Chapitre 3 Rationnement du chien et du chat en bonne santé
Chapitre 3
Rationnement du chien et
du chat en bonne santé
Les formules de calculs d’énergie présentées précédemment sont valables pour des
animaux « standards » ayant une activité normale. Il faut maintenant adapter l’apport
énergétique à l’animal présent devant soi. L’effet de la race chez le chien, le stade
physiologique (croissance, adulte, reproduction) et les pathologies sous-jacentes
doivent être pris en compte pour moduler l’apport énergétique. Par ailleurs, ces calculs
s’appliquent au plus grand nombre, mais il est toujours nécessaire d’ajuster les apports
en réponse au rationnement (évolution du poids).
1. Adaptation raciale du besoin énergétique
La race du chien influe sur la dépense énergétique de l’individu, et ce en fonction de
différents critères :
a. le tempérament (qui définit le niveau d’activité du chien) : un jack russell terrier n’a
pas la même activité « naturelle » qu’un pékinois ;
b. la fourrure : cela conditionne les déperditions de chaleur, les mieux armés étant les
chiens nordiques adaptés au froid (terre-neuve, husky…) ;
c. la taille et plus particulièrement la surface corporelle : un lévrier a une grande surface
de peau comparé à un bouledogue de même poids. S’ajoute à cela la quantité de
muscles de l’animal, qui conditionne comme nous l’avons la dépense énergétique.
RACE
BESOIN
COEFFICIENT À APPLIQUER AU BEE
Races nordiques : husky,
malamute, terre-neuve…
Retriever : labrador, golden
Beagle, cocker
Diminué
Diminué
Moins 20 % soit BEE x 0,8
Moins 10 % soit BEE x 0,9
Lévriers, dogue allemand, terriers
Augmenté
Plus 10 % soit BEE x 1,1
Adaptation de l’apport énergétique en fonction de la race du chien.
BEE (kcal EM/j) = 130 P0,75 (P, poids idéal du chien en kg).
Ces adaptations sont valables, quel que soit le statut physiologique de l’animal
(croissance, adulte, reproducteur ou âgé).
Chez le chat, il n’y a pas d’adaptation raciale du besoin énergétique. Seul le tempérament
intervient, en dehors du statut physiologique.
Le conseil est de toujours choisir l’apport énergétique le plus bas dans le cas où deux
solutions se présentent : la variation de poids dans le temps indiquera les ajustements
à faire par la suite.
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Alimentation du chien et du chat
2. Adaptation aux différents stades physiologiques
2.1 Le chaton et le chiot
La croissance est une période essentielle qui conditionne toute la vie de l’animal.
Par rapport aux besoins de l’adulte, l’apport de tous les nutriments doit être supérieur
chez le jeune.
La croissance s’apprécie par l’augmentation de la hauteur au garrot (croissance staturale)
et du poids (croissance pondérale). Alors que la croissance staturale est déterminée
génétiquement, la croissance pondérale est directement liée à l’alimentation du chiot
ou du chaton : celle-ci doit donc être contrôlée pour éviter les excès.
Les apports énergétiques en fonction de l’âge présentés ci-dessous sont indicatifs et les
changements de quantité d’aliment doivent toujours être progressifs. Le coefficient lié
à la race doit être appliqué également chez le chiot.
ÂGE DU CHAT EN SEMAINES MOIS
APPORT ÉNERGÉTIQUE
20-25 kcal EM/100 g de poids
Nouveau-né
Avant sevrage
10 semaines (2,5)
20 semaines (5)
30 semaines (6)
Plus de 40 semaines (> 10)
Adaptation de l’apport énergétique en fonction de l’âge du chat.
BEE (kcal EM/j) = 60 x P (P, poids idéal actuel du chaton en kg).
Exemple : un chaton de 10 semaines de 1,1 kg, BE = 60 x (1,1) x 2 = 132 kcal EM/j
Chez le chien, la variété des formats oblige à penser en fonction du poids du chiot par
rapport au poids adulte estimé. Dans ce cas, il faut se référer au gabarit des parents, et
quand cela est impossible, à une estimation personnelle (standard, race approchante…).
Rappelez-vous qu’il vaut mieux sous-estimer que surestimer l’apport énergétique !
