Communiqué de presse
Issy-les-Moulineaux, 19 mai 2016
Baromètre Cegos de la formation professionnelle en Europe
Pour 9 salariés européens sur 10,
la formation est un levier de compétitivité pour leur entreprise
Leader international de la formation professionnelle et continue, le Groupe Cegos a dévoilé les résultats
de son baromètre annuel de la formation professionnelle en Europe.
Pour cette édition 2016, 2640 salariés (tous ayant bénéficié d’une action de formation) ont été interrogés
en mars et avril, dans 6 pays – France, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Portugal et Italie – ainsi que
120 Directeurs des Ressources Humaines / Responsables Formation français au sein d’entreprises du
secteur privé de plus de 50 salariés.
Réforme de la formation professionnelle en France : l’entreprise reprend la main, les
salariés se mobilisent
Les premiers effets perçus de la Réforme
Un an après l’entrée en vigueur du Compte Personnel de Formation (CPF), les effets escomptés de
la Réforme tendent à se confirmer, et notamment le développement de la formation interne, dont
60 % des DRH – RF (Directeurs des Ressources Humaines – Responsables Formation) pensent qu’il
est « très certainement » la première conséquence de la Réforme. 43 % estiment également que cette
réforme fait progresser le recours à la formation informelle (vs. 31 % en 2015).
L’impact de la Réforme sur la réduction des dépenses de formation est surtout perçu par les DRH-RF
des entreprises de plus de 2000 salariés (47 % vs. 27 % dans les entreprises de moins de 500 salariés).
Les entreprises s’approprient le CPF, et cela se voit. Les DRH-RF se montrent assez confiants
quant à l’impact de la Réforme et l’entreprise accompagne les salariés dans la mise en œuvre
du CPF.
Ainsi, 34 % (« oui, très certainement ») des salariés français estiment que le CPF les aidera à
développer leurs qualifications professionnelles quand 38 % (« oui, tout à fait ») des DRH-RF voient le
CPF comme un levier pour la professionnalisation et la qualification des salariés de leur propre
entreprise.
Baromètre Cegos de la formation professionnelle en Europe – Mai 2016
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Deux ans après la mise en œuvre de la Réforme, les DRH-RF se montrent plutôt positifs dans leur
appréciation de la loi du 7 mars 2014 :
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62 % d’entre eux estiment qu’elle a simplifié le droit à la formation ;
58 % qu’elle est globalement une bonne loi pour réformer la formation ;
57 % qu’elle a facilité l’accès à la formation à des catégories de personnes qui y accédaient
peu jusqu’alors.
Des salariés mieux informés et davantage mobilisés
De leur côté, les salariés confirment qu’ils sont désormais largement informés de l’existence du
CPF (80 % vs 75 % en 2015), avec l’entreprise comme premier point d’information, devant les media
(c’était l’inverse en 2015). A noter que les salariés les mieux informés sont les cadres et les plus de 45
ans.
Les entreprises ont d’ailleurs mis à disposition des salariés des moyens pour les aider à
mobiliser les dispositifs de la Réforme. Ainsi, 44 % des DRH-RF affirment que leur entreprise a
accompagné et accompagne ses salariés dans la mobilisation du CPF.
69 % des salariés ayant complété un dossier de formation éligible au CPF constatent que leur
entreprise a complété la prise en charge des frais d’inscription et de transport. De même, 43 %
des DRH-RF disent qu’ils complèteront « systématiquement » le financement du CPF pour les coûts qui
ne sont pas pris en charge par l’OPCA (vs. 27 % en 2015).
Mathilde Bourdat, experte Cegos du management de la formation, précise :
« Les salariés paraissent plus optimistes qu’en 2015 quant aux effets de la Réforme. On note
notamment une nette progression dans le ‘passage à l’acte’ de la création des Comptes Personnels de
Formation : 56 % des salariés savent qu’ils doivent le créer, contre 51 % en 2015 ; et 55 % l’ont
effectivement fait, contre 23 % l’an dernier.
Cependant, il y a presque autant de salariés qui déclarent ne pas souhaiter mobiliser leur CPF (35 %)
que de salariés qui ont déjà choisi une formation éligible (38 %, vs. 19 % en 2015). Or, ce sont surtout
les cadres et les moins de 35 ans qui ont identifié une formation.
Autrement dit, si les salariés sont bien mieux informés de leurs droits par rapport à l’an dernier, force
est de constater que ce sont toujours les collaborateurs les mieux « armés » qui profiteraient de la
Réforme. C’est un point d’alerte important : attention à ce que le CPF ne rate pas sa cible principale,
les publics les plus fragiles dans l’emploi… ».
