d’expression et de l’accès à
l’infor mation et à la connaissance, l’UNESCO a pris diverses initiatives afin
d’améliorer la qualité de la formation au journalisme dans le monde entier.
En décembre 2005, en réponse à de nombreuses demandes d’États membres
concernant une aide dans la conception de programmes d’études de formation
au journalisme, l’UNESCO a convoqué une réunion consultative d’experts à Paris.
Le but principal de la consultation était l’identification des cours qui doivent
être inclus dans un programme d’études de journalisme. Une équipe de quatre
experts de l’UNESCO, à qui a été confié le développement initial de ce projet de
programmes d’études de formation au journalisme, a établi un premier projet
sur lequel a été sollicité l’avis de vingt formateurs au journalisme « seniors »,
considérés comme ayant une expérience reconnue à la suite de leur travail dans
des pays en voie de développement et dans les démocraties émergentes. Leurs
réponses se sont avérées essentielles pour l’établissement de programmes
d’études appropriés et applicables. Le projet révisé a ainsi dressé une liste de
cours à suivre, tant par l’étudiant préparant une formation de premier cycle que
par l’étudiant de second cycle, le tout accompagné d’une brève description de
chaque cours et d’un inventaire de compétences fondamentales attendues de
tout journaliste.
Des formateurs en journalisme expérimentés, travaillant dans des pays en voie
de développement ou des démocraties émergentes, ont été alors soigneusement
choisis en Afrique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord
et du Sud pour écrire les programmes de dix-sept cours fondamentaux. Le
projet de programmes d’études ainsi arrêté a été passé en revue, à Paris, lors
d’une deuxième réunion consultative d’experts de l’UNESCO, ceux-ci effectuant
la sélection d’un certain nombre de modèles de programmes de formation afin
que le document puisse être validé lors d’une présentation formelle au Congrès
mondial de formation au journalisme qui s’est tenu en juin 2007 à Singapour.
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Je remercie beaucoup les formateurs au journalisme de toutes les régions du
monde qui ont contribué à ce projet, les membres du panel d’experts, ceux qui
ont répondu aux enquêtes, ceux qui ont formellement passé en revue le projet,
ou ceux qui ont développé les programmes. J’aimerais aussi remercier ceux qui
ont réalisé le projet, les experts Michel Cobden (le coordonnateur), Stuart Adam,
Hans-Henrik Holm et Magda Abu-Fadil. Finalement, ma gratitude va à l’Asian
Media and Information Center (AMIC) et au Congrès mondial des formations au
journalisme (CMFJ) qui nous ont permis d’introduire ces programmes d’études
à leur congrès commun à Singapour.
Nous remercions vivement le réseau Théophraste des centres francophones
de formation au journalisme (réseau institutionnel de l’Agence Universitaire de
la Francophonie) pour sa contribution à cette publication. Cette contribution a
rendu possible l’identification de matériel de référence en langue française et
ont contribué à l’élaboration de cursus appropriés pour une adaptation fidèle
du Modèle de cursus de journalisme des pays francophones. Par ailleurs, cet
ouvrage contient aussi des critères d’évaluation développés par Théophraste
dans le but d’évaluer les institutions désireuses d’adapter le modèle.
Ces modèles de programmes d’études en journalisme seront également
traduits en espagnol, en arabe, en russe et dans plusieurs autres langues. Puis,
ils seront largement distribués dans les structures de formation au journalisme.
Le document est disponible sur le site Internet de l’UNESCO, avec un lien vers
une base de données de cours de journalisme et de programmes dans le monde
entier et fournira un forum interactif en ligne pour permettre aux formateurs
au journalisme et aux autres personnes de discuter des programmes d’études
et des questions afférentes. Par la suite, l’UNESCO a l’intention d’organiser
des réunions régionales pour développer des bibliographies nationales et
discuter de la meilleure manière d’adapter les programmes d’études selon les
besoins et les ressources des différents pays. Notre espoir est que les écoles
de journalisme et les formateurs individuels trouvent partout inspiration et
aide grâce à ces programmes d’études. Nous savons que le journalisme et les
programmes éducatifs qui permettent aux individus de pratiquer et mettre à
niveau leurs compétences journalistiques sont des outils essentiels pour le
soutien des principes démocratiques fondamentaux pour le développement de
chaque pays.
Abdul Waheed Khan,
Sous-directeur général
pour la Communication et l’Information de l’UNESCO
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II. Avant propos de la
version francophone
Théophraste, réseau institutionnel de l’Agence universitaire de la francophonie,
a été créé en 1994 pour contribuer au développement de la pédagogie du
journalisme, dans un esprit de solidarité et de partage des savoirs entre le Nord
et le Sud. Il était donc naturel que le réseau Théophraste apportât sa contribution
à l’important travail réalisé par l’UNESCO.