PROPORTION DU POIDS DU CHIOT
PAR RAPPORT AU POIDS ADULTE
APPORT ÉNERGÉTIQUE
25 kcal EM/100 g de poids
Nouveau-né
Avant sevrage
Poids chiot < 40 % du poids adulte Poids chiot 50 % du poids adulte Poids chiot 80 % du poids adulte Adulte BEE x 4 BEE x 2 BEE x 1,6 BEE x 1,3 BEE BEE x 3 BEE x 2 BEE x 1,6 BEE x 1,2 BEE Adaptation de l’apport énergétique en fonction de l’âge du chien. BEE (kcal EM/j) = 130 P0,75 (P, poids idéal actuel du chiot en kg). Exemple : un « grand » labrador mâle de 4 mois pesant 17 kg. Poids adulte estimé = 35 kg. (P chiot/P adulte) x 100 = (17/35) x 100 = 48 % ; BE = 130 x (17)0,75 x 1,6 ≈ 1 740 kcal EM/j Chez le chien, les risques nutritionnels sont différents, que l’on s’occupe des petites races ou des grandes races. Chez les petites races, où le pic de croissance a lieu vers 4 mois, le risque majeur est l’obésité. En revanche, chez les grandes races, le pic de croissance est plus tardif (6 à 8 mois) : c’est la croissance osseuse qui est la plus délicate. L’obésité © CEF - Centre Européen de Formation PIC DE PIC DE CROISSANCE : période où la vitesse de croissance (gain de poids quotidien) est maximale. La demande énergétique est alors maximale. 42 Chapitre 3 Rationnement du chien et du chat en bonne santé chez le chiot de grande race est cependant fréquente, un chiot dodu (par exemple chez le labrador) est souvent préféré ! Au pic de croissance (caniche : 4 mois ; labrador : 6 mois ; dogue allemand 8 mois), le chiot pèse les deux tiers de son poids adulte, en prenant toujours le poids idéal du chiot. Par exemple, un chiot labrador de 6 mois pesant idéalement 20 kg fera environ 30 kg adulte. Jusqu’au pic, la croissance du chiot concerne surtout son squelette. Par la suite, sa masse musculaire se développe, en même temps que les caractères sexuels secondaires (qui suivent la puberté). Donner à manger en excès et surtout beaucoup de protéines à un jeune chiot (avant son pic de croissance) n’a jamais développé sa masse musculaire, mais sa masse graisseuse ! Cela induit également une vitesse de croissance rapide, ce qui favorise les troubles ostéoarticulaires chez les chiens de grandes races. C’est une erreur souvent commise par les propriétaires de chien dont l’aspect doit être musclé (« staff », rottweiller…). La prévention de l’obésité doit débuter dès le sevrage, et pour le propriétaire, dès l’arrivée de l’animal dans le foyer. Un excès d’énergie induit un surpoids (croissance pondérale excessive) qui favorise les déformations du squelette, en particulier chez les chiots de grande race ou de race géante. Cet excès provoque également la multiplication des adipocytes prédisposant l’adulte à l’obésité. C’est pourquoi l’alimentation à volonté (quantité non restreinte) en libre-service est déconseillée. ADDIPI OCYTESES : ADIPOCYTES : cellules graisseuses. Une ration quotidienne pesée et répartie en trois ou quatre repas est un mode d’alimentation plus sûr pour les chiots, notamment les gourmands, ou ceux dont les besoins caloriques sont plus faibles que la moyenne (retriever, husky). Le libre-service sera parfois prescrit pour les chiots ayant un besoin calorique élevé (lévriers) et/ou un appétit faible. Le besoin en calcium du chiot est légèrement supérieur à celui de l’adulte, mais l’excès comme la carence sont dangereux. L’excès de calcium, par distribution de suppléments de calcium en plus d’un aliment complet, reste trop fréquent. Cet excès est toxique pour la croissance osseuse (ostéochondrose, radius-curvus), notamment chez les chiots de grandes races. Les carences, associées à des rations ménagères (type viande, légumes, riz, huile) non complémentées en calcium et vitamines donnent lieu à l’ostéofibrose juvénile avec fractures spontanées (maladie dite « des os de papier »). Ainsi, les propriétaires ne doivent pas distribuer de compléments minéraux et/ou vitaminiques avec les aliments complets industriels (quel que soit le lieu d’achat) sans prescription du vétérinaire. En revanche, une alimentation ménagère doit être systématiquement complémentée en minéraux et vitamines, et toujours sous prescription médicale. Dans tous les cas, conseiller aux propriétaires de peser l’animal toutes les semaines et de noter sur une feuille (mise dans le carnet de santé) le poids et la quantité d’aliments ingérés. Il est également intéressant de montrer aux propriétaires comment évaluer l’état corporel de leur animal, seul critère utilisable chez l’animal en croissance. 