Dans cette optique, si 65 % des salariés disent avoir bénéficié d’un entretien professionnel depuis
mars 2014, seuls 36 % des ouvriers en ont bénéficié. Les salariés ont pour autant une perception
plutôt positive de l’entretien professionnel et des obligations qui lui sont associées.
Evolution des pratiques de formation au niveau européen et innovation : une forte
progression des formations mixtes et digitales
Arrivées à maturité, les formations présentielles constituent toujours la première modalité de formation
dont ont bénéficié les salariés européens (87 %). Fait le plus intéressant : les formations mixtes, qui
associent formations en salle et digitales, progressent fortement (46 % vs. 36 % en 2015).
Dans le détail, ce sont les salariés anglais qui « consomment » le plus de formations mixtes (53 %)
quand les français sont en queue de peloton (35 %). Mais ce dernier point est à nuancer fortement,
puisque les formations mixtes ont gagné 22 points en France entre 2011 et 2016.
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Baromètre Cegos de la formation professionnelle en Europe – Mai 2016
Baromètre Cegos de la formation professionnelle en Europe – Mai 2016
Confirmant cette tendance de fond vers plus de formations mixtes et à distance, 90 % des DRH-RF
sont d’accord pour dire que, dans leur entreprise, la formation va vers plus de digitalisation (vs.
80 % en 2015).
Sans surprise, puisque le phénomène est constaté depuis de nombreuses années : la formation plaît,
quelle que soit la modalité dont ont bénéficié les salariés, avec des taux de satisfaction très
élevés. Ainsi, 39 % des salariés européens estiment que les formations mixtes répondent « très bien »
à leurs attentes ; le score est de 45 % pour les démarches de type accompagnement individuel (tutorat,
coaching…) et de 47 % pour le présentiel.
Les salariés français sont très satisfaits des différentes modalités de formation, avec un niveau de
réponse comparable à celui de l’ensemble des salariés européens interrogés.
Concernant les modalités de formation à distance, ce sont les salariés espagnols qui ont le plus
bénéficié de modules e-learning, de vidéos et de classes virtuelles.
A noter que la France est ici toujours en retrait : seuls 37 % des salariés français disent ainsi
avoir appris à distance, au cours des trois dernières années, via des modules e-learning, contre
61 % des salariés espagnols, par exemple.
Ce « retard » français est toutefois à relativiser puisque toutes les modalités à distance progressent
fortement en France : les classes virtuelles ou web conférences gagnent 17 points par rapport à 2015,
tout comme la diffusion de vidéos.
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Eric Segonds, manager Expertise Formation chez Cegos, poursuit :
« La montée en puissance des formations digitales et mixtes se confirme d’année en année, et les
salariés apprécient très fortement ces modalités.
Plus globalement, il est intéressant de noter que la formation, quelle que soit la modalité mobilisée, jouit
d’un niveau de satisfaction très élevé :
94 % des salariés européens et 96 % des salariés français estiment ainsi que l’objectif et le contenu
des formations) suivies étaient adaptés à leurs besoins.
90% et 93 % considèrent que les méthodes pédagogiques étaient adaptées.
86 % et 85 % estiment que les acquis de la formation vont contribuer à sécuriser leurs parcours
professionnels.
Enfin, au retour de la formation, dans leur entreprise, 77 % des salariés européens et 74 % des salariés
français constatent qu’ils ont bénéficié du soutien actif de leurs managers pour mettre en œuvre les
acquis de la formation suivie. »
Responsabilité formative : les salariés se sentent bien accompagnés dans le
développement de leurs compétences
Des salariés responsables et à l’initiative…
Premier constat encourageant : les salariés européens se considèrent responsables de
leur montée en compétences (53 % « oui, tout à fait »). Ils sont par ailleurs 92 % (dont 50
% de « oui, tout à fait ») à percevoir la formation professionnelle comme un levier de
compétitivité pour leur entreprise. Sur ce point, les salariés portugais, espagnols et italiens
ont les niveaux d’accord les plus forts avec cette proposition, quand les français sont en (très
léger) retrait. Quel que soit le pays concerné, ce sont les cadres qui y croient le plus.
Plus précisément, la formation est un atout pour évoluer dans l’emploi pour 92 % des salariés
européens (dont 59 % de « tout à fait »), pour trouver un emploi (89 %) et pour rester dans
l’emploi (89 % également). Là aussi, ce sont les salariés français qui ont les niveaux d’accord
les moins élevés…Donnée intéressante, sur ces trois items, et au niveau européen, cadres et
ouvriers affichent des perceptions similaires.
Plus de 8 salariés européens sur 10 considèrent être très bien informés sur la formation
professionnelle.
