REFLEXION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DANS
LES PRINCIPALES BANQUES CENTRALES
Document de Travail
N° DT/11/02 – Mars 2011
Par
Adama DIAW1
Mamadou Felwine SARR2
Étude soumise à la Direction de la Recherche et de la Statistique de la BCEAO.
1 Professeur titulaire de Sciences Economiques, Directeur de l’UFR de Sciences Economiques et de
Gestion (SEG) de l’Université Gaston Berger de St Louis (Sénégal). Tel 0022133961 23 91 /
0022133961 22 92. Fax : 0022133961 63 12. BP 234 SEG. Courriel : adamadiaw@netcourrier.com
2 Maitre de Conférences Agrégé, Enseignant-Chercheur à l’UFR de Sciences Economiques et de Gestion
(SEG) de l’Université Gaston Berger de St Louis (Sénégal). Tel 0022133961 23 91 / 0022133961 22
92. Fax : 0022133961 63 12. BP 234 SEG. Courriel : felwine@gmail.com
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Les opinions émises dans ce rapport n’engagent que son auteur. Elles ne sauraient impliquer
d’aucune façon, ni l’institution d’affiliation, ni l’institution commanditaire.
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Sommaire
prix
Introduction Générale
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Partie I : Gouvernance Interne de la Banque Centrale et Stabilité des
Chapitre I : La Stabilité des prix et les Indicateurs de l’inflation.
I. La Question de la stabilité des prix
5
II. Les Indicateurs de l’inflation 13
Chapitre II : La conduite de la politique monétaire : Questions
actuelles
I. Cible du niveau des prix versus ciblage du niveau d’inflation 24
II. Les mesures non conventionnelles de politique monétaire
4 0
Partie II : Gouvernance Externe de la Banque Centrale,
Transparence et Stabilité financière
Chapitre III : Gouvernance et Transparence des Banques Centrales
I . La Gouvernance des Banques Centrales 50
II. La Transparence des Banques Centrales 56
Chapitre IV : La Stabilité financière
I. La Stabilité financière doit-elle être un objectif final de la Banque Centrale
61
II. Comment Contrôler la Stabilité financière ?
62
III. Compléter le dispositif micro prudentiel par une surveillance macro
prudentielle dans la Zone UEMOA
65
IV. La surveillance des marchés des capitaux 67
Conclusions et recommandations
70
Bibiographie
72
3
Introduction Générale
La crise financière mondiale qui s’est déclenchée l’été 2007 et sa propagation à
l’économie réelle ont conduit les grandes Banques Centrales du monde à mettre en
œuvre des politiques monétaire énergiques. Ainsi, la Réserve Fédérale des Etats-
Unis suivie par la Banque d’Angleterre sont rapidement entrées dans une phase de
baisse de leurs taux d’intérêt directeurs. La faillite de Lehman Brothers en
septembre 2008 a encouragé les autorités monétaires à mettre en œuvre une
nouvelle action coordonnée et forte sur les taux, entraînant cette fois la Banque
Centrale Européenne dans le sillage des Banques Centrales américaine et anglaise.
Cependant, ces décisions n’ont pas été suffisantes pour mettre un terme à la
défiance des banques les unes envers les autres. D’une part, la perte brutale de
valeur des actifs financiers complexes s’est accompagnée d’une difficulté à
identifier les risques encourus par les établissements de crédit largement
détenteurs de ces actifs, du fait de leur dissémination. D’autre part, après la faillite
de Lehman Brothers, il n’a plus été permis d’espérer que les pouvoirs publics
porteraient systématiquement secours ou garantiraient les engagements d’une
grande banque ne pouvant plus faire face à ses échéances. Ainsi, les Banques
Centrales ont décidé d’intervenir directement sur le marché bancaire en injectant
massivement des liquidités et en recourant à des instruments de politique
monétaire dits « non conventionnels ».
L’objet de la présente étude est de faire le point sur la réflexion économique et
financière dans les principales Banques Centrales. Trois grandes questions font
actuellement l’objet de recherches dans les grandes Banques Centrales :
La gouvernance interne et externe de la Banque Centrale ;
L’atteinte de l’objectif de stabilité des prix ;
La recherche de la stabilité financière.
L’analyse de ces thèmes conduit ainsi à adopter la démarche en deux étapes
–
–
–
suivantes :
-La gouvernance interne de la banque centrale et la stabilité des prix sont abordées
dans une première partie ;
analysées dans une seconde partie.
-la gouvernance externe de la banque centrale et la stabilité financière sont
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Partie
I : Gouvernance Interne de la banque centrale et Stabilité des prix
La gouvernance interne d’une banque centrale se rapporte aux modalités
d’organisation et de décision par lesquelles une banque centrale met en place les
mesures de politique monétaire. La gouvernance interne porte donc sur
l’organisation administrative de l’Institut d’émission, sur les procédures
d’élaboration de la décision, l’articulation entre les différents services techniques et
les responsables de la politique monétaire ainsi que sur son suivi et son évaluation.
Dans la plupart des banques centrales, une priorité absolue est accordée à l’objectif
de stabilité des prix. Cette question, ainsi que les différents indicateurs d’inflation
sont étudiés dans le chapitre I.De nombreuses banques centrales ont adopté la
pratique du ciblage de l’inflation plutôt que celle du niveau des prix. Il est
également apparu qu’en situation de crise, les instruments habituels de la politique
monétaire pouvaient se révéler inefficaces. Les banques centrales sont alors
conduites à utiliser des mesures dites « non conventionnelles ». Ces deux questions
sont abordées dans le chapitre II.
Chapitre
I : La Stabilité des prix et les Indicateurs de l’inflation
La question de la stabilité des prix est abordée avant l’analyse des indicateurs de
l’inflation.
I. La
Q uestion de la stabilité des prix
La lutte contre l’inflation est devenue le principal objectif de la plupart des Banques
Centrales des Etats modernes depuis le milieu du XXème siècle, ainsi que de celles
des pays ayant accédé à l’indépendance durant la période récente. Ceci résulte du
consensus largement partagé sur le fait qu’une croissance économique durable et
saine ne peut être obtenue que dans un environnement de maîtrise de l’évolution
des prix. Pour la Réserve Fédérale, l’objectif de stabilité des prix entre en
concurrence directe avec le soutien à la croissance économique (qui est un objectif
de second rang pour la plupart des Banques Centrales, notamment pour la Banque
Centrale Européenne). Le mandat de la FED comprend un objectif de stabilité des
prix, un objectif de plein emploi et l’obligation de faciliter la croissance économique.
C’est en vertu du Traité de Maastricht sur l’Union Européenne que la la Banque
Centrale Européenne (BCE) s’est vue quant à elle confiée la stabilité des prix
comme objectif principal. Suivant le modèle de la Bundesbank, l’indépendance de la
BCE vis-à-vis du pouvoir politique est garantie par l’article 107 du Traité précité. Le
5