2.2 Le chat et le chien adultes L’entretien constitue un état stable chez l’animal adulte qui conserve un poids corporel constant, un état général corporel, graisseux et musculaire correct. À partir du calcul de BEE présenté précédemment, il convient d’adapter cet apport aux caractéristiques de l’animal. © CEF - Centre Européen de Formation 43 Alimentation du chien et du chat • Adaptation suivant l’activité de l’animal Les adaptations du BE en fonction de l’activité de l’animal sont présentées dans le tableau suivant. COMPORTEMENT/ACTIVITÉ APPORT ÉNERGÉTIQUE Léthargique/inactif Calme/peu actif Normal Agité/actif Hyper agité/très actif Moins 30 % soit BEE x 0,7 Moins 10 % soit BEE x 0,9 BEE Plus 10 % soit BEE x 1,1 Plus 20 % soit BEE x 1,2 Adaptation de l’apport énergétique en fonction de l’activité du chat et du chien. BEE (kcal EM/j) = 130 P0.75 (P, poids idéal du chien en kg) ; BEE (kcal EM/j) = 60 x P (P., poids idéal du chat en kg). QU’EST-CE QU’UN ANIMAL AYANT UNE ACTIVITÉ NORMALE ? Chez le chat, c’est un animal qui peut sortir quand il le veut pour chasser. Chez le chien, c’est un animal qui a également un accès illimité à un grand jardin et qui va passer sa journée à courir après toutes les personnes s’approchant de la propriété. Un chien sortant 1 à 2 heures par jour, même détaché, est un chien peu actif ! Le chat d’appartement est peu actif voire inactif, suivant la taille de l’appartement, l’espace explorable par le chat (endroits en hauteur) et les séances de jeu avec le propriétaire.. • Adaptation suivant l’âge de l’animal L’âge n’a pas d’effet direct sur les besoins énergétiques de l’animal. C’est plutôt à travers les changements d’activité que cela se fait sentir. Chez le chat, il y a peu de modifications de la dépense énergétique en fonction de l’âge. L’animal qui vit en appartement… est toujours aussi inactif ! Une diminution du besoin énergétique est sensible quand le chien prend de l’âge, souvent en rapport avec des problèmes physiques (arthrose) ou métaboliques (insuffisance cardiaque). • Adaptation suivant le statut sexuel de l’animal La stérilisation diminue de 20 % (chien) à 30 % (chat) le BEE. Ainsi, en continuant à nourrir l’animal comme avant l’intervention chirurgicale, le propriétaire risque de lui faire prendre du poids, surtout s’il est inactif, car l’excès de calories est stocké sous forme de gras. Il est important de prévenir le propriétaire des risques de surpoids après une stérilisation. Ce n’est cependant pas une fatalité. Conseillez d’emblée pour les animaux inactif une diminution de 20 % des apports caloriques. Là encore, proposez aux propriétaires de peser l’animal (pour le chat, dans son panier) tous les quinze jours suivant l’intervention. Pour les animaux adultes, si le poids augmente régulièrement et dès qu’il dépasse 5% du poids initial, conseillez de faire réévaluer la ration par le vétérinaire. Pour les animaux en croissance, seule l’estimation de l’état corporel permet de suivre l’évolution : proposez aux propriétaires de la faire tous les quinze jours. STÉRILISATION, QUEL QUE SOIT L’ÂGE APPORT ÉNERGÉTIQUE Chat Chien Moins 30 % soit BEE x 0,7 Moins 20 % soit BEE x 0,8 Adaptation de l’apport énergétique lors de stérilisation du chien. (BEE (kcalEM/j) = 130 P0.75 ; P, poids idéal actuel du chien en kg) et du chat BEE (kcal EM/j = 60 x P (poids idéal du chat en kg), quel que soit l’âge de la stérilisation. 