Baromètre Cegos de la formation professionnelle en Europe – Mai 2016
Le « succès » des formations présentielles ne se dément pas auprès des salariés européens :
28 % d’entre eux les positionnent comme le moyen le plus efficace de développer leurs
compétences si elles sont bien ciblées, devant l’accompagnement terrain à la demande (via
un tuteur par exemple) à 24 %.
Illustration intéressante de cette responsabilité assumée par les salariés européens, 63 %
d’entre eux déclarent être à l’initiative des formations qu’ils suivent dans leur
entreprise. Les scores les plus élevés sont à noter du côté des salariés anglais (76 % contre
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49 % pour les Portugais), les salariés français étant dans la moyenne (64 %). Sans surprise,
les cadres ont l’initiative à 76 %, les ouvriers et les employés à 54 %.
… qui bénéficient du soutien de leurs managers et de leurs entreprises
Les salariés européens se sentent également plutôt bien accompagnés par leurs
managers :
– 69 % bénéficient d’un entretien avant la formation pour en préciser les objectifs ;
– 65 % au retour de la formation pour décider d’un plan de mise en œuvre des acquis ;
– 69 % dans l’aide à la mise en œuvre des connaissances acquises en formation.
Dans le détail, ce sont les managers anglais, allemands et espagnols qui accompagnent le
plus, tandis que les managers français se situent dans la fourchette basse, juste devant les
portugais.
Dans la même optique, 75 % des salariés européens estiment que leur entreprise met en
place tous les moyens pour correctement identifier les compétences dont elle a besoin,
69 % pour aider à comprendre l’évolution des métiers de l’entreprise et 68 % pour bien définir
les besoins du salarié et lui permettre d’exprimer ses attentes en matière de formation.
Là encore, les salariés anglais et espagnols se montrent les plus positifs, tandis que les
salariés français sont les plus critiques (respectivement 70 %, 63 % et 65 %).
Mathilde Bourdat, experte Cegos du management de la formation, explique :
« Les salariés se sentent responsables et bien accompagnés en matière de formation, c’est un constat
valable dans tous les pays européens interrogés.
Cela n’est pas sans lien avec une nette évolution, du côté des DRH-RF français, quant au rôle assigné
à la formation dans leur entreprise. 34 % d’entre eux positionnent comme première priorité le
renforcement du lien entre la politique formation et la stratégie de leur entreprise. Pour 26 %
d’entre eux, il s’agit de mettre à disposition des salariés des moyens pour apprendre à tout moment,
selon leurs besoins.
Toutefois, notons que l’évaluation de l’impact et le retour sur investissement des formations n’apparaît
pas comme une priorité pour un tiers des DRH-RF français, même si 56 % d’entre eux considèrent leurs
pratiques en la matière ‘plutôt utiles’… ».
José Montes, Président du Groupe Cegos, conclut :
« Cegos mène ce Baromètre sur l’évolution des pratiques de formation en France et en Europe depuis
maintenant 15 ans. Les résultats observés cette année confirment ce que nous pouvons constater sur
le terrain, chez nos clients : une formation qui se digitalise, des salariés qui se sentent de plus en plus
responsables de leur développement professionnel, des entreprises qui mobilisent mieux les leviers
pour accompagner leurs collaborateurs…
Leader international de la formation, nous sommes depuis toujours convaincus que la formation est là
pour assurer le développement des compétences individuelles et pour accompagner les organisations
dans leurs grandes transformations.
Il est donc de notre responsabilité de rappeler aux entreprises que la formation est un investissement
plus que jamais stratégique pour affronter les mutations profondes qui agitent le marché du travail. »
Contacts presse :
Mathieu Cadot / +33 (0)1 55 00 96 64 / +33 (0)6 76 05 96 17 / mcadot@cegos.fr
Catherine Bonjour / +33 (0)1 55 00 93 22 / +33 (0)6 88 21 97 30 / cbonjour@cegos.fr
À propos du Groupe Cegos
Créé en 1926, le Groupe Cegos est leader international de la formation professionnelle. Aujourd’hui directement implanté dans
11 pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique Latine, le Groupe est aussi présent dans plus de 50 pays au travers d’un réseau de
partenaires et distributeurs, leaders de la formation et acteurs technologiques majeurs.
Fort de 1000 collaborateurs et de plus de 3000 consultants partenaires, le groupe forme chaque année 250 000 personnes
dans le monde et réalise un chiffre d’affaires de 191 millions d’euros.
Cegos déploie une offre globale incluant formations clés en main ou sur mesure, conseil opérationnel, Managed Training
Services et projets internationaux de formation. Son approche du « blended learning » vise à proposer l’expérience apprenant
la plus adaptée et la plus compétitive en combinant plusieurs modalités pédagogiques (formation en salle, modules e-learning,
visioconférences, vidéocasts, parcours e-formation…).
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