Avec l’appui des membres et d’experts issus de l’ensemble du monde
francophone, le projet a été lancé en octobre 2008. Une première rencontre,
organisée à l’Université Laval à Québec lors du sommet de la francophonie,
a permis d’engager la mise en œuvre du travail d’adaptation. Profitant de la
richesse du réseau, des groupes de travail ont été composés, unissant les
compétences d’enseignants du Nord et du Sud et de l’Europe de l’Est. Réunis à
l’École supérieure de journalisme de Lille en septembre 2009, les coordinateurs
de ces groupes ont finalisé la réalisation de ce guide.
Nous avons procédé à l’adaptation la plus fidèle possible du texte Model Curricula
for Journalism Education1 en utilisant les renvois en bas de page pour indiquer
les précisions qui nous semblaient nécessaires. La seconde partie de l’ouvrage
est la contribution originale de Théophraste au guide de l’UNESCO. En publiant
un certain nombre de propositions de cours issus d’universités et d’écoles de la
francophonie, nous ne tentons pas d’imposer un modèle, mais bien au contraire
de donner au lecteur le matériel lui permettant de confronter et d’enrichir sa
propre pratique.
Enfin, nous publions dans les annexes la charte du réseau, les critères d’évaluation
des écoles de journalisme francophones ainsi qu’une réflexion sur la sélection
et le recrutement des étudiants, futurs journalistes. Ces éléments, nous
l’espérons, aideront les établissements à s’auto-évaluer et à identifier tant leurs
points d’excellence que leurs marges de progression. Nous souhaitons pouvoir
faire évoluer ce guide dans les années qui viennent et engageons les lecteurs
à nous faire parvenir leurs réactions et contributions (guide@theophraste.info).
1
UNESCO Series on Journalism Education, UNESCO, 2007.
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La formation au journalisme revêt un caractère spécifique et se démarque des
autres secteurs de la communication. Que l’UNESCO et l’Agence universitaire
de la francophonie soient ici remerciées pour leur soutien qui a permis de
réaffirmer cette spécificité et a rendu possible cette publication.
Nous adressons un remerciement particulier au professeur Frédéric Antoine de
l’École de journalisme de Louvain (Belgique) qui a assumé la lourde tâche de
coordonner cet ouvrage.
Pascal Guénée
Président du réseau Théophraste
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III. Contexte
En décembre 2005 à Paris, l’UNESCO a organisé une réunion de formateurs au
journalisme. Son but : mettre au point les grands traits d’un programme d’études
de formation au journalisme destiné aux pays en voie de développement et aux
démocraties émergentes. Cette initiative répondait aux demandes provenant
d’États membres de l’UNESCO qui cherchaient à intégrer des programmes de
for mation au journalisme dans leurs systèmes éducatifs.
Après cette réunion, l’UNESCO a désigné un groupe de travail2 dont la mission
était de concevoir un programme d’études détaillé et de le présenter au premier
Congrès mondial de formateurs au journalisme à Singapour, en juin 2007.
Avertissement sur la spécificité de la version francophone
Ce premier travail, qui n’avait pas recouru à la compétence spécifique de
spécialistes de la formation au journalisme provenant du monde francophone, a
établi les grands axes d’une formation de base dans le domaine, mais dans une
perspective que l’on peut essentiellement qualifier d’anglo-saxonne. Soumis fin
2007 à des formateurs francophones en journalisme, et nourri des expériences
du Nord et du Sud, le texte a semblé à ces experts devoir être assez largement
amendé afin d’être adapté à leurs valeurs, à leurs pratiques et à leurs cadres
d’enseignement.
Ce travail de traduction et d’adaptation, que l’UNESCO a souhaité voir porter
davantage sur les contenus des cours proposés que sur la structure des
programmes envisagés, a été confié aux membres du réseau Théophraste.
Réseau institutionnel de l’AUF (Agence universitaire de la francophonie), le
réseau Théophraste rassemble des centres francophones de formation au jour-
nalisme3. Composé à la fois d’écoles professionnelles, de centres de perfec-
2 Composé de Michel Cobden [coordonnateur], G. Stuart Adam, Hans-Henrik Holm et
Magda Abu-Fadil.
3 Le réseau regroupe pour le moment les centres de formation au journalisme suivants :
Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC),
Tunis, Tunisie ; Centre d’études des sciences et des techniques de l’information (CESTI)
Dakar, Sénégal ;Centre romand de formation des journalistes (CRFJ) Lausanne,
Suisse ; École supérieure de journalisme de Lille (ESJ) ; École supérieure des sciences
et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC) Yaoundé, Cameroun ;
Institut des hautes écoles des communications sociales (IHECS) Bruxelles, Belgique ;
Institut pratique du journalisme (IPJ) Paris, France ; Institut de presse et des sciences