44 © CEF - Centre Européen de Formation Chapitre 3 Rationnement du chien et du chat en bonne santé 3. L’animal reproducteur 3.1 La femelle en gestation L’idéal est de mettre à la reproduction une femelle adulte, jeune, en bonne santé et de poids correct (ni trop grosse, ni trop maigre). Pendant la gestation, la femelle fournit, en plus de l’entretien de son corps, les nutriments nécessaires à la croissance des embryons puis des foetus (surtout en protéines et minéraux). Plus la portée est nombreuse et plus la gestation avance, plus les besoins de la femelle seront importants. Parallèlement, son appétit diminue en fin de gestation (manque de place pour l’estomac, inconfort…). Si ses besoins ne sont pas respectés, les conséquences se manifestent chez la femelle et sa portée : mise bas difficile, nouveau-nés peu nombreux et de faible poids induisant une diminution de leur taux de survie, gestation suivante compromise. La ration alimentaire (qualité, équilibre en nutriments, quantité) et les variations de poids de la femelle doivent être régulièrement évaluées depuis la saillie jusqu’à la mise bas. Jusqu’à la 5e semaine de gestation, les besoins alimentaires de la chienne ne changent pas. En effet, les chiots ne prennent que 20 % de leur poids de naissance pendant cette période. Les 80 % restants seront pris pendant les trois dernières semaines ! C’est pourquoi les apports énergétiques seront augmentés progressivement de 10 % par semaine de la 5e semaine à la mise-bas. Cette augmentation sera modulée en fonction de la taille de la portée (importance de l’imagerie médicale) et des variations de poids de la chienne. La chienne ne doit pas engraisser pendant la gestation : si son état corporel est normal, elle ne doit pas prendre plus de 25 % entre la saillie et les jours qui précèdent la mise bas. Un aliment « entretien » de bonne qualité convient généralement en début de gestation. En revanche, le passage progressif sur la 5e semaine vers un aliment destiné au chiot est plus adapté. Un tel aliment est plus dense en énergie (davantage de calories au 100 g) et plus riche en protéines (RPC plus élevé). Les rations ménagères (mélange viande, légumes et riz) doivent être adaptées et supplémentées en huile (acides gras) par le vétérinaire et complément minéral et vitaminé adapté. La ration sera fractionnée en trois repas par jour. Chez les chiennes ayant très peu d’appétit ou attendant une portée très nombreuse, l’aliment peut être laissé en permanence à disposition. Contrairement à la chienne, la lactation chez la chatte dépend des réserves graisseuses présentes à la mise bas. Ainsi, depuis l’accouplement, le poids de la chatte doit augmenter régulièrement, et jusqu’à 50 % de plus en fin de gestation. Un aliment destiné au chaton est donné en libre-service dès le début de la gestation. Les rations ménagères doivent être adaptées et supplémentées par le vétérinaire en huile (acides gras) et un complément minéral et vitaminé adapté. Chez les chattes en surpoids, il est grandement préférable de les faire maigrir avant la mise à la reproduction plutôt de que les restreindre pendant la gestation ! Incitez le propriétaire à peser régulièrement la femelle gestante à la clinique: tous les quinze jours les cinq premières semaines puis toutes les semaines jusqu’à la mise bas. Il faudra indiquer le poids sur le carnet de santé et dans le dossier médical. Cela permet de faire le point sur l’état de santé de la femelle et d’alerter le vétérinaire en cas d’anomalie, notamment si elle prend trop de poids. Cet accueil et cette attention sont toujours très appréciés des propriétaires. 3.2 La femelle en lactation La production de lait, et donc les besoins nutritionnels de la femelle allaitante sont directement liés au nombre de petits qui tètent. C’est le stade de la vie qui demande le plus d’apport calorique. © CEF - Centre Européen de Formation 45 IMMMUNOGLOOBULB INEEESSS :S IMMUNOGLOBULINES : protéines présentes dans le lait maternel, et aidant à la défense de l’organisme contre les agressions. Alimentation du chien et du chat Les premiers jours après la mise bas, les glandes mammaires produisent le colostrum, liquide épais très dense en énergie et riche en nutriments et immunoglobulines. Lors de la première semaine, il est progressivement remplacé par le lait. Chez la chatte et la chienne, la sécrétion lactée augmente pour être maximale à la 3e ou 4e semaine. Elle diminue ensuite progressivement et les petits sont sevrés vers la 8e semaine. Cette diminution de lactation est en relation avec la prise progressive par les petits d’un aliment solide (celui de la mère). Un abreuvement insuffisant entraîne une chute de la production lactée : mettre impérativement près de la femelle un bol d’eau fréquemment renouvelée. L’aliment « croissance » consommé pendant la gestation est toujours présenté en libre-service, chez la chatte comme chez la chienne. En général, la chatte peut être plus maigre qu’au début de la gestation, surtout si elle a une portée nombreuse. La chienne retrouve le plus souvent son poids de saillie à la fin de la lactation. La pesée régulière des chatons et des chiots par le propriétaire est indicative de la qualité de la lactation. Cependant, des petits vigoureux, régulièrement repus sont la preuve d’une lactation suffisante. Le poids de la mère et l’état de ses mamelles doivent être régulièrement suivis. Après le sevrage de la portée, la femelle doit récupérer un état corporel satisfaisant avant toute nouvelle mise à la reproduction. 3.3 Le mâle reproducteur Les besoins énergétiques des mâles reproducteurs représentent ceux d’un animal normalement actif. Des saillies trop fréquentes nuiront à la qualité du sperme avant de faire maigrir l’animal ! BE (kcal EM/j) = BEE x race x stade physiologique x activité ; avec BEE = 130 x PO,75 RACE COEFFICIENT Races nordiques Beagle, cocker Lévriers, dogue allemand, terriers x 0,8 x 0,9 x 1,1 ACTIVITÉ COEFFICIENT Léthargique/ inactif Calme/peu actif Normal Agité/actif Hyper agité/ très actif x 0,7 x 0,9 x 1 x 1,1 x 1,2 STADE PHYSIOLOGIQUE COEFFICIENT 25 kcal EM 100 g Croissance Nouveau-né Avant sevrage Poids chiot < 40 % du poids adulte Poids chiot 50 % du poids adulte Poids chiot 80 % du poids adulte Gestation (5e à mise bas) + 10 % /semaine 5e - 6e, semaine 6e - 7e, semaine 7e - 8e semaine 8e semaine - mise bas Adulte Stérilisation Lactation = alimentation croissance en libre-service x 3 x 2 x 1,6 x 1,2 x 1,1 x 1,2 x 1,3 x 1,4 x 1 x 0,8 Récapitulatif du calcul du besoin énergétique du chien. 46 © CEF - Centre Européen de Formation Chapitre 3 Rationnement du chien et du chat en bonne santé BE (kcal EM/j) = BEE x stade physiologique x activité ; avec BEE = 60 x P STADE PHYSIOLOGIQUE COEFFICIENT ACTIVITÉ COEFFICIENT Croissance 20-25 kcal EM 100 g Nouveau-né Avant sevrage 10 semaines (2,5 mois) 20 semaines (5 mois) 30 semaines (6 mois) Léthargique/ inactif Calme/peu actif Normal Agité/actif Hyper agité/ très actif x 0, 7 x 0,9 x 1 x 1,1 x 1,2 x 4 x 2 x 1,6 x 1,3 x 1 x 1 x 0,7 Plus de 40 semaines (> 10 mois)
Gestation (depuis le 1er jour) =
alimentation croissance en libre-service
Lactation = alimentation croissance en libre-service
Adulte
Stérilisation
Récapitulatif du calcul du besoin énergétique du chat.
4. Rationnement ménager
Une ration ménagère est plus chère, en tant que coût quotidien, qu’un aliment complet
industriel, même de très bonne qualité. C’est principalement dû au prix de la viande
« noble » issue de la consommation humaine. Elle demande également du temps, et doit
être préparée fréquemment, même s’il est toujours possible de congeler des portions.
Malgré tous ces inconvénients, certains propriétaires ne veulent pas donner autre chose
à leur animal. Il est important de les écouter et de les entendre. Forcer la vente d’un
paquet de croquettes est toujours possible mais vous allez au devant de problèmes. Si
l’animal les refuse, vous perdez votre crédibilité auprès du propriétaire. Si l’animal le
mange, et parfois de façon gloutonne, il y a de fortes chances pour qu’il développe des
troubles digestifs (diarrhée, vomissement). Vous pouvez imaginer les conséquences en
terme d’image pour vous mais également l’institut pour lequel vous travaillez (clinique,
animalerie, salon de toilettage…) !
Vous êtes en revanche parfaitement dans votre rôle de vente, de soin et/ou de conseil
lorsque vous demandez ce que mange l’animal et si c’est « comme nous », vous devez
aller plus loin pour détecter les erreurs les plus grossières. La ration ménagère complète
et équilibrée est toujours possible, mais elle doit être vérifiée par un vétérinaire. En effet,
le simple mélange de viande, de riz et de légumes ne couvre pas les besoins en acides
gras essentiels, minéraux (surtout le calcium) et vitamines. Les indications présentées
ici vous permettront de juger de la ration donnée par le propriétaire et d’en corriger les
erreurs les plus grossières, en attendant l’évaluation par un vétérinaire.
4.1 Principe du rationnement
Le rationnement ménager consiste à mélanger des aliments frais de la consommation
humaine. Cinq ingrédients sont indispensables pour apporter la quarantaine de
nutriments essentiels :
• les protéines : l’apport de viande doit couvrir les besoins en acides aminés essentiels ;
• il faut ajouter de l’huile qui apportera les acides gras essentiels ;
• les minéraux et vitamines, en général apportés sous forme de spécialités vétérinaires ;
• les fibres (légumes) ne sont pas vitales mais assurent une bonne hygiène digestive
• les glucides sont apportés principalement sous forme d’amidon. Ils ne sont pas
et apportent du volume à la ration ;
indispensables chez le chat.
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Alimentation du chien et du chat
La méthode la plus simple est de calculer une ration à partir d’une ration ménagère type.
Celles présentées ici contiennent 200 kcal EM pour le chat et 1 000 kcal EM pour le
chien. Ce ne sont que des exemples, les recettes étant déclinables quasiment à l’infini.
Il suffit alors d’appliquer un coefficient correspondant au rapport des apports
énergétiques entre le BE et la ration-type à chaque ingrédient (Q = BE/200 pour le chat ;
BE/1 000 pour le chien).
RATION N°1
RATION N°2
INGRÉDIENTS
Viande maigre (1)
Lieu noir ou colin (2)
Huile de colza ou de soja (3)
Légumes verts cuits (4)
Riz blanc cuit (soit en riz sec)
CMV (5) Ca/P = 2 (15,5 % Ca)
75 g
0
8 g
50 g
3 g
15 g (5 g)
0
100 g
12 g
50 g
0 g
3 g
(1) Viande maigre = boeuf haché 5 % de matières grasses, blanc de volaille sans peau, porc sans gras, viande de cheval.
(2) Le thon (au naturel) et le saumon peuvent être considérés comme de la viande maigre.
(3) 1 cuillère à café d’huile = 4 g d’huile ; 1 cuillère à soupe = 3 cuillères à café = 12 g d’huile.
(4) Légumes verts = haricots verts, carottes… Si ce sont des légumes frais ou surgelés, rajouter une pincée de sel dans l’eau de cuisson.
(5) CMV : complément minéral et vitaminique (prescription vétérinaire).
Rations ménagères type pour chat en bonne santé contenant chacune 200 kcal EM.
Exemple : un chat adulte non stérilisé de 4 ans n’aimant pas le riz (ration n°2).
BE = 60 x 4,5 = 270 kcal EM ; BE/200 = 1,35, coefficient à appliquer à chaque ingrédient
soit pour la ration d’une journée :
Poisson : 100 x 1,35 = 135 g
Huile : 12 x 1,35 ≈ 16 g (soit 1cuillère à soupe+1cuillère à café)
Légumes : 50 x 1,35 ≈ 65 g
CMV : 3 x 1,35 ≈ 4 g
INGRÉDIENTS
Viande maigre (5%MG)
Lieu noir ou colin
Huile de colza ou soja
Légumes Verts cuits
200 g
0
24 g
350 g
PETIT FORMAT
< 10 KG
FORMAT MOYEN
10 25 KG
GRAND FORMAT
> 25 KG
250 g
0
24 g
400 g
0
260 g
32 g
350 g
275 g
0
20 g
400 g
0
300 g
24 g
450 g
Riz blanc cuit (soit en riz sec)
360 g (120)
290 g (95)
330 g (110)
290 g (95)
330 g (110)
CMV Ca/P = 2 (15,5%Ca)
12 g
12 g
12 g
12 g
12 g
0
240 g
32 g
350 g
360 g
12 g
Rations ménagères types pour chien en bonne santé selon son format contenant chacune 1 000 kcal EM.
La différence suivant le format du chien se porte principalement sur l’apport protéique,
celui-ci devant être plus important plus le format du chien est grand. Ainsi, un petit
chien peut consommer indifféremment toutes les rations, un chien de format moyen
celles des chiens de grands formats.
Exemple : un caniche adulte non stérilisé de 2 ans de 7 kg , normalement actif.
BE = 130 x 70,75 = 560 kcal EM ; BE/1000 = 0,56, coefficient à appliquer à chaque
ingrédient soit pour la ration d’une journée (petit format, viande) :
Viande : 200 x 0,56 ≈ 110g
Huile : 24 x 0,56 ≈ 12 g (soit 1 cuillère à soupe ou 3 cuillères à café)
Légumes : 350 x 0,56 ≈ 200 g
Riz : 360 x 0,56 = 200 g cuit ou 65 g sec avant cuisson
CMV : 12 x 0,56 ≈ 